Articles de catherinerobert68

  • Camping sauvage (Gilles Bergal)

    Dans un petit village bordé de forêts, plusieurs habitants mène une expédition punitive sur un groupe de Hell's Angel. Armés de fusils, ils exterminent la quinzaine de motards sans aucune pitié. Quinze ans plus tard, Samuel, sa copine Maureen, Pete et Elisabeth débarquent dans le coin pour un séjour camping, sous l'oeil désaprobateur des villageois. Et Samuel est le petit frère de Frank le chef de la bande décimée, et dans deux jours, ce sera l'anniversaire de ce carnage. Trop de coïncidences pour que ça en reste là. L'horreur va pouvoir se déchaîner.

    Très agréable histoire de vengeance post-mortem. Ce que j'ai apprécié, c'est qu'on ne peut avoir de sympathie ni pour les péquenauds du coin, ni pour les motards, les uns ou les autres, c'est du pareil au même. Et à l'opposé, il y a ces deux jeunes couples qui n'avaient rien demandé et se trouvent pris dans une tourmente qui les dépasse. Pour eux, on s'inquiète, on voudrait les voir s'en sortir. Un roman vraiment accrocheur où l'auteur s'est amusé à jouer avec ses motards dans des scènes pleine du bruit des moteurs et supporté par la chanson "Born to be wild".

    Je recommande.

  • Le crâne infernal (Shaun Hutson)

    Nick et Chrissie Regan vivent à Lockston, petite bourgade tranquille. Lui travaille sur un chantier, elle dans un musée. La découverte d'une petite fiole du 17ème remplie de sang par Chrissie lors de fouilles, puis d'un crâne étrange sur le chantier par Nick, va déclencher de terribles événements. L'osement semble se régénérer, et à grand vitesse. Malgré l'intérêt scientifique, Chrissie est inquiète. N'est-ce pas un trop grand risque de laisser aller la régénération de cet être inconnu jusqu'au bout ? Mais Peterson, son patron, n'est pas de son avis, la science avant tout.

    Roman sympathique et entraînant, une écriture vive et des personnages intéressants. On a envie de savoir ce qui va se passer et les pages défilent. Un opus, donc, très agréable à lire.

  • La marée purulente (Daniel Walther)

    Warren Paulson, médecin sur l'île de Waloo-Waloo, soigne des lépreux. Lassé par son travail, il a sombré dans l'alcoolisme et entretient une relation ambiguë avec Marietta, l'infirmière, seule "blanche" avec lui dans cet endroit perdu. Bientôt des phénomènes étranges s'amorcent. On lui parle de religions anciennes, de démon de la mer, on lui propose d'être éloigné de l'île avec Marietta, il refuse. Il ne croit pas à tout ça. Mais, il est des choses qui existent, et le docteur va s'en rendre compte.

    Le roman commence dans une ambiance de croyances archaïques, bien loin de notre civilisation moderne pour plonger ensuite dans une histoire de zombies. Si les zombies sont en général peu originaux, l'angle d'attaque proposé par Daniel Walther arrive à ne pas paraître éculé. Déjà, rien que pour ça, ça en vaut la peine. Le récit est plutôt sympa à suivre par son découpage proposant presque des histoires différentes. Le personnage du médecin est peut-être bien un peu trop perdu face à tout ce qui se passe, mais au fond, ça change des protagonistes qui arrivent toujours à trouver un truc à faire, à opposer.

    Une lecture bien sympa.

  • La massacreuse (Axelman)

    Pas vraiment apprécié. En fait, le style m'a crispée. Un style argotique, même si je me rends compte que n'ayant aucune connaissance de la littérature jouant sur l'argot, je qualifie peut-être mal. Toujours est-il que l'écriture ne m'a pas plue. Peut-être, n'est-ce que moi qui n'adhère pas à cette forme, je n'en sais rien.

    Au niveau de l'histoire, rien de transcendant, une drogue et des expériences qui exacerbent la violence, les personnages ne m'ont pas intéressée, ni l'adolescente complètement shootée, mais sans âme, sans relief, ni ses complices dont on n'a aucun détails sur la psychologie, ni même le détective, un poil plus fouillé, mais qui m'a paru néanmoins superficiel.

