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Articles de catherinerobert68

  • La dalle aux maudits (C. J. Arnaud)

    Elios vit avec son oncle Alezor dans un village de montagnes à l'abandon. Ils sont là pour veiller sur la dalle aux maudits, mission de leur famille depuis toujours, même si certains l'ont oublié. Depuis peu, la dalle bouge, des phénomènes étranges se produisent, puis un carnage chez les Moulliès dans un village voisin, retrouvés tous carbonisés sans que la moindre explication puisse être donnée. Alezor sait que le temps leur est maintenant compté, ils doivent se réunir avec ceux de la famille qui ont quitté l'endroit pour lutter contre le mal qui va bientôt s'extraire du sol maudit. Bientôt un petit groupe se forme et les préparatifs commencent. Mais peuvent-ils seulement gagner ? Et si Cabran, le chèvre-pied n'accepte pas de les aider, le sort du monde est-il scellé ?

    Un roman sur fond de mythologie païennes, petit peuple et leur pendant maléfique. Bien mené, l'histoire est entraînante et les personnages assez attachants, le vieil oncle mystérieux surtout. Le récit se déroule lentement sans pour autant lasser, et on a envie de savoir comment tout ça va se terminer.Très agréable lecture.

  • Livre de sang 6 : La mort, la vie, son oeuvre (Clive Barker)

    J'avais lu le premier opus des livres de sang, il y a très longtemps. J'avais bien aimé, même si je ne me rappelle plus des nouvelles. Je ne possède pas les autres tomes, mais qu'importe, ils peuvent se lire dans le désordre.

    Simon McNeal s'amusait à faire croire qu'il pouvait entrer en contact avec les morts pour ensuite raconter leurs histoires. Mais les morts n'ont pas apprécié et l'ont puni en faisant de son corps un livre de sang, gravé de nombreuses histoires venues de tous ces morts qui voulaient vraiment se faire entendre.

    Dans ce tome, nous découvrirons Elaine qui après avoir découvert une ancienne crypte se croit porteuse de la mort et se sent prête pour une liaison avec un homme récemment rencontré. Locke, lui, se rend compte que des indiens, qu'il tentait de virer de leurs terres pour se les approprier, lui ont lancé une malédiction ainsi qu'à ses partenaires, malédiction mortelle bien évidemment. Ballard, dans l'espionnage, semble lui aussi atteint par quelque mal étrange après sa rencontre avec un agent russe au bout du rouleau. Swann est illusionniste, mais après sa dernière représentation, il meurt d'une épée tombée du plafond. Sa femme, Dorothea engage Harry D'Amour pour veiller le corps, elle craint quelque chose, sans pouvoir expliquer quoi. Et si Swann était plus qu'un illusionniste. Quant à McNeal, il vit reclus et reçoit la visite d'un tueur qui en veut à sa peau, littéralement. Mais est-ce une bonne idée que de convoiter une telle peau ?

    Dans l'ensemble, j'ai bien aimé, sans pour autant être transcendée. Mes préférées, les deuxième et quatrième histoires du recueils. Une bonne lecture divertissante.

  • Murderprod ((Kriss Vilà)

    Ma chronique de l'époque après la lecture de Murderprod, un bon roman glauque et malsain, noir et sanglant, pervers et abject.


    Un bien sympathique roman que voilà (enfin pour les amateurs de dur de chez dur surtout).
    Kriss Vila ne nous épargne rien et c'est très bien. Le bougre est même arrivé à me mettre parfois un peu mal à l'aise (et c'est un vrai compliment parce qu'il m'en faut beaucoup). J'ai trouvé que cet opus TRASH était, sur mes neuf lectures actuelles, le plus poussé, le plus froid, le plus clinique. Alors, même si sur la construction, j'ai quelques (légers) bémols, sur le fond, je n'ai pas pu lâcher le livre avant la fin.
    Murderprod, c'est bon, c'est très bon. Du comme ça, j'en redemande.

