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Greta

Tout à propos de Greta : génèse, critiques...

  • Greta, deux ans plus tard

    Il y a deux ans sortait mon premier roman, Greta, aux éditions TRASH. Une période extrêmement exaltante sur laquelle, alors qu'approche la sortie de mon nouvel (double) opus, j'ai envie de revenir. Petite nostalgie. Greta, qui fut d'abord une courte nouvelle, avant de s'allonger pour devenir un court roman, est donc sorti en novembre 2015, juste un an après son écriture. A l'époque, mes publications se comptaient sur les doigts d'une seule main, et au moment de l'acceptation du manuscrit, elles se résumaient à deux, à venir. TRASH a donc fait le pari d'une autrice inconnue, audace dont je suis, on peut s'en douter, toujours aussi reconnaissante. Après quatre ans d'activité, TRASH met la clé sous la porte et Greta est désormais épuisé. Si j'osais, je dirais qu'il est maintenant devenu collector. Au cours de ses deux ans d'exploitation, mon petit roman a engrangé une quinzaine de critiques toutes positives dont je suis bien évidemment très fière.

    Extraits :

    "C'est un bouquin merveilleux, digne d'un 1984 et sa salle 101. On peut également y voir certains accents d'un Enfer vertical de Brussolo. Cette non-existence rappelle que l'homme peut être un redoutable prédateur envers ses semblables et que cette radicalité engrange des monstres. Et jamais Catherine Robert n'a été aussi proche d'un George Orwell qu'en prouvant que "La liberté, c'est l'esclavage". (Zaroff)

    "La superbe illustration de couverture rappelle la série des Ilsa (Ilsa, She Wolf of the SS et ses suites), tout comme le décor choisi, désertique, très Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks (1976).
    Mais ne nous fions pas aux apparences : Greta n'est pas Ilsa. Le personnage né de l'imagination délirante de Catherine Robert s'avère moins caricatural, moins monolithique et surtout moins unidimensionnel que son illustre ancêtre."
    (Blahom)

    "Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle." (Perroccina)

    "J’ai beaucoup aimé le ton presque aussi desséché que le monde où évolue Greta. Une unité se dégage qui mène au-delà de l’horreur. Bravo pour cette constance, ces paliers morbides que l’on doit franchir en même temps que l’héroïne. On fait corps avec elle et c’est très fort." (Françoise Grenier Droesch)

    "Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit." (Amaranth)

    "Bref, une sublime métaphore, nihiliste à souhait, de notre monde miné par le darwinisme social. Le tout sans avoir l'air d'y toucher. Chapeau bas." (David Coulon)

    "Alors oui : il y a des moments dans ce livre qui choquent, qui font mal, qui dégoûtent. Mais demandez-vous pourquoi ça vous touche autant. Peut-être tout simplement parce que nous sommes tous des Greta mais refusons de l'admettre." (Raven)

    "Tout au long de ma lecture, j'ai beaucoup pensé à 1984, de George Orwell. La geôlière devient prisonnière, et tous les sévices subis ont pour but de faire entrer dans le crâne de Greta qu'elle n'est rien, qu'elle ne vaut rien, que sa vie n'a aucune importance. On est avec elle du début à la fin, et on ne lui en veut pour rien : elle tente seulement de survivre." (Naëlle)

    "Même si cela fait partiellement partie des règles du genre, on ne peut qu’être impressionné par le systématisme avec lequel Catherine s’acharne sur son personnage pour l’anéantir tant physiquement que psychologiquement. Un acharnement sadien, serait-on tenté de dire. Une riche élite qui se divertit du spectacle de la progressive déchéance morale de pauvres personnes, un grand lieu clos d’où on ne sait pas s’échapper, où les règles de la société « normale » n’ont plus cours, lieu entièrement régi par des règles arbitraires édictées par les plus forts, humiliations, tortures et sévices sexuels à gogo, (…) Toute proportion gardée, on sent des effluves des 120 Journées de Sodome." (Sandy Foulon)