    Seuls les passages gore, pour moi, sauvent l'histoire, pas mal fait (si l'on excepte les appartés permanent genre "les kids", ou autres réflexions du même goût, qui me gonflaient), bien rouge et déguelasses.

  • Greta par Perroccina

    Perroccina m'a fait le plaisir d'une lecture de "Greta". Alors qu'elle n'apprécie pas du tout le genre, elle s'est néanmoins appliquée à rédiger une petite critique qui me fait très plaisir. Merci Perro.


    J'ai fini la lecture il y a un moment déjà. En fait j'ai lu presque de façon boulimique. Autant mettre tout de suite les choses au point, j'ai vraiment du mal avec ce genre de littérature ce qui va rendre mon commentaire très ambivalent. Sur la première moitié du bouquin j'attendais, impatiente, la raison d'être de toute cette cruauté en apparence gratuite. Sur la seconde moitié (moins la fin qui je l'avoue est particulièrement percutante) je lisais sans plus parvenir à rentrer dans le récit : c'était trop pour moi. Pourtant au-delà de ça je n'ai pu qu'admirer l'imagination de Catherine car après chaque sévisse, je pensais "ce n'est pas possible de faire plus, pas possible de faire autre chose" et la page suivante m'entrainait encore un cran au dessus dans l'horreur et la dépravation. Alors non Catherine, je n'ai pas fait de cauchemar mais j'ai été pas mal perturbée par cette lecture. 
    Pour en revenir au final, que je ne dévoilerai pas, il n'explique rien de plus, en revanche il est totalement inattendu et a autant de force qu'un bon final de nouvelle. A cause du prologue on sait comment ça va finir, en revanche on ne sait pas par quel moyen et finalement contre toute attente, c'est Greta qui gagne face à l'organisation car à ce moment-là elle retrouve son humanité, cette humanité dont elle-même se croyait désormais débarrassée.
    Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle. 
    Voilà, je ne sais pas si mon avis compte vraiment car je suis réfractaire à ce genre littéraire et pour ce récit je n'ai pas fait exception.

     

  • Cauchemars de sang (Jean-Pierre Andrevon)

    Gino fait des cauchemars, des sanglants. La première fois, il se voit tuer sa mère, la deuxième son patron. Bientôt, les songes semblent se lier à la réalité, les morts s'accumulent dans l'entourage du jeune homme. Quel est le lien entre les rêves de Gino et les décès ? Qui est cet étrange vieillard en noir qui apparaît ? Et ces foutues migraines qui l'étreignent, d'où viennent-elles ?

    J'ai plutôt apprécié. Le concept des rêves prémonitoires ou provocateurs est bien traité. Au final, on ne sait pas trop où se situe la réalité dans l'histoire, ce qui pour moi est souvent un bon point. J'aime quand on me laisse une part de flou maîtrisé. Par contre, au niveau des personnages, je les ai trouvé pâles, même le protagoniste principal, juste un objet qui ne réagit quasiment pas à la situation.

    Bref, j'ai pas grand chose à dire, un opus sympa sans être inoubliable.

  • Pestilence (Degüellus)

    Ma critique de Pestilence, repêchée et non retouchée, et qui date déjà du 20 octobre 2014.

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    Lu ce week-end. Et apprécié.
    Que dire dessus ? Je ne suis pas la critique la plus efficace, je peine à dire pourquoi un bouquin m'a plu ou pas, ce n'est donc jamais évident pour moi surtout si je m'en vais lire d'autres critiques avant (les miennes me paraissant encore plus inutiles ensuite Rolling Eyes ).
    Donc, j'ai lu (je l'ai déjà dit) et je l'ai apprécié (je lai dit aussi non ? :mrgreen: ). Pourtant, je ne l'ai pas trouvé extrêmement gore. Bien sûr la maladie fait des ravages joliment décrits, mais je ne sais pas, ça m'a moins marquée que mes lectures précédentes de la collection (ou alors, je m'habitue Twisted Evil ). Cela-dit, cela n'empêche pas que c'est une excellente histoire dans laquelle on entre facilement et qu'on a envie de lire jusqu'au bout (pour preuve, je l'ai terminée après ma journée de boulot hier soir, alors que mon lit criait après moi de façon appuyée). Les personnages sont intéressants, voire parfois attachants, j'aime bien Tancrède et sa dualité. Sa façon d'aider tout en montrant bien que ça le fait chier de le faire. Je trouve que ça sonne tout à fait juste. Le baron aussi, je l'ai apprécié, un peu moins la baronne que je trouve peut-être un poil trop peu exploitée. 
    En fait, je pense que cette histoire aurait pu s'étaler un peu plus pour apprendre d'autres détails sur certains personnages, comme la baronne donc, mais aussi le curé ou cet inquisiteur qui semble apparaître un peu pour rien, vu le peu de temps que dure son apparition.
    Le final est sympathique avec cette bataille surréaliste.
    Donc, encore une belle lecture et jusqu'à présent, pas encore déçue de la collection.

