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  • Les contes rouges (Artistes fous)

    Une lecture vraiment plaisante et prenante. Des nouvelles de qualité pour un petit bouquin à un prix avantageux. Une belle découverte pour résumer.

    1- Les Damnés de la puer [Julien Heylbroeck] : sympathique et humoristique histoire, avec un style totalement adapté. Joli boulot Juju.
    2- Murabito [Gallinacé Ardent] : le sort de ces animaux d'élevage, mais vu d'un autre œil. Récit qui fait frémir.
    3- Le Goût du sang [Lila Vampire] : une petite gourmandise entre des textes plus longs.
    4- Au nom de la mère [Marie Latour] : celle-ci, je la connaissais déjà et je l'ai malgré tout relue parce qu'elle est excellente, hallucinée, horrible, et étouffante.
    5- Crise de foi [Corvis] : jolis poèmes, bien composé (sonnets en alexandrins, pas le plus facile), avec une touche d'humour divertissante.
    6- Contre nature [Schweinhund] : du pur Schweinhund (la première lue de l'anthologie, parce que ça me manquait du Schweinhund), l'élégance et le travail des mots pour dépeindre les tourments intérieurs. Ravie de te relire, toujours un immense plaisir.
    7- Wolf Rock [Diane] : le parcours d'un sérial killer, plutôt dérangeant.

    Sept auteurs, sept textes, sept petites pépites à recommander.

  • Greta par Laurent Dufour

    Une première critique, c'est spécial, ça ne se vit qu'une fois aussi. On l'attend cette première, avec impatience. Que vont penser les lecteurs ? Pour le coup, je suis heureuse de voir que mon petit bouquin a plu. Et donc, merci à Laurent de ces mots sympathiques.

     

    Greta de Catherine Robert.

    Une plume féminine pour nous conter les pires tortures et sévices, cela ne se peut ! Eh bien si, Catherine Robert l'a fait, et de fort belle manière si j'ose dire.
    Car en ces lignes, fort peu de belles manières mais surtout les plus viles, basses et crasses tortures que l'on puisse faire subir à un etre humain. Tout y passe et ce n'est rien de le dire tant l'auteure s'amuse à graduer l'horreur. Celle ci, crescendo monte en puissance et en originalité. Pas de redites et aucune lassitude n'étreint le lecteur devant l'énumération inexorable de ces horreurs. Et ca c'etait pas evident.Trop d'abominations peuvent parfois diriger le lecteur vers l'ennui, le contraindre a une lecture distraite car il en a deja pris tout son soul.Au contraire, ce texte (je dois bien l'avouer) a su aiguiser mon esprit voyeur. Car l'on n'est rien d'autre qu'un voyeur, un mateur de ces ignominies, insatiable qui attend avec délectation la suite des turpitudes de Greta.
    Greta ! Si ce prénom résonne aux oreilles de certains comme celui d'une fruste et brutale tortionnaire, alors dans ce cas votre surprise n'en sera que plus grande.
    Enfin, dans ce texte froid et implacable et totalement dénué d'echappatoires, Catherine traite le gore de la plus belle des facons qui soit, comme beaucoup avant elle l'ont fait dans la collection du meme nom. J'ai meme par moment retrouvé les delires d'un certain Eric Verteuil, notamment a partir du chapitre 13.
    Mais je n'en dis pas plus car ce livre mérite d'etre découvert. Point de défloraison de ma part donc, juste un bravo à Catherine pour ce bouquin et à l'équipe Trash pour le choix qualitatif de ces publications.

  • Publi blues

    Un ami a récemment comparé le bout du parcours d'édition d'un roman avec le baby blues. La réflexion m'a titillée ces derniers jours. Quand il a fait mention de cette déprime passagère commune à la plupart des femmes venant d'accoucher, je me suis dit que ce n'était pas ça que je ressentais. Mon état d'esprit à cet instant était différent. Mais maintenant, oui, j'ai l'impression d'être au plus proche de cet état.