  • Lanfeust (de Troy - des étoiles - odyssey) (Tarquin - Arleston)

    Je viens de terminer le tome sept de Lanfeust Odyssey (sur les dix prévus du cycle), troisième cycle des aventures du forgeron de Glinin. Après un passage dans les étoiles où il a sauvé l'univers, Lanfeust est revenu sur Troy avec Hébus, alors que Cixi a préféré rester sur Meirrion avec leur fils. Mais si pour le héros seulement deux ans se sont écoulés depuis son départ, sur sa planète natale, presque vingt ans se sont égrennés et on retrouve les anciens personnages vieillis. C'ian, toujours marié à Or Azur est mère d'une ribambelle d'enfant dont son ainée Cixi est une adolescente rebelle ressemblant trait pour trait à sa tante. Les deux premiers tomes de ce cycle forment un arc quasiment indépendant de la suite et se passe au castel Or Azur. Ensuite, Lanfeust, Nicolède et Cixi rejoignent Eckmül, la capitale, pour diverses raisons et là commence réellement la grosse intrigue. Une créature étrange venue par la porte des étoiles s'emparent de l'énergie des enfants et hypnotise toute la population. Elle veut le pouvoir du Magohamoth pour permettre la venue d'une autre créature sur Troy. Lanfeust accusé du meurtre de Nicolède doit fuir en compagnie d'Hébus et se retrouve bientôt marié à quatre superbes jeunes femmes. Tout en s'occupant de ses ravissantes épouses, il aura fort à faire pour contrer la nouvelle menace qui pèse aussi bien sur Troy que sur le Magohamoth.

    J'aime beaucoup Lanfeust, une série d'héroic-fantasy pleine d'aventures, d'idées originales et d'humour joyeusement potache. Les dessins conviennent pile poil au scénario. En fait, je ne m'ennuie jamais quand je commence un tome, la qualité des opus restant égale.

  • Survivants (Léo)

    Survivants, dessiné et scénarisé par Léo est une série de bandes dessinées dérivée des Mondes d'Aldébaran, trois cycles parus, Aldébaran, Betelgueuse, Antarès, qui racontent l'histoire de Kim sur trois planètes différentes. Ici, les personnages sont autres, nous suivons surtout Manon et Alex, rescapés d'une expédition vers Aldébaran (cent ans avant l'intrigue concernant Kim) ayant aterri sur une planète soumise à des anomalies quantiques, la plus remarquable (ou la plus utilisée par l'auteur) étant les sauts temporels qui propulsent une partie des héros dans un futur plus ou moins proche. Manon et ses compagnons auront fort à faire pour survivre dans ce monde étrange et dangereux (faune, flore, mais aussi autres habitants échoués là également et loin d'être pacifiques).

    Le quatrième tome (sur les cinq prévus) vient de paraître et nous retrouvons Manon et Alex après un saut temporel de 93 ans (tiens, tiens, après le premier de six ans, ça nous amène à l'époque de la première intrigue concernant Kim), désespérés d'imaginer tous leurs amis morts. En repartant de l'île où ils s'étaient abrités avec leurs compagnons à moitié félin, ils repèrent l'île flottante des créatures pieuvres, elles aussi semblent avoir été prises dans le saut temporel. Dajmille y est certainement toujours prisonnière, ils doivent la sauver.

    J'aime beaucoup les Mondes d'Aldébaran, depuis le premier cycle. C'est imaginatif, science-fiction non rébarbative, personnages charismatiques, aventures rythmées. Mon seul bémol ira aux dessins. Si j'apprécie l'imagination de l'auteur au niveau des créatures ou des paysages, ses personnages me semblent trop figés et peu naturels. Mais malgré tout, l'histoire est suffisamment passionante pour passer au-dessus.

  • Un inédit

    Aujourd'hui, pas de chronique de livres ou de films. Trop de boulot, trop de fatigue, moins de temps pour lire. Alors, je me suis dit qu'un petit inédit ça changerait.

    Et voici un lien direct vers le-dit inédit : http://catherine-robert68.e-monsite.com/pages/inedits.html#

    Et rien ne vous empêche de lire les autres. Profitez-en, ils ne resteront peut-être pas éternellement.

  • Histoires de fins du monde (la grande anthologie de la science-fiction)

    Paru au livre de poche en 1974, cette anthologie regroupe 18 nouvelles et est agrémentée d'une introduction, d'une préface et d'un dictionnaire des auteurs. Dix-huit nouvelles donc qui déclinent différentes visions de la fin du monde. Et j'ai été surprise. Les nouvelles sont originales, bien écrites et explorent des voies auxquelles je ne m'attendais pas. En fait, pour tout dire, je m'attendais à moins de variations. Comme quoi la fin du monde peut se voir de plein de façon. Bien sûr, vu l'époque de publications des différents textes (pour la majorité dans l'après-guerre), on n'a par contre qu'une vue limitée des causes de ces fins du monde. La grande peur de ces années-là se retrouve dans presque tous les textes (et même bizarrement dans celui qui date d'avant la guerre), apocalypse nucléaire et toutes ses conséquences. Petit bémol sur les causses, mais pas sur les effets.