    Et merci, julien, pour la dédicace (ma première dédicace TRASH, j'apprécie à sa juste valeur).

  • Altérations (Michel Rozenberg)

    Recueil de dix nouvelles se réclamant du courant fantastique belge, on se trouve plongé dans diverses situations où la réalité se trouve brusquement et sans signes avant-coureurs altérée. On y suit un dessinateur pris au piège d'une étrange maison où il doit produire des dessins sur commande. Puis on fera connaissance d'une aimable assemblée au cours d'un dîner perturbé par une étrange visite. Et que dire de cette usine où il est interdit d'ouvrir les paquets qu'on manutentionne. Il y a aussi cet homme qui fera l'erreur de poursuivre un conducteur indélicat. N'oublions pas cette histoire de portrait qui touchera trois personnes. Ensuite ? Une histoire de rencontre inhabituelle sur une plage, ou encore ce journaliste qui reçoit des mails l'appelant à l'aide. Et le philosophe qui prétend détenir le livre du destin d'un  jeune homme. Sans oublier la chambre d'hôtel, très particulière. On terminera par le défi lancé par un vieil écrivain aigri à un jeune collègue en pleine ascencion. Dix récits agréables à lire, originaux et bien écrits. Ils m'ont fait penser à Thomas Owen, dont j'avais lu le recueil "la truie", le même genre d'univers où tout est normal, jusqu'au moment où. Rien de spectaculaire, juste des petites distorsions qui laissent une impression d'étrangeté à chaque fois.

    Beaucoup apprécié ma lecture.

  • Lyrica (Thomas F. Monteleone)

    Lyrica est une créature chimérique à l'apparence de femme, peut-être la dernière de son espèce. Une espèce de succube qui vide les hommes, surtout des artistes de talent, de leur essence vitale au cours d'étreintes sexuelles. Revenue à la vie à la faveur de la destruction d'une église, elle se met en quête de nouvelle proies à New York où elle entame une carrière d'actrice. Mathieu Cavendish, écrivain du paranormal, par certaines coupures de presse, flaire la bonne affaire et se lance sur sa piste.

    Avis mitigé. J'ai trouvé le bouquin long, un peu ennuyeux. L'histoire s'étale sur 350 pages là où la moitié aurait été suffisante. On suit Lyrica dans ses recherches de partenaires, ça a un côté répétitif. Le récit est émaillé de flash-back qui n'ont que peu d'utilité pour l'intrigue. Les personnages ne m'ont pas touchée, je les ai trouvés vides entre l'agent artistique superficiel et sans profondeur, l'écrivain plutôt antipathique, et la créature pas assez poussée, aucun ne m'a intéressée, sauf peut-être Hammaker, au fond le moins sympathique, mais un peu touchant.
    En fait, on suit l'histoire en attendant le final : la confrontation. Et comme cette confrontation inévitable ne peut déboucher que sur deux issues, on n'est même pas surpris.
    En résumé, un bouquin que j'oublierai assez vite.

  • L'objet maléfique (B. R. Bruss)

    Jacques Hurtin, jeune ethnologue, est invité par un ami inspecteur de police à l'accompagner à Lurnoux, petit village perdu pour une enquête sur des morts suspectes et semblant pourtant naturelles. Petit à petit, le jeune homme va découvrir la vérité cachée par les habitants, l'existence du piroulet, objet maléfique et hypnotique, son pouvoir immense et fatal.