    Jusque Sèvres, j'étais plutôt dans un état de tension, de stress, d'angoise, de doutes, de fébrilité (n'en jetez plus la coupe est pleine). J'avais placé depuis plusieurs mois ce salon comme un objectif final des diverses étapes qui ont commencé par l'écriture de Greta. Deux jours après mon retour de cette expérience inoubliable, j'ai ressenti un énorme coup de blues, l'impression d'être vide, que tout ça était maintenant derrière moi et que devant, il n'y avait plus rien. Un peu ce que ressent une jeune mère lorsque son enfant n'est plus en elle donc. La différence entre les deux états, c'est que la jeune mère a maintenant son bébé à s'occuper. Or l'auteur, lui, son bébé, il est parti vivre sa vie, il n'est plus là. Etrange sensation que celle-là. Bien sûr, ce passage devrait être temporaire, remplacé par d'autres projets, en tout cas, je l'espère. Mais, et s'il devait s'aggraver ? Car peut-être ce vide ne masque-t-il qu'un autre vide. Pour ne pas ennuyer mes rares lecteurs, je n'irai pas plus loin dans l'introspection, ce n'est pas le but de ce post qui est de poser une analogie entre deux coup de blues.

  • Retour de Sèvres

    De retour de Sèvres, de cette expérience qu'on ne vit qu'une fois : sa première séance de dédicaces. Mais commençons par le début.

    Je démarre le vendredi matin, 370 km, pas envie de les faire le samedi et d'arriver claquée. J'espère avoir pensé à tout. Evidemment non, j'ai oublié quelques petites bricoles. Rien de grave ou qui ne peut se solutionner dans un magasin ou l'autre. J'ai fait le plein de mes livres à dédicacer. Parée quoi.

    Route tranquille, je me goure à peine d'une rue arrivée à ma destination du jour. Je loge chez Nelly Chadour qui a eu la gentillesse d'héberger une pauvre auteure perdue près de Paris. Je flippe un peu, mais ça passe vite. Nelly est adorable, amusante et sympathique. Une soirée super avec pizza, bières (oui, enfin, une chacune) et discussions tous azimuts. Sans oublier le chat, membre à part entière de la famille. Puis rencontre du conjoint de ma logeuse, tout aussi sympa. Une bonne entrée en matière de mon week-end.

    Après une bonne nuit de sommeil, direction Sèvres. On se débrouille pas trop mal pour trouver l'endroit et on a la chance de choper une place de parking presque en face. Tout commence bien donc. Moi je suis Nelly, me sens stressée (c'est peu de le dire), mal à l'aise, et tout ce qu'on veut du style. Toutes ces personnes à rencontrer, éditeurs, auteurs, lecteurs, ça fait beaucoup pour la solitaire que je suis profondément. Bien sûr, j'angoisse pour rien, tout le monde est super gentil. N'empêche, je suis en mode cerveau vide. A tel point qu'à la première demande de dédicace, je reste plusieurs minutes (enfin, c'était peut-être plus des secondes, mais ça m'a paru une éternité) sans rien qui vient, aucune idée, le néant total, et évidemment bien gênée en face de l'acheteur pourtant très patient et compréhensif.

    Puis les dédicaces s'enchaînent, les petits mots viennent plus facilement, mais je dois dire que ça reste compliqué. Et tout reste stressant. Au fond, je demeure la journée entière bien tendue, et ma timidité exacerbée m'empêche même un long moment de demander moi-même des dédicaces. J'ai d'ailleurs laissé tous mes bouquins dans mon véhicule, ne me décidant à les amener près de moi dans la salle que dans l'après-midi bien entamée. Aborder les auteurs : euh... ouais, bien sûr, mais doucement, c'est un gros effort de volonté. Au final, je n'en ai obtenu qu'une partie. Ah, c'est que la journée a filé bien vite. Bien trop vite. J'y serais resté encore plusieurs heures. Aucune envie de repartir. Mais vraiment aucune. J'ai beau n'avoir jamais été à l'aise, avoir eu le syndrome cerveau vide du début à la fin, avoir du coup certainement paru proche du débile profond incapable d'aligner trois mots, avoir oublié tout ce dont je voulais parler (ça ne m'est même pas encore revenu), ça m'a plu.