    "Ouaaaaaahhhh... J'ai commencé, curieux, et un peu dubitatif aussi, m'attendant déjà à l'accumulation de sévices bas du front sans scénario commune aux films de nazisploitation dont Greta se revendique. J'ai pas lâché le bouquin avant d'avoir fini, deux heures plus tard. C'est très dur (très très dur, et c'est pas une question de gore ou d'horreur graphique, c'est dans ce que ça raconte que ça se passe), très violent, mystérieux et fascinant." (Corvis)

    "Il ne s’agit pas du Trash le plus gore que je connaisse et c’est pour moi une surprise bien venue. Non pas que je n’aime pas le gore, mais j’aime être surpris. Et ici on joue plus sur l’horreur psychologique que visuelle, bien que cette dernière ne soit pas en reste, loin de là. Mais le plus impactant pour moi a bien été tout ce travail sur la psychologie du personnage et ses craintes plus que justifiées sur ce qui l’attendra le jour suivant. C’est d’autant plus prenant que cet aspect est particulièrement réussi. On se sent à la place du personnage, on subit avec elle les épreuves (...) Mais c’est finalement bien plus qu’un simple texte gore ou malsain. C’est aussi un texte qui dérange parce qu’on se demande à chaque page « et moi, j’aurais fait quoi à sa place ? ». Et la réponse est rarement engageante." (Murphy)

    Les critiques complètes, plus quelques autres sont toujours disponible dans cette catégorie du blog.

    Greta est maintenant derrière moi, d'autres bonheurs éditoriaux m'attendent, mais Greta restera toujours au fond de moi, à une place de choix.

    Et maintenant ? Et bien, comme certains le savent, Thanatéros approche. Plus que trois mois à attendre (mars 2018). J'aurai l'occasion de revenir dessus, peut-être même en profiterai-je pour reparler de Greta.

  • Greta par Cédric Murphy

    Murphy me fait le plaisir d'une belle chronique sur son blog. Merci beaucoup à lui.

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    Ce que j’ai aimé de Greta :

    Il ne s’agit pas du Trash le plus gore que je connaisse et c’est pour moi une surprise bien venue. Non pas que je n’aime pas le gore, mais j’aime être surpris. Et ici on joue plus sur l’horreur psychologique que visuelle, bien que cette dernière ne soit pas en reste, loin de là. Mais le plus impactant pour moi a bien été tout ce travail sur la psychologie du personnage et ses craintes plus que justifiées sur ce qui l’attendra le jour suivant. C’est d’autant plus prenant que cet aspect est particulièrement réussi. On se sent à la place du personnage, on subit avec elle les épreuves, et on est à la fois impatient et terrifié à l’idée de découvrir l’épreuve suivante.

    D’ailleurs, à chaque chapitre, on pense avoir atteint l’idée la plus horrible possible pour une telle histoire. Puis le chapitre suivant vient nous détromper. De l’attente sordide, on passe aux sévices purs et durs, physiques puis mentaux, puis les deux. Catherine Robert ne manque définitivement pas d’idées pour ses récits. Et si certains sévices m’ont paru un peu dénoter par rapport au reste (les jeux de société notamment, qui me semblent bien plus élaborés que les autres épreuves), tous présentent une horreur égale, sinon supérieure à ses prédécesseurs, et quasi insoutenable.

    On en redemanderait presque, à la fin, si on ne se rationnalisait pas un peu en se disant que quelques chapitres de plus nous seraient définitivement insoutenables justement.

    Enfin, une précision s’impose. Ma critique tourne principalement autour de l’aspect dérangeant et horrible de Greta. Mais c’est finalement bien plus qu’un simple texte gore ou malsain. C’est aussi un texte qui dérange parce qu’on se demande à chaque page « et moi, j’aurais fait quoi à sa place ? ». Et la réponse est rarement engageante. C’est à ce titre que Greta est aussi effroyable que géniale. Son aspect proche de la fable, survival poussé à l’extrême, en fait vraiment quelque chose d’à part.

     

     

    Ce que j’ai moins aimé :

    Un unique bémol me vient à l’esprit : j’aurais aimé en savoir plus sur ce monde où évoluent les personnages. Pas que la prison mais le monde entier autour, qui a mené à ça. Je savais bien que ça ne serait pas le but du livre, et il y a tout de même quelques éléments informatifs sur le contexte. De même, je serais d’accord si on me dit que ce n’était pas le but de l’histoire de toute façon. Mais la curiosité est tenace chez moi.

     

    Ce que j’en retiens au final :

    Greta est simplement une perle horrifique et dérangeante. S’il ne fallait en retenir qu’un mot, ce serait d’ailleurs celui-ci : dérangeant. Et addictif.

    Avec son style entraînant, son personnage central réussi et attachant, on s’enfonce dans l’horreur pure sans pouvoir se détacher de sa lecture.

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    Le lien vers l'article et donc le blog :

    http://murphypoppy.canalblog.com/archives/2016/12/29/34740861.html

  • Greta, un an déjà

    Greta a un an, déjà, c'est le moment d'un petit bilan. Autant commencer par le tout début, la génèse, même si j'en ai parlé précédemment. Je ferai assez court. Greta fut d'abord une petite nouvelle destinée à un concours sur l'écritoire des ombres. Après quelques jours, bien avant la fin du concours, j'ai repris ce texte et je l'ai allongé, juste par envie, sans savoir où j'allais ni de combien s'allongerait le récit d'origine. J'ai terminé le premier jet en trois semaines, juste en dessous des 150 000 sec. Schweinhund, directeur aux éditions TRASH, qui fréquente aussi l'écritoire des ombres, m'a proposé de le lire. Ce que j'ai accepté avec reconnaissance, recevoir un avis de quelqu'un bien au fait de ce genre de littérature, ça ne se refuse pas, au contraire. Et le retour fut enthousiaste, à tel point qu'il a décidé de l'envoyer à son comparse Julien Heylbroeck. Comparse qui a donné un bel avis positif également. Puis la proposition de le publier. Incrédulité, mais surtout joie difficilement définisable. Il me restait à allonger encore un peu le signage pour correspondre au format des livres TRASH. Pas facile de se remettre dans le bain après plusieurs mois sans m'être replongée dans le manuscrit. Mais avec une si jolie carotte sous le nez, rien d'impossible. Puis ce fut l'attente, et les corrections, moment passionnant, et puis de nouveau l'attente. Greta se préparait pour sa sortie en novembre de l'année passée. Quel plaisir alors de le voir apparaître sur la boutique, puis de me rendre à Sèvres et fêter sa sortie officielle. Une vingtaine de dédicaces. Croyez-moi, ce fut une journée inoubliable, je n'en revenais pas.

    Depuis, plusieurs mois se sont donc écoulés. Des critiques sur le roman sont tombées, très positives. Là aussi, à chaque fois, je n'en revenais pas. Mon petit bouquin plaisait à ses lecteurs. C'est gratifiant, c'est émouvant, et je ne peux que dire un merci du fond du coeur à ces lecteurs qui ont pris le temps de me faire un retour.

    Et puis surtout, un nouveau merci à mes éditeurs, Schweinhund et Julien Heylbroeck. Si Greta a eu cette vie, c'est grâce à vous, c'est vous qui m'avez fait confiance, c'est vous qui m'avez soutenue et accompagnée durant toutes les étapes. Il y a des tas d'éditeurs, mais avec vous, j'ai chopé un beau duo de personnes impliquées, motivées, et à l'écoute. Des interlocuteurs que je ne peux que souhaiter à chaque auteur. Un réel plaisir et un véritable honneur d'avoir travaillé avec vous.

  • Sèvres 2016

    Sèvres ! Ah quel plaisir pour moi d'en parler. Sèvres qui fut ma première expérience d'auteure en dédicace. C'était l'année passée. Un moment inoubliable et inoublié. J'étais donc obligée d'y retourner, plus fort que moi, il fallait que j'y retourne.

    Bien sûr, le contexte était différent. Je connaissais déjà, je n'avais pas de nouveauté littéraire à défendre, mais qu'importe, il me tardait de m'y retrouver une nouvelle fois.

    Comme pour la précédente édition, pour m'éviter un départ de nuit, et une fatigue à l'arrivée, j'ai démarré la veille, le vendredi matin. J'avais repéré, à peu près, ma route, pointé un hôtel pas trop cher. On verrait bien sur place comment se passerait la fin du voyage.

    Aucun souci jusqu'à la sortie « Porte de Saint-Cloud », pas de problème de circulation, météo agréable pour rouler. Tout baignait quoi.

    Bien sûr, ça ne pouvait pas durer. Ma mémoire pour la fin du trajet, pas très efficace, m'a fait défaut. Et je me suis retrouvée perdue à la vitesse grand V. Plus qu'à me trouver une place de parking et me garer pour tenter de trouver un plan de ville, qu'on trouve toujours quand on n'en a pas besoin, mais puisque j'en avais besoin, il n'y en avait trace nulle part. Je prolonge ma marche jusqu'à un carrefour, et je vois la rue du Point du jour. Elle me dit quelque chose cette rue, mais sans plus. La poste ayant un bureau sur un coin, j'y entre, c'est qu'ils doivent pouvoir me renseigner à la poste, ce sont eux qui trimballent des millions de lettres par an. Et bien non, ils ne connaissent pas l'hôtel que je cherche.

    Motivée, je décide de remonter cette rue qui me dit quelque chose. A son terme, une place, mais toujours pas trace de mon hôtel, et d'aucun autre d'ailleurs.

    Autant faire demi-tour, pas envie de marcher encore des mètres et des mètres, pour pas grand chose. Tout en cheminant, je fais bien attention aux divers bâtiments. Si je ne trouve pas l'hôtel sélectionné de chez moi, j'en trouverai bien un autre. Nada, évidemment.

    Un point presse. Bon, on va demander, peut-être qu'ils seront plus au courant qu'à la poste. Le bonhomme derrière son comptoir me regarde comme si je venais de Mars, mais consent à me répondre du bout des lèvres qu'il ne sait pas où il y a un hôtel, mais qu'il y en a un en sortant à vingt mètres à droite (oui, c'est contradictoire comme réponse, mais je ne relève pas, au contraire, je remercie).

    A peine extirpée du magasin, je regarde dans la direction indiquée, et que vois-je ? Et bien oui, un hôtel devant lequel j'étais donc déjà passée deux fois. Et comble d'ironie, cet hôtel était celui que je cherchais en vain depuis une heure. Je m'étais garée à cinquante mètres et je l'avais donc longé deux fois sans le voir.

    Je réserve ma chambre, puis retourne à mon véhicule prendre mes bagages (c'est que je voyage chargée moi, j'ai pas besoin de plus du quart de ce que je transporte, mais j'aime bien). Je déniche un horodateur (cela-dit trop tard, j'avais déjà le joli petit papier vert), insère ma monnaie pour la durée maximum (système de merde qui ne permet que deux heures au mieux), j'attends mon ticket. Bien évidemment pas de ticket. Tant pis, je laisserai le petit papier vert sur le pare-brise.

    Soirée tranquille, nuit tranquille, me préparer le matin tranquille, tout se passe tranquille donc. Ah oui, quand même, si j'avais le dentifrice, j'avais oublié ma brosse à dent. C'est pas évident avec les doigts, mais à défaut hein !

    Me voilà en route pour les rencontres de l'imaginaire. J'avais échoué à Boulogne-Billancourt, et je craignais de me gourer encore une fois de rues, mais non, nickel. Je trouve même une place de parking pas trop loin, avec un horodateur qui fonctionne et consent à me donner un ticket (pour deux heures bien sûr, et quand j'ai voulu le renouveler, l'horodateur ne voulait plus de ma monnaie, tant pis pour lui, moi j'ai pas insisté).

    Je suis là un peu tôt, donc j'ai attendu patiemment que le temps s'écoule en lisant. Et puis, je me suis dirigée vers le SEL. De loin, je repère Julien Heylbroeck, un de mes éditeurs. Cool, parce que moi, je suis stressée, alors un visage que je connais déjà avant même d'entrer, je ne peux pas rêver mieux. Julien discute avec deux personnes qui me tournent le dos. Moi, je focalise sur Julien, tout à mon soulagement de commencer la journée ainsi. J'arrive près du trio, je dis bonjour à Julien, je ne regarde pas ses interlocuteurs, puis, je me remets en marche. C'est là que les-dits interlocuteurs m'interpellent. Gros moment de gêne, je n'avais même pas réalisé que Julien discutait avec Schweinhund, mon deuxième éditeur. Je vous le dis, j'ai vécu un beau moment de solitude. Fallait bien que je démarre ma journée avec une gaffe, ça déstresse pour la suite. Parce que je crois que je pouvais pas faire pire comme maladresse.

    Et la journée s'écoule. Pareille et différente à l'année passée. L'émotion est toujours là, je suis toujours mal à l'aise au milieu de tout ce monde, mais au moins, cette fois, on m'a (un peu) entendue causer. J'ai osé m'adresser à des personnes que je ne connaissais pas encore, pour acheter, pour faire dédicacer, pour me présenter même (et ça, quand on me connaît, on sait que c'est un effort digne d'un coureur de marathon). J'ai même sorti les bières de ma camionnette (je rappelle que l'année dernière, je ne l'avais pas fait et étais retournée avec). Non, dans l'ensemble, je m'épaterais presque.

    Sauf que les bières, j'en ai bu une première en début d'après-midi, et je me suis laissée tenter par une deuxième en fin de journée. Cette deuxième, euh... bin, c'était une erreur. Elle m'est montée à la tête direct. Et donc, oui, j'étais bourrée. Incapable de repartir le jour même. Qu'à cela ne tienne, ce n'était pas ça qui allait me tracasser. Je me suis aménagé un coin dans ma camionnette, et je me suis endormie jusque quatre heures vingt du matin.

    Puis retour à la maison, tranquillement.

    Il me faut remercier mes éditeurs, Julien Heylbroeck et Schweinhund. Sèvres c'est grâce à eux, cette expérience formidable, ces rencontres magnifiques, ces moments inoubliables n'existeraient pas pour moi sans eux. Alors merci mes chéris, je vous adore.

    Si je ne devais pour toujours ne faire qu'un salon, ce serait Sèvres.

    Vivement l'année prochaine.

  • Greta par Corvis

    En fouinant sur la toile, j'ai découvert cette critique de Greta. Me voilà toute retournée, toute chamboulée, toute rougissante. Mais qu'est-ce que ça fait du bien. Mille mercis à Corvis.

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    Greta : Ouaaaaaahhhh... J'ai commencé, curieux, et un peu dubitatif aussi, m'attendant déjà à l'accumulation de sévices bas du front sans scénario commune aux films de nazisploitation dont Greta se revendique. J'ai pas lâché le bouquin avant d'avoir fini, deux heures plus tard. C'est très dur (très très dur, et c'est pas une question de gore ou d'horreur graphique, c'est dans ce que ça raconte que ça se passe), très violent, mystérieux et fascinant, ce parcours d'une bourreau devenue victime nous dévoile sans concession, jour après jour, la succession de tortures physiques et surtout psychologiques endurées par les détenu(e)s de ce pénitencier. Une telle description de l'enfer sur terre que j'ai vraiment cru au twist final fantastique qui nous dévoilerait que les protagonistes sont morts et damnés. Mais non, même cette révélation fantasque qui viendrait "adoucir" le propos ne nous est pas accordé, c'est un gouffre sans fond, un désespoir sans nom, ça fait d'autant plus mal au coeur qu'on imagine très bien la chose crédible dans certains lieux reculés du monde. Glaçant au dernier degré.

  • Greta par