    - Foster, vous êtes mort ! (Philip K. Dick) : le jeune Foster vit dans une société où l'apocalypse atomique n'a pas encore eu lieu, mais pourtant elle y est présente dans la peur ressentie par la population et alimentée par le pouvoir. Tous se doivent de prévoir, de se préparer pour quand elle arrivera. Et cela implique de posséder le meilleur abri anti-atomique, d'avoir son ticket pour les abris collectifs, de payer la dîme pour les Nats. Excellente nouvelle sur la manipulation par la peur. Un vrai bon début de bouquin.

    - Mémorial (Théodore Sturgeon) : Grenfell a un rêve : si les hommes ressentaient la peur d'une manière phénoménale, ils connaîtraient la paix. Il a donc conçu une bombe d'une puissance inimaginable et il envisage de la faire sauter dans le désert et de créer ainsi une sorte de mémorial effrayant pour les millénaires à venir. Mais c'est sans compter sur son ami Jack Roway. Où les meilleurs intentions n'amènent pas ce qui était prévu.

    - Le jour se lève (Robert Bloc) : le protagoniste a tout prévu. Il s'est aménagé un abri dans les montagnes, s'est équipé pour survivre à l'explosion et à ses suites. Et maintenant, l'horreur vient de se produire et il redescend en ville pour constater les dégâts. Une nouvelle qui se situe dans l'immédiat après cataclysme et offre les visions effrayantes de la mort partout, des rares survivants déjà condamnés, bâtiments détruits, feu, pillages. Intéressant.

    - Loth (Ward Moore) : M. Jimmon, lui aussi, a tout prévu. Et lorsque l'attaque survient, il embarque sa famille pour fuir. Il sait où il veut aller, il sait comment les choses vont se passer, il devine la régression de l'humanité. Oui, lui, il sait, mais pas sa femme Molly. Molly qui n'arrête pas de se plaindre et refuse la réalité. Pas ses garçons, Jir et Wendell, qui eux aussi chouinent et râlent. Il n'y a que sa fille Erika qui semble prête pour ce nouveau monde. Portrait de famille bien fait avec des personnages antipathiques, entre le père qui se pense omniscient, la mère qui ne comprend rien, les gamins turbulents ou rebelles. Et une fin cynique et glaçante.

    - La mort de chaque jour (Idris Seabright) : la guerre a été déclarée et si les bombes nucléaires sont utilisées, c'est à petites doses un peu craintives, il y a donc des combats humains. Denton est un soldat et fin de cette journée-là, il évite le centre de soins pour rendre visite à Miriam, la femme qu'il aime hospitalisée. Il pense qu'il ne l'a plus vue depuis quelques jours, mais celle-ci le détrompe, ça fait des années qu'il n'est plus passé la voir. Il a simplement oublié, aidé par une thérapeutique nouvelle qui fait de chaque jour de combat un premier jour. C'est une nouvelle assez désespérée, mais très bien faite, avec une légère touche d'espoir à la fin.

    - Seule une mère... (Judith Merril) : la guerre a laissé son lot de radiations et derrière elles, toutes les maladies et malformations qu'on peut imaginer. Maggie est enceinte, son mari Hank est au combat et la jeune femme le tient au courant par lettre de l'évolution de sa grossesse, puis de son accouchement, et de la merveilleuse petite fille qu'ils viennent d'avoir. Mais l'enfant présente rapidement  une particularité étonnante, une intelligence développée. Ainsi à dix mois, lorsque le père revient enfin à la maison, le bébé l'accueille en parlant sous le regard émerveillé et plein d'amour de sa maman. Une nouvelle émouvante sur l'aveuglement d'une mère vis à vis de son enfant.

    - Le prochain spectacle au programme (Fritz Leiber) : la guerre est plus larvée qu'autre chose dans cette histoire, les radiations sont minimes, et tout le monde n'y participe pas, mais comme dans toutes les guerres, ceux qui restent au pays souffrent d'une autre façon. Le protagoniste est anglais et est aux Etats-Unis pour affaire. Par hasard, il sauve la vie d'une jeune femme, qui comme la majorité de ses contemporaines porte un masque, selon la dernière mode. Sa nouvelle amie semble être très effrayée et lui déjà sous le charme. Mais peut-il seulement la sauver. Un autre récit assez sombre avec une vision assez sombre du genre humain.

    - Le vaisseau fantôme (Ward Moore) : excellente nouvelle qui pointe l'automatisation extrême de la guerre qui n'a plus besoin d'hommes pour se faire. Avec une chute parfaite.