    J'ai fait la connaissance physique de tout un tas de personnes plus sympathiques les unes que les autres. A commencer par mes éditeurs : Julien, un amour, Schweihunnd, encore plus adorable si c'est possible, en 3D qu'au cours de nos nombreux écchanges virtuels. Merci à eux pour ce moment formidable qui restera vif longtemps dans ma mémoire. Et merci à tous ceux que j'ai eu le bonheur de rencontrer, trop nombreux pour que je les cite tous, donc pour ne pas risquer d'en oublier, je fais un remerciement général.

    De retour à la maison, avec des souvenirs plein la tête, et un peu de tristesse de ne plus être là-bas. Mais aussi l'espoir de revivre ça un jour.

     

    La photo souvenir du jour, entre mes deux éditeurs, Julien Heylbroeck et Schweinhunnd. Le cliché idéal pour immortaliser ce moment important car sans eux, je n'aurais jamais vécu une telle expérience.

     

    Souvenir sevres

  • Greta se présente

    Je m'appelle Greta, dans la trentaine, deux enfants : une jolie demoiselle de quatorze ans et un petit loustic de presque neuf ans, une vie morne et pauvre. C'est ainsi que tout a commencé. Juste par instinct de survie, par amour maternel, pour nourrir mes mômes, j'ai accepté un travail improbable, dans un endroit perdu au milieu d'un désert brûlant et sans issue, avec un employeur invisible et omnipotent. Gardienne de prison. Vous me direz, un boulot comme un autre. Oui, en temps normal. Ici, rien n'est normal, des expériences étranges sont menées, des expériences auxquelles j'ai pris part, d'abord en tant que matonne. Sept mois à torturer de mon poste de surveillance des détenus inconnus. Et puis, j'ai craqué, je me suis retrouvée parmi eux. L'enfer! J'ai tout vécu, tout subi, tout accepté.

    *****

    Greta est mon premier roman et le premier publié aussi, celui qui restera toujours à part. Il s'agit d'une histoire extrême où j'ai envoyé valser tous les tabous, où je me suis amusée de toutes les horreurs possibles, où j'entrainerai mon lecteur à la suite de Greta, sans nulle oasis pour reprendre son souffle, aucun espoir auquel s'accrocher. Greta est dur, violent, pornographique, malsain et sans aucunes concessions.

    Lecteur te voilà prévenu.

  • Dépression (Brice Tarvel)

    Ce n'est pas le premier roman que je lis de Brice Tarvel. Pour tout dire, c'est mon quatrième opus de l'auteur après ses deux TRASH et "la vallée truquée". J'avais déjà apprécié ces premières lectures, leur côté divertissant, même pour les romans les plus sombres.

    Mais "Dépression" que je viens de terminer m'a encore plus plu. De la dépression, on peut dire qu'elle est partout, dans les êtres, mais surtout dans leur environnement sordide, ce monde de pluie et de boue où flotte telle une gangrène la rouille, cette maladie mortelle qui dévore doucement la petite Vavette. Vavette que Jarine voudrait bien sauver. Jarine qui a un secret, un espoir, malgré sa condition de pute, et même si elle doit sacrifier sa relation avec Sarg, le pêcheur de rats. Mais l'espoir est-il permis dans un tel monde ?

    Tout au long du roman, je me suis surprise à imaginer comment ça se terminerait et je n'ai pas trouvé. Un beau final comme je les aime. Cette société décrite par Brice est fouillée, on entre totalement dans cette ambiance glauque et oppressante parcourue par divers personnages attachants, et toujours et partout, la pluie, sans répit, qui ne nettoie rien, au contraire. Personnage à part entière, elle semble noyer les êtres et les choses, vouloir les dissoudre dans son horreur.

    Le titre m'avait attiré, le roman m'a emballée.

  • Mais pourquoi ?

    Mais pourquoi quoi ? Pourquoi écrire du gore donc ? La question est souvent implicite dans les réflexions, voire dans l'attitude, parfois, elle est posée sans complexe. Comme s'il fallait une raison pour écrire du saignant et pas pour écrire un beau conte gentil où tout le monde est rempli de bons sentiments avec le happy-end attendu. Mais oui, il faut encore s'expliquer sur cette orientation oh combien étrange, si pas indication d'un esprit perturbé.