    Tout au long de ma lecture, un sentiment étrange de déjà-vu ou de déjà-lu ne m'a pas quitté. Comme si je devais connaître l'histoire. Impression bizarre et difficilement explicable, car j'ai beau faire, je ne me rappelle pas l'avoir lu. Et pourtant, le piroulet, cet objet qui passe de main en main, m'a semblé si familier, le personnage de la Manchèze aussi, tout autant que l'écoulement de l'intrigue. Sans néanmoins réussir à m'en souvenir, juste une familiarité diffuse qui titille sans arriver à se fixer.

    J'ai beaucoup apprécié ce roman, les personnages sont attachants, les évènements sont cruels, bien qu'il n'y ait pas de scènes sanglantes, les ressentis des différents protagonistes sont bien exploités. On a vraiment envie d'avancer dans le récit, voir où va nous mener ce piroulet. Et c'est dans le final que se trouve mon léger bémol. Il ne termine pas bien l'histoire, juste un avis personnel et sans que je puisse donner de raisons précises.

    Mais un bon bouquin qui a vraiment sa place dans la collection "angoisse" par son ambiance d'inexorabilité.

  • Les parasites de la haine (Childer)

    Ed Causey, détective privé alcoolique, est embauché par Olivia Linch pour découvrir les causes réelles de la mort de sa soeur, décédée sur la table d'opération après que l'on ait extirpé de son abdomen un vers particulièrement agressif. Petit à petit, Ed va découvrir une histoire encore plus étrange qu'il ne le pensait, plus étrange, mais aussi très dangereuse. Quel est le lien entre Shayaz, médecin réputé pour richards, et Rashad, figure du milieu ? Et pourquoi ces expériences avec des vers ?

    Ce n° 5 de la collection Maniac aux éditions Patrick Siry est agréable à lire, assez entraînant, avec un suspense sympa même si pas difficile à deviner. Les personnages sont intéressants bien que caricaturaux, entre la soeur obnubilée par la vengeance, le privé poivrot cliché, le truand psychopate... Malgré tout, la lecture est fluide et sans accroc. Un bon opus sans grande prétention, mais sans défauts vraiment rédhibitoires.

  • Simetierre (Stephen King)

    J'ai découvert Stephen King à l'adolescence, dans une grande surface où je traînais mes guêtres quasi tous les jours, toujours dans le rayon bouquins. Simetierre se trouvait là, exposé en évidence. Je me suis mise à le lire, assise au sol. Pendant plusieurs jours, j'ai ainsi dévoré quelques pages avant de filer attraper mon bus. Je n'ai pas eu le temps de le terminer, un après-midi, il n'y en avait plus. Grande frustration, je l'avoue. J'ai dû attendre d'être mariée pour enfin pouvoir me replonger dedans et j'ai lu le restant d'une traite. A l'époque, j'ai adoré le bouquin, au point qu'il a déclenché un vif intérêt pour l'auteur, suivi d'une "collectionite" aiguë qui a duré des années et n'est pas vraiment terminée d'ailleurs.

    Louis Creed, jeune médecin, sa femme, et ses deux enfants emménagent à Ludlow où Louis va exercer. Ils font la connaissance de Jud Crandall, leur voisin,, charmant vieillard qui leur dévoilera la présence d'un "simetierre" pour animaux non loin. C'est là que les bambins du coin enterrent leur bestiole depuis des années. Lorsque le chat de la famille se fait écraser, le viel homme propose à Louis de l'inhumer, non pas dans le "simetierre", mais plus loin, dans un ancien cimetierre indien, un endroit oublié et sacré. Le lendemain, le chat revient. Son comportement a changé, plus agressif, plus méchant. Jud met en garde le jeune médecin sur l'attrait de l'ancien cimetierre. Mais que valent les mises en garde quand on perd son petit garçon fauché par un camion sur la nationale ? Louis va perdre pied et entraîner tout son monde dans une spirale infernale.

    Le roman qui date de la meilleure période de l'auteur est prenant, les personnages sont attachants, brossés avec soin, l'intrigue évolue à son rythme, et son suspense croît au fil des chapitres. On est pris dans la trame, et il est difficile de lâcher le livre avant la fin. Stephen King nous fait le portrait d'une famille moyenne de l'Amérique profonde, une famille sans réel problème, heureuse, jusqu'à ce que le drame frappe, et que le surnaturel fasse irruption. Le rythme est progressif et ne redescend jamais, tout s'enchaîne et rien n'est inutile dans les détails. Avec ce récit, le romancier a probablement écrit une de ses meilleures oeuvres.

  • Petit renard (Kââ)

    Petit Renard est shoshone, possède un ranch, et est tueur à gage. Il est chargé d'un nouveau contrat, liquider les Faltrinelli. S'il sent qu'il y a quelque chose qui cloche, il accepte pourtant la mission. Mais rien ne se passe comme prévu, ce n'est pas lui qui liquide la famille, et il se retrouve avec leur gamin sur les bras et l'envie subite de le sauver du désastre. Il n'est qu'un pion, un pion qui n'arrive pas à déméler le noeud de l'affaire.

    Dans ce roman, j'ai retrouvé la même trâme que dans 24 000 années, et même si on n'est plus dans le milieu de l'espionnage, au fond, ça y ressemble fort, avec toutes les magouilles possibles, ainsi que tous les cadavres. Petit Renard ressemble au protagoniste principal de 24 000 années, le ton, l'ambiance, les péripéties se ressemblent. Tout est baigné d'un pessimisme noir qui court tout le long de l'histoire. On sent, tout comme le héros, qu'il n'y a pas d'issue, que quelque soit le mouvement tenté, on ne peut pas gagner. Oui, Petit Renard me fait penser à un nageur tentant de remonter la rivière à contre-courant, sans vraiment espérer pouvoir y arriver.

    J'ai apprécié ma lecture, plus que celle de 24 000 années (sortie de l'espionnage, je rentre déjà plus dans les histoires), on y retrouve les obsessions de l'auteur (sur les quelques bouquins que j'ai déjà lu bien sûr), on y retrouve aussi son style, cette façon d'être dans les pensées de son personnage, cette écriture particulière. Un roman noir à lire.

  • Necroporno (Robert Darvel)

    Voici ce que j'écrivais en août 2014, à propos de ce premier opus TRASH. Et depuis ces longs mois, mon avis n'a pas changé, le livre est bien resté dans mon esprit, un bon souvenir.

    L'auteur nous propose ici une lecture sanglante, extrême et pourtant soignée. Un style qui nous fait entrer dans l'histoire pour ne plus nous lâcher jusque la fin. Rien ne nous est épargné entre les mouches nécrophages, les meurtres sauvages, les suicides totalement ahurissants, les scènes de sexe hors de notre réalité, les décompositions très détaillées, nous avons droit à tout, sans un répit, hormis durant les petites pauses auprès d'un jeune couple porté sur la chose, respirations bienvenue pour couper tout ce sang qui gicle de partout et sur tout.
    Cerise sur le gâteau, bien que totalement impossibles, on adhère totalement à toutes ces horreurs racontées, on y croit.
    Un livre à lire et que j'ai lu d'une traite avec un grand plaisir.

  • Greta par Blahom

    Blahom, sur l'écritoire des ombres, me gratifie d'une bien jolie critique. Merci beaucoup à lui.


    La superbe illustration de couverture rappelle la série des Ilsa (Ilsa, She Wolf of the SS et ses suites), tout comme le décor choisi, désertique, très Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks (1976).
    Mais ne nous fions pas aux apparences : Greta n'est pas Ilsa. Le personnage né de l'imagination délirante de Catherine Robert s'avère moins caricatural, moins monolithique et surtout moins unidimensionnel que son illustre ancêtre.
    Greta n'accepte ce job de tortionnaire dans le désert que pour des raisons financières. Du jour au lendemain, elle quitte tout, en compagnie de ses enfants, Karl et Gina. Au début, elle parvient à faire la part des choses, comme n'importe quel employé modèle. 
    Greta ne tarde cependant pas à mécontenter ses mystérieux employeurs. Elle craque. Le châtiment est immédiat : la gardienne passe de l'autre côté du miroir et devient l'une des infortunées victimes de l'organisation, sorte d'État islamique dépourvu de tout alibi religieux. Mêmes cages géantes dans le désert, mêmes exécutions sommaires (parfois simplement simulées pour mieux traumatiser les victimes), mêmes massacres à base de décollation, mêmes bourreaux masqués. Privations, viols, tortures innommables deviennent le quotidien de la jeune femme. Un long chemin de croix à travers des couloirs labyrinthiques. Et une conclusion sombre, nihiliste, rappelant celle du film Los sin nombre.
    La gestation de Greta est intéressante. Catherine Robert a repris, enrichi et développé sa nouvelle « La prison de Greta », déjà prometteuse en soi, destinée à l'origine au concours « Pièges, prisons » de l'Écritoire des ombres. Cette multiplication des pages (et des sévices) impressionne. Le résultat, malsain et saignant à souhait, est  hautement recommandé.

     

    http://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t2392p195-greta-de-catherine-robert#87684

  • Gore story (Gilles Bergal)

    Fabien Chevriez est l'auteur à succès de la série sanglante des Bloody Marie. Après 37 opus, il décide de liquider son personnage pour passer à autre chose. Mais quelqu'un ne l'entend pas de cette oreille, quelqu'un semble vouloir que le romancier ressuscite la belle héroïne. Fabien n'en démord pas, il n'écrira pas de nouveau tome, même après avoir été (presque) agressé par un fan un peu dérangé sur un salon. Puis vient le premier meurtre, celui de Noémie, attachée de presse et maîtresse occasionnelle de l'auteur. Ensuite, un autre crime, celui d'un ami de Fabien. A chaque fois, les massacres sont calqués sur ceux décrits dans les romans. Qui est assez dingue pour agir ainsi ? L'auteur et le commandant Consuela Lopez vont chercher à le découvrir, tandis que dans l'entourage du romancier, les assassinats s'enchaînent.

    Gore story est un trash veine douce si l'on peut qualifier ainsi un roman de cette maison d'édition. Avec un vague relent de "Misery" de Stephen King vite oublié et une petite et somme toute sympathique critique sous-jacente du milieu littéraire, il nous conte surtout une enquête, ma foi, bien menée. Au fil des pages, on se fait une liste de suspects et l'envie de savoir qui est le meurtrier nous entraîne jusqu'au bout de l'histoire. A priori, la fin me laissait un goût de "trop facile", mais le tout dernier paragraphe vient la rehausser d'un coup.

    Le numéro 15 de la collection est donc une lecture à conseiller à tous ceux qui hésitent à se lancer dans le trash, l'occasion de découvrir le genre avec un récit plein de rouge, mais pas trop.

  • Greta par Jean-Pierre Favard

    La chronique de Jean-Pierre Favard qui parle des trois romans de la dernière livrée TRASH (Pleine lune, Greta, Bayou) avec un avis un peu mitigé sur Greta auquel il reproche un manque de fond, de finalité, d'explication, de vernis idéologique ou d'objectif déterminé.

    Je ne suis pas d'accord, l'histoire n'est pas dans les causes, l'explication est inutile. Qu'importe de savoir qui est derrière la machinerie et pourquoi cette machinerie, l'intérêt et le fond ne sont pas là. Ils se trouvent dans le personnage, dans sa destruction psychologique. Jusqu'où peut tenir l'esprit humain face à la torture ? A-t-il une chance ? Nul besoin de clamer une idéologie, elle est en sous-fond dans ce monde déshumanisé où l'humain n'est plus rien qu'un numéro, où les sévices sont distribués sans raison, et où la vie ne compte plus. Seule Greta est importante dans l'histoire, sa lutte vaine pour tenir alors même que son esprit sombre petit à petit. Les autres (gardiens, pouvoir, profiteurs, détenus) n'existent même pas autrement que pour leur pouvoir de faire le mal. Les scènes se succèdent en marquant la lente descente aux enfers, elles sont peut-être nombreuses, mais, pour moi, nécessaires pour expliciter la psychologie du personnage. Greta a une histoire, mais encore faut-il pouvoir passer au-dessus des horreurs pour la deviner.

    Je n'ai pas écrit un TRASH amusant, je n'en ai pas envie. Pour moi, le trash, c'est malsain et dérangeant, plus ancré dans le réel, le réaliste, quelque chose qui vous retourne un minimum. Dans la collection, il y a du plus divertissant, plus "aventures" et il y a des auteurs très doués dans cette veine, tel que Zaroff et son Bayou. Une autre façon d'aborder le genre, mais ce n'est pas parce que chez l'un, il y a une histoire plus typique des romans d'action, que dans le mien, plus roman psychologique, il y a moins de fond. Peut-être, même est-ce le contraire (cela sans rabaisser aucunement Bayou qui est une pépite dans son style).


    Pour sa dernière livraison en date (j'ai un peu de retard, désolé), les éditions TRASH ont décidé de faire dans la dentelle. Des histoires empruntes d'un bucolisme bienvenu, nappé d'un romantisme fleur bleue et de scènes champêtres touchantes, mêlant agréablement nymphettes ingénues et damoiseaux aux regards de biches effarouch... mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Bien sûr que non ! Cette fois encore, c'est au pire du pire que nous avons affaire. Du sordide. De l'orgiaque. Du maniaque. C'est moche et ça pue mais rassurez-vous, c'est fait exprès. Bref, la collection Trash poursuit son putride de petit bonhomme de chemin et ce n'est pas sans laisser des traces (difficiles à ravoir au lavage même en frottant très fort avec des cailloux).

    Commençons par Greta. Une grande bringue que la misère a poussé à accepter l'inacceptable. Devenir tortionnaire – pardon, je veux dire :gardienne – dans une prison perdue au fin fond du désert. Les prisonniers y sont malmenés (et c'est rien de le dire) et elle-même, craquant devant un frais minois condamné à l'absurde pour un crime dont on ignore même s'il a été commis, se retrouve de l'autre côté. S'en suivent punitions, vexations toutes plus ignominieuses les unes que les autres... ma pauvre Greta, dans l'état qu'ils t'ont mise ! C'est malsain, ça manque parfois d'humour mais jamais de décalage. Un volume dans la pure tradition donc mais auquel il manque un fond autre que cette succession de scénettes, certes réjouissantes (j'ai bien dit « réjouissantes » ? Faut vraiment que je songe à consulter, moi) mais sans véritable finalité (on aurait aimé une explication, un rien de vernis idéologique ou, à défaut, un objectif clairement déterminé bref, un petit quelque chose « en plus »). Ce dont le Bayou, second opus ici chroniqué, ne manque pas. Un shérif a été pendu et un type de la ville doit être mis au placard – ça tombe bien, puisqu'un shérif a été pendu et qu'il y a une place à occuper. Voilà donc le gars envoyé au fin fond du fin fond du fin fond du trou du c... du monde civilisé, au milieu des sables mouvants, des crocos mangeurs d'hommes, des prêtresses vaudous avec ou sans bustier, d'adjointes à la main leste mais énergique (sic), d'handicapés tireurs d'élites, de nains sodom... OK, OK, pardon, j'arrête. Tout ça mâtiné d'un bon vieux relent de KKK (relents putrides comme il se doigte en ce cas-là (et là, j'ai honte mais je n'ai pas pu résister)). Vous l'aurez compris, c'est moche, très moche même, mais c'est plutôt bien foutu et ce que je reprochais au premier opus ci-avant décrit est absent ici, à savoir : Y'a une histoire AVEC des scènes gore dedans (alors que Greta a des scènes gore mais pas véritablement d'histoire autour (genre en soi, je le répète, qui a ses amateurs, j'en conviens volontiers, mais je trouve personnellement que l'un et l'autre reste plus agréable à lire que l'un sans l'autre... mais ceci est une affaire de goût, tout l’égout sont dans la nature et certains se jettent même dans la mer à ce qu'il paraît)). Reste le troisième et dernier opus de cette sélection. Alors, disons-le tout net et sans ambages, sous ses aspects plus «conventionnels voire convenables», notamment au niveau du style (on sent que l'auteur est le plus civilisé des trois camarades), il réserve quelques morceaux de bravoure qui n'en sont que plus affreux (car c'est bien connu, mieux vaut avoir le physique de Carole Bouquet si on veux choquer le notable en disant des choses horribles que de Josiane Balasko (ces deux noms étant bien évidemment cités au hasard le plus complet et mon admiration allant, à part égale, aussi bien vers l'une et que vers l'autre (Josiane, si tu nous écoutes !)). Bref, une histoire plus... enfin, je veux dire, moins... Mais jugez-en plutôt : une famille trouve refuge dans une ferme isolée. Là, vit une autre famille aux mœurs plus... enfin, je veux dire, moins... et dehors, il neige et il y a des loups. Voilà, le décor planté. Je vous laisse le soin d'imaginer ou mieux, de découvrir, la suite.

    Titre : Greta / Auteur : Catherine Robert

    Titre : Bayou / Auteur : Zaroff (dont c'est le second forfait dans la collection, le meilleur selon moi)

    Titre : Pleine lune / Auteur : YNO (un pseudo, à n'en pas douter. A moins qu'il ne s'agisse de l'ancien coureur cycliste... ce dont je doute)

    Et tout ça, bien évidemment, publié aux éditions TRASH (qui, comme leur nom l'indique, font dans la dentelle. Des histoires empruntes d'un bucolisme bienvenu, nappé d'un romantisme fleur bleue et de scènes champêtres touchantes, mêlant agréablement nymphettes ingénues et damoiseaux au regard de... en tout cas, on en aurait bien besoin. Hélas, ce n'est pas le cas. Et croyez bien que j'en suis le premier désolé).

  • Je suis la brume (Pierre Suragne)

    Où l'on suit les périgrinations de Rachel, tombée en panne ou victime d'un accident; amnésique qui veut comprendre. En parallèle, le périple de Gen, son fiancé parti à sa recherche.

    On comprend dès le début l'état de Rachel et comme on comprend aussi tôt, on se dit qu'il doit y avoir anguille sous roche, alors on avance dans le livre pour que le mystère se dévoile. Si un bon trois quarts du bouquin se lit sans déplaisir, la fin m'a laissée de glace. Lorsque l'on aborde un côté mystique trop prononcé, on me perd, c'est ainsi, je décroche, et on ne me rattrape pas. Alors, peut-être que le récit est bien - même s'il ne me semble pas d'une folle originalité, il est bien écrit - mais au bout, il ne me laissera que peu de traces.

  • L'herbe aux pendus (Kurt Steiner)

    Carmeaux est instituteur, il mène une vie chiche et l'avenir lui apparaît, plutôt morne, sans changement. Jusqu'au jour où un étrange homme habillé en noir lui apparaît et lui vend une mystérieuse boîte contenant une mandragore, ceci pour la somme ridicule de cinq francs. Alléché par les prétendus pouvoir de la plante, Carmeaux s'est laissé tenter. Pourtant, il n'arrive pas vraiment à y croire, même lorsque Gorp, créature naine et effrayante, se matérialise dans son appartement. Pourtant, Gorp lui apporte la richesse, comme promis. Mais que devra-t-il payer au bout ? Où se situe le piège.
    On suit avec intérêt le périple du protagoniste qui de bout en bout de l'histoire est entraîné sans réussir à prendre les rênes du jeu. On sent bien qu'il est manipulé, mais on se demande où se trouve la finalité. L'histoire est intéressante et l'auteur parvient bien à retranscrire les différentes étapes du personnage.
    Petit bémol, je n'arrive pas vraiment à comprendre la toute fin qu'on ne relie pas facilement au début, alors que selon toutes vraisemblances, elle s'y relie.

  • Seppuku (Romain d'Huissier)

    Kurogane, aux portes de la mort, est sauvé in-extremis par un étrange personnage. Son âme emprisonnée dans une jarre lui permet de rester sur terre pour se venger et libérer le Japon de la terrible menace des cinq onis. Le voilà engagé dans une quête violente à la poursuite de ceux qui ont vendu leur âme au démon. Dans son périple, il sera aidé par Netsuko, une jeune prêtresse.

    Seppuku ressemble à un conte, mais un conte rouge, plein de fureur et de batailles sanglantes. Les combats s'enchaînent d'un oni à l'autre, d'un massacre à l'autre. C'est peut-être le point qui m'a le moins accroché. Les combats du style ne m'attirent pas plus que ça dès le départ, mais je dois dire qu'ils sont variés et bien décrits, tout autant que bien dégueu parfois, ce qui, par contre, n'est pas pour me déplaire. Le récit, bien que classique et peut-être un peu prévisible, se déroule sans accrocs dans une lecture plaisante, même pour ceux, qui comme moi, ne sont pas des adeptes d'histoires asiatiques.

    Avec cet opus, TRASH nous propose un vrai dépaysement qui nous change des lieux d'intrigue plus conventionnels. Rien que pour ça (mais pas que, bien sûr, car c'est bien écrit et solide), il mérite d'être lu.