    - Les gardiens de la maison (Lester Del Rey) : King est un chien qui a survécu à une apocalypse biologique et/ou chimique. Il survit depuis des années en ayant appris à attraper des poissons, seules espèces ayant survécu. En hiver, il descend vers le sud, en été, il monte vers le nord. Là, c'est l'hiver qui commence et il a entamé son périple. Mais sans savoir pourquoi, une sorte de pulsion irrésistible, il déroge de son chemin habituel et se dirige vers le laboratoire dont il s'est échappé il y a si longtemps. Doc doit y être, il doit le trouver. Très jolie histoire animalière, très touchante, en même temps que très bien faite dans la narration qui nous met dans la tête de ce chien.

    - Les filles et Nugent Miller (Robert Sheckley) : Nugent Miller est depuis longtemps seul, il a survécu au nucléaire par un coup de chance au fin fond d'une grotte. Il pense qu'il pourrait y avoir d'autres survivants, mais ne fonde pas d'espoir, pour tenir le coup. Jusqu'au jour où il rencontre quatre jeune filles et leur institutrice, une matrone pleine de haine pour les hommes. Amusante déclinaison de la solitude du survivant, mais aussi vision pessimiste de l'après.

    - La vie n'est plus ce qu'elle était (Alfred Bester) : Linda Nielsen survit toute seule dans New York, elle s'est construit un quotidien où elle décore son appartement de diverses choses de prix, en somme, elle passe son temps à faire les magasins. Jusqu'au jour où sa route croise celle de Jim Mayo qui descend vers le sud. Les deux rescapés vont faire connaissance en concluant un marché, elle lui apprendra à conduire, il l'aidera à amener un piano à queue chez elle. Assez déroutant ce récit où les protagonistes ont juste l'air de vivre comme avant, comme échappé de notre réalité. Mais amusant aussi.

    - Les carnivores (G. A. Morris) : une survivante est entourée d'extra-terrestre ressemblant à des herbivores ayant évolué. Elle voudrait comprendre pourquoi, ils ne sont pas intervenus pour empêcher la guerre. Ils avaient peur. Décalage entre l'apparence des extra-terrestre et le propos, surtout le propos final bien trouvé.

    - La lune était verte (Fritz Leiber) : Effie et son mari Hank ont eu la chance d'être dans un immense abri anti-atomique. Le cataclysme date déjà d'un moment, mais personne ne peut encore remonter à la surface. Effie n'en peut plus, elle rêve de l'extérieur, encore plus depuis qu'elle a aperçu, après avoir imprudemment ouvert les volets en plomb, un être qui lui a fait penser à un faune. Elle veut le revoir et pousse Hank à se rendre à une soirée. Mais Hank a des soupçons et l'être du dehors, ses intentions sont-elles vraiment aussi pures que l'imagine la jeune femme. Déclinaison sur l'ennui à vivre sous terre, avec la nostalgie de la surface. Beaucoup aimé la sorte de poésie qui s'en dégage.

    - Un système non-P (William Penn) : Georges Abnego est devenu président par hasard, juste parce qu'il correspond à tous les standards de normalité. C'est juste un homme moyen et il représente pour le peuple une sorte de garantie que l’holocauste ne se reproduira plus. Et effectivement sous l'impulsion d'Abnego, plus rien ne se passe, et petit à petit tous les pays suivent cet exemple. La paix est enfin là, mais dans ce système de non-valeur humaine, la régression aussi. Intéressante vision de la fin du monde, originale aussi.

    - Que la lumière soit (Horace B. Fyfe) : un groupe de trois hommes prépare un guêt-apens pour les robots réparateurs de route. Un arbre en travers de la voie et voici les machines au travail.C'est l'instant que choisissent les protagonistes pour s'emparer d'un de ces robots. Population ayant régressé et sans plus la compréhension de ce que fut le monde ou de l'utilité de certaines chose. Sympa, mais il me manque un petit truc.

    - Frère Francis (Walter M. Miller): la guerre est terminée depuis des siècles, de la précédente civilisation, il reste peu de traces et encore moins de traces écrites. Frère Francis est un novice dans l'ordre des frères de Leibowitz, du nom de leur fondateur. Il fait une retraite et un jeûne avant son ordination. Mais un pèlerin vagabond va lui faire découvrir sous une pierre, des vestiges, des reliques, dont des notes et un plan de la main même de Leibowitz. De retour à l'abbaye, frère Francis n'aura de cesse de clamer qu'il ne ment pas, quitte à voir se reporter son ordination de longues années, le temps que le nouveau Vatican statue sur l'authenticité des découvertes. Quand ça part dans le religieux, je n'aime pas, mais ici c'est le contraire, j'ai beaucoup apprécié cette histoire avec sa petite touche d'espoir à la fin.

    - La ruée vers l'est (William Tenn) : Jerry Franklin est chargé de mission par le président. Il doit porter un message important. En route, avec son compagnon Sam, il croise des Sioux et décide leur offrir les présents et le message, mais il apprend que les indiens ont décidé de prendre le territoire des blancs. Désespéré, il fuit avec son compagnon Sam et une jeune captive. Amusante inversion des rôles et de l'histoire. Beaucoup aimé.

    - Dans les eaux de Babylone (Stephen Vincent Benét) : dans la société qui s'est reconstruite, un fils de prêtre décide de rejoindre la cité des Dieux, malgré qu'elle soit un llieu interdit. Il est résolu quitté à ce que ce soit la mort qui l'attende. Arrivé sur place, il découvre les restes d'une grande ville éradiquée par une catastrophe. Pour terminer cette anthologie, une histoire avec un léger accent fantastique et une touche d'optimisme final, à moins que ce ne soit du pessimisme, à chacun le choix de l'interprêter.

  • La galerie des horreurs (Patrice Lamare)

    Henri Serdan, inspecteur de police, reçoit une vieille dame inquiète de la disparition de sa petite fille. On apprend vite que celle-ci a été attirée par un artiste du nom de Ugo Lugosi et son chauffeur Bella Batori pour terminer éparpillée dans une pièce en sous-sol. Pendant que Serdan mène l'enquête, les deux psychopathes continuent leurs oeuvres. Car pour Ugo, il s'agit bien d'art et il travaille d'une façon totale.

    Sympathique, peut-être un peu monotone. Je veux dire par là qu'il y a peu de rebondissements, l'enquête suit son cours, pas spécialement facile, mais tranquille plutôt, et les meurtres se succèdent sans que l'on ait autre chose à se mettre sous la dent. Mais un opus bien dans le concept de la collection, gore comme il faut, et puisque c'est ce qu'on cherche quand on ouvre ce genre de bouquins, on ne va pas bouder son plaisir.

  • Nigth stalker (Zaroff)

    Qu'avais-je donc raconté après lecture de Night stalker vers août 2014 ? Pas grand chose. Pour être exacte, ceci :

    "Donc,... c'est du Zaroff. Précis, direct, trash et gore. On suit le taré avec plaisir jusqu'au bout de son périple, témoin de ses crimes plus sanglants les uns que les autres pour terminer sur un faux happy-end de très bonne facture."

    C'était quand même fort court. Alors, que pourrais-je rajouter. Night stalker est un roman vif et rythmé dans lequel il n'y a pas de temps morts. Les personnages sont typés, amusants ou attachants, antipathiques ou horrible, voire étonnants, palme à l'adjoint, benêt aux moeurs qui m'ont filé une bonne barre de rire. Ah ça, la scène des chip's, je ne l'ai toujours pas oubliée. C'est un gore humoristique presque, mais cela n'empêche pas le bon sang bien poisseux, les meurtres bien gratinnés, ou le sexe bien déviant. Une très bonne lecture donc.

  • Hunger games : l'embrasement

    Katniss et Peeta, rentrés dans leur village, préparent la tournée des vainqueurs, longue traversée des douze districts et final au capitole. Mais Katniss, sans vraiment s'en rendre compte, a commencé à devenir un symbole parmi le peuple et son passage provoque des échauffourées. Tentatives de rébellion qui déplaisent fortement au président Snow qui prend une décision radicale. Pour les soixante-quinzième hunger games, les troisièmes jeux de l'expiation, il change le mode de sélection de candidat : ceux-ci seront sélectionnés dans tous les anciens vainqueurs encore en vie. Il espère ainsi se débarasser une fois pour toute de l'encombrante Katniss qui est la seule vainqueur fille de son district. Accompagné de Peeta qui s'est porté volontaire à la place d'Haymitch, elle va retourner dans l'arène où elle devra se faire de nouveaux alliés et tenter une nouvelle fois de survivre. Mais en dehors, la révolte gronde de plus en plus.

    Suite sympathique du premier opus qui reprend le même concept de jeux en y ajoutant la touche de mécontentement populaire pour apporter du neuf. Toujours aussi consensuel, ça se regarde malgré tout agréablement.

  • Hunger games

    Après un effroyable affrontement, le monde s'est reconstruit en Panem, entre un capitole et sa population riche et superficielle et douze districts et leur populace de pauvres soumis aux puissants. Chaque année ont lieu les hunger games pour lesquels sont tirés au sort dans chaque district un garçon et une fille, appelés tributs. Katniss du district 12, pour éviter à sa jeune soeur cette cruelle partie, se porte volontaire, Peeta est l'autre sélectionné. Les hunger games ne sont qu'une lutte à mort entre les vingt-quatre participants. Un seul en sortira vainqueur. Le jeu est suivi par toute la population et Katniss devra apprendre, en partie grâce à son mentor Haymitch, à se faire aimer du public, pour obtenir quelques soutiens bienvenus en cours de partie. Malgré elle, la jeune fille se retrouve très vite un des chouchous des spectateurs. Mais le jeu commence et largués dans les forêts, les participants auront fort à faire pour rester en vie. Les meurtres se succèdent, et la jeune fille ne peut compter que sur elle-même, sur Peeta, et un court moment sur Rue, gamine d'un autre district qui semble l'avoir prise en affection.

    Agréable à regarder même si consensuel à mort et formaté comme tous les films de ce genre pour les adolescents, avec les beaux héros, les possibles histoires d'amour, les gentils pauvres, les vilains riches, et le très vilain président. Malgré tout, c'est rythmé, bien que le début soit un peu longuet. Quand les "jeux" commencent, ça devient plutôt prenant.

  • Alter ego (Pierre-Paul Renders Denis Lapière, Emil Zuba Benjamin Benéteau Luca Erbetta EFA)

    Alter ego est une série comportant actuellement deux cycles complets formant un ensemble de onze albums. Chaque cycle est composé d'une série de tomes pouvant se lire dans n'importe quel ordre et d'un dernier en guise de conclusion.

    La première saison propose d'abord six albums se situant chacun dans la même temporalité, mais du point de vue de six personnages différents. Ainsi on suit les protagonistes, et leurs aventures rajoutent à chaque fois des détails en plus dans la trame. Une découverte phénoménale est sur le point de changer le destin de l'humanité : chaque être humain est relié à un ou plusieurs alters egos. Lorsqu'un membre de l'entité meurt, le capital vie des autres s'en trouve raccourci, et lorsque quelqu'un perd tous ses alter ego, il n'en a plus que pour très peu de temps à vivre (à noter qu'il existe de très rares cas de personnalité unique, sans alter ego). Une telle avancée ne peut qu'aviver les cupidités, les soifs de pouvoirs, et amener les puissants à prendre certaines mesures pour se protéger, en protégeant, même contre leur gré, leurs alters egos. Le septième album amène la conclusion de cette aventure entraînante.

    La deuxième saison part sur le même schéma en plus court. Dans les trois premiers tomes, on suit à nouveau le point de vue de trois personnages différents. Maintenant que le monde sait pour les alters egos, la bataille pour en tirer le meilleur profit n'a pas cessé. Entre les escrocs, les hommes d'affaire vereux, les polliticiens en recherche de pouvoir, il est difficile de faire triompher le bien et l'honnêteté, surtout lorsque l'on se rend compte que le concept des alters egos va encore plus loin qu'on ne le pensait. Le quatrième opus apporte une nouvelle fois la conclusion, inattendue.

    Une très bonne série, originale, bien menée, trépidante, et aux personnages attachants. Le dessin concourt à donner une vraie vie à l'histoire. Personnellement, j'ai énormément apprécié.

  • Tales from the crypt

    Tales from the crypt, publiés aux Etats-Unis dans les 1950 à 1955. Dans ce volume 2, on retrouve des récits de 1951 à 1952. Vingt-quatre petites histoires d'horreur dans le plus pur style pulp américain de l'époque. Certaines sont amusantes, d'autres originales, aucune n'est vraiment effrayante, mais il en faut beaucoup pour me faire frémir, encore plus en bande dessinée. Mais ce n'est pas la peur que je cherche en lisant, c'est le plaisir procurés par des récits bien faits. Ici, je n'ai pas été déçue, le recueil est d'une qualité d'ensemble de bonne facture et je dois dire que je n'ai pas traîné pour lire les 167 pages. Le dessin, très américain lui aussi, est lisible sans trop d'effets ou de surcharge, agréable dirais-je.

    Au scénario des différents opus, on retrouve en majorité Bill Gaines et Al Feldstein, à l'exception de deux dûs à Johnny Craig, qui de plus assure lui même son dessin. Au dessin des autres historiettes, Al Feldstein, Graham Ingels, Jack Davis, Wally Wood, Jack Kamen, Howard Larsen, George Roussos, et Joe Orlando.

    Sympathique découverte qu'il me tardait de faire, mais que je ne trouvais qu'en anglais, ce qui m'empêchait de m'y mettre. Plus qu'à trouver les autres volumes (en quatre tomes).

  • EmoRagie (Brain Salad)

    Ma petite chronique du roman de Brain Salad qui date d'avril 2015.

    Aux premières lignes, je fus dubitative. Cela me fit craindre une histoire un peu dans l'excès. Mais ça n'a pas duré. Parce que le récit est maîtrisé, chaque élément trouve sa place pour petit à petit former un puzzle intéressant et prenant. Et que dire des personnages, tous plus inventifs les uns que les autres.
    Brain.Salad a une sacrée imagination, mais il la contrôle parfaitement afin que toutes les pièces soient exactement comme elles doivent être, c'est à dire là où il faut et quand il faut.

    C'était un livre très intéressant et très plaisant à lire. Vraiment différent des autres TRASH que j'ai lu. Comme je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, c'est une des forces de la collection cette diversité. Quand on ouvre un bouquin TRASH, on ne sait pas à quoi s'attendre, ni dans quoi on va s'engager. Cela participe à l'envie de découvrir tous les titres.

  • Chroniques martiennes (Ray Bradbury)

    Les  premiers mots qui me sont venus à la lecture des premiers textes furent : "c'est beau". Et durant tout le recueil, ils sont restés à mon esprit. Et c'est la manière la plus juste de qualifier "Chronique martienne". Une suite de nouvelles démarrant leur chronologie littéraire en janvier 2030 pour aboutir en octobre 2057. S'il s'agit de nouvelles, un fil rouge se retrouve tout au long des pages et des récits, et nous suivons la découverte de Mars avec la rencontre du peuple l'habitant et leur vie quotidienne, puis viennent les premières expéditions terriennes, et les suivantes. De plus en plus, tandis que la civilisation première disparaît presque complètement, et que les terriens deviennent les nouveaux martiens. Jusqu'à ce que la Terre se détruise de son humanité pervertie, que les colons y retournent pour, peut-être, tenter de la sauver, pour y retrouver ceux laissés derrière au moment du voyage. Et Mars et la Terre se retrouvent finalement désertées, mortes toutes deux, habitées par de si rares survivants. Les derniers êtres humains emplis d'une foi dans un nouvel avenir, meilleur.

    De la science-fiction puisque cela parle d'autres planètes, d'autres créatures que terrestres, mais en même temps ça n'en est pas car s'il s'agit de Mars, il s'agit surtout d'une Mars fantasmée, une planète rêvée et impossible physiquement parlant, un monde poétique. Un mélange des genres magnifique pour une lecture qui fait du bien.

  • La photo (dans Gandahar 6)

    Il y a deux jours je recevais un mail m'annonçant que ma nouvelle "La photo" était retenue pour la revue Gandahar n° 6 sur le thème du "Prisonnier", hommage à la mythique série des années 60. Grande joie, bien sûr, comme pour chaque texte plébiscité par un(e) anthologiste.

    La photo raconte l'histoire de Luc, un jeune garçon d'une douzaine d'années ayant perdu sa maman dans un accident qui a laissé son père handicapé. L'enfant, dont la vie a fort changé depuis le drame, attend seul dans l'appartement que son père rentre. Il regarde une photo trouvée dans un livre, un paysage bucolique de gamins s'amusant sur un lac. Le cliché est magnifique, et il s'endort dans sa contemplation. Lorsqu'il se réveille, il est ailleurs : il a rejoint le monde de de la photo, un monde superbe, remplis de gosses, où tout paraît merveilleux. Chacun semble des plus heureux. Mais bien vite, Luc se rend compte qu'ils ont tous oublié leur vie d'avant. Et lui ne veut pas oublier son père. Il veut rentrer, mais sortir de cet endroit s'avère vite impossible.

    Je n'ai pas écrit cette nouvelle spécifiquement pour l'appel à textes, elle date de plus ou moins trois ans, quasiment mon premier écrit après une période assez longue de vide créatif. Elle n'avait pas vocation à chercher sa place quelque part, mais le thème de Gandahar m'a semblé lui convenir, j'ai donc modifié un peu la fin, et j'ai tenté ma chance avec le résultat que l'on connaît.

    Plus qu'à attendre la publication maintenant. Et il me tarde. Pour moi, cela reste un événement important dont je ne me lasse pas.

  • Loups-garous, vampires et autres monstres (Jean Goens)

    Une étude des monstres issus du folklore, de la littérature ou de la réalité par le biais d'une approche sociale et surtout médicale. Au fond, la question sous-jacente à chacune des parties est : "de quelle maladie peut bien souffrir tel monstre ?"

    Approche intéressante qui nous font voir les loups-garous ou les vampires, entre autres, différemment. L'auteur établit également des comparaisons et des points de ressemblance entre ces créatures issues des mythes et légendes d'un peu partout et des cas comme Elephant-man, Jack l'éventreur, ou Richard III. Il termine son ouvrage par le rôle des médecins détective culturel et des écrivains observateurs médicaux et leur apport dans l'avancée de la médecine.

    (Re)lecture intéressante de ces figures monstrueuses qui font partie de notre patrimoine.

  • "Morts, dents, lames II" nominé au prix Masterton 2016

    Le titre dit tout. L'anthologie "Morts, dents, lames II" dans laquelle figure ma nouvelle "15 minutes avant de mourir" est dans la sélection du premier trimestre pour le prix Masterton catégorie nouvelles. Alors, je n'ai qu'une toute petite part dans cet honneur, mais cette toute petite part me remplit de joie.

    Soumis par Marc Bailly le mer, 27/04/2016 - 16:00

    Pour le premier trimestre 2016, le jury du Prix Masterton a retenu :

     

    Romans francophones

    • Anthelme Hauchecorne : Le Carnaval aux corbeaux, Chat Noir
    • Frédéric Czilinder : Wake the dead, Éditions Armada

     

    Nouvelles

    • Morts Dents Lames II, Éditions La Madolière
    • Greg Hocfell : SK, Éditions L'ivre Book

    http://www.phenixweb.info/Prix-Masterton-2016-selection-du-premier-trimestre

  • La jeunesse de Thorgal, tome 4 : Les bersekers (Yann-Surzenkho)

    Dans ce quatrième tome, suite directe du précédent (formant donc un dyptique), on retrouve Thorgal et Aaricia dans leurs jeunes années se situant chronologiquement entre le tome 14 (Aaricia) et le tome 1 (La magicienne trahie). Thorgal, en compagnie de Nigurd surnommé Ratastök et de Sigurd le beau guerrier prétendant d'Aaricia, est à la poursuite de Runa et des bersekers ayant enlevé la jeune princesse viking dans la précédente aventure. Runa, de son côté, se retrouve à la mer après une altercation avec son allié Moldi. Repêchée par le drakkar de Thorgal, ils vont tous joindre leurs forces pour sauver la belle jeune fille.

    Ce que j'aime chez Yann, c'est sa faculté à coller à l'univers créé par Van Hamme. Après des excès dans le premier cycle de la série Louve, il a réajusté le tir comme si de rien n'était pour retrouver l'ambiance particulière qui a fait le succès de la série mère. On se retrouve donc dans des péripéties dignes du premier scénariste avec des personnages sympathiques, des bagarres, un héros principal de plus en plus proche de sa personnalité future, et une jeune Aaricia oscillant entre l'insouciance de l'adolescence en germe et la force de caractère qui lui viendra plus tard. En fait, le seul problème de cette série, c'est que venant fort tard après la création de l'arbre principal (Thorgal donc, 34 opus parus à l'heure actuelle), il est un peu difficile de se dire que tout ça a pu arriver à nos jeunes amis sans qu'il n'en soit jamais fait mention dans la série Thorgal, sans oublier qu'Aaricia dans les premiers tomes de cette série principale endosse un role presque d'oie blanche qui ne colle pas forcément à son tempérament dans sa jeunesse. Mais ce sont des écueils difficiles à éviter, et si l'on arrive à séparer dans sa tête les deux séries, on trouve beaucoup de plaisir à la lecture des tendres années des deux tourtereaux.

  • La bombe et la sagaie (Emmanuel Errer)

    Le colonel Beauregard, ancien de l'armée, vaguement journaliste, plus sûrement mercenaire, est engagé pour enlever M'Dia, président du Bwasa, un état d'Afrique. La politique du chef de l'état ne plaît plus aux puissances occidentales, un coup d'état sans heurts et sans morts, voilà ce qu'on présente à Beauregard. Accompagné de Jaime, Paulo et Ray, il va tenter de mener à bien sa mission. Mais comme souvent dans ces histoires de gros sous et de pouvoirs, rien ne se passera comme prévu.

    Plutôt bien apprécié ce roman d'aventure sur fond de magouilles politiques et financières. Pourtant, ce n'est pas mon genre de lectures préférées. Mais force est de reconnaître que M. Errer mène bien sa barque, ses personnages sont sympathiques (presque trop parfois), l'histoire est bien rythmée et les retournements de situation bien amenés. Par exemple, je ne m'attendais pas à la fin, plus pessimiste que je ne l'avais imaginée, un bon point de plus donc. Je vais finir par penser que j'aime plus le genre que ce que je n'ai toujours cru.