    Ecrire du gore, pour moi, est jouissif, une façon d'exorciser la violence. Cette violence qui m'effraie, et que j'évite avec toutes les astuces possibles. Autant la mienne enfouie si profond qu'elle me semble parfois inexistante, que celle des autres, ceux que je ne connais pas, qui me fait gerber, ceux que je pourrais rencontrer ou que je fréquente et qui m'angoisse.

    En donnant naissance à des récits extrêmes, j'ai l'impression de remettre toute cette violence là d'où elle n'aurait jamais dû sortir : la fiction. Car j'écris de la fiction, et là est la différence. Ce que j'invente ne s'est jamais produit et ne se produira jamais, même si on pourra toujours trouver des parallèles avec tel fait divers ou tel autre.

    Le trash, c'est aussi amusant, c'est pousser au maximum les bêtises qu'on se lâche parfois entre copains, c'est prendre un recul énorme et raconter n'importe quoi. "N'importe quoi" !? Pas vraiment non plus car j'aime les histoires structurées, logiques dans leur déroulement, qui se tiennent de bout en bout. Alors une intrigue qui n'est pas réelle, mais crédible dans sa trame, voilà ce que j'aime écrire.

    Souvent, des personnes de mon entourage me voient comme si j'étais un peu folle. Au mieux. Au pire, on me prend vraiment pour une folle. Ce dont je me fous, j'écris ce que j'aime, et les petites mentalités n'ont qu'à s'y faire.

    Depuis qu'il a lu "Péché de chair" dans l'anthologie Ténèbres 2015 chez Dreampress, une connaissance me regarde presque comme une salope, juste à cause de scènes hard en me demandant à chaque fois si j'ai écrit d'autres histoires cochonnes. Bon, il s'agit d'un vieux monsieur, et je pense que ça l'amuse, mais je trouve son attitude symptomatique. Pourquoi faut-il établir un parallèle entre l'écrit et l'être de l'auteur ? Je ne suis pas ce que j'écris, et même si l'opinion des autres m'indiffère, je me dis qu'il faut bien le clamer quelque part. Pour, peut-être faire évoluer les mentalités. Idéaliste et utopique ? Oui, peut-être, mais sait-on jamais.

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  • TRASH par 12

    Pour rendre hommage à TRASH qui publie mon roman à sortir en novembre, un survol (très) rapide des 12 premiers titres de la collection.

    • Necroporno (Robert Darvel) : le plus gorifique
    • Pestilence (Degüellus) : le plus historique
    • Bloodfist (Scheinhunnd) : le plus psychologique
    • Silence rouge (Brice Tarvel) : le plus "tranquille"
    • EmoRagie (Brain Salad) : le plus excentrique
    • Night stalker (Zaroff) : le plus humoristique
    • Murderprod (Kriss Vila) : le plus actuel
    • Sous la peau (Nelly Chadour) : le plus féminin
    • Garbage rampage (Julian C. Hellbroke) : le plus policier
    • Charogne tango (Brice Tarvel) : le plus exotique
    • Nuit noire (Christophe Siébert) : le plus extrême
    • Magie rouge (Philippe Ward) : le plus politique

    Vous me direz : "ça ne nous apprend rien !" Totalement d'accord avec vous, mais où serait la surprise si je vous en disais trop... Bon, je suis bonne âme, je rajouterais que ces douze romans sont très bons, chacun dans leur style. Et de style, on peut affirmer que chaque brûlot possède le sien. On commence un récit et impossible de savoir ce qu'on va découvrir. Des horreurs bien sûr, y a pas tromperie sur la marchandise, c'est dur, saignant, violent et malsain, mais pour le reste, c'est chaque fois différent.

    Des histoires de qualité par un éditeur de qualité. Foncez, vous ne le regretterez pas.

    Au fil du temps, je chroniquerai les titres séparément et un peu plus longuement. Patience.


     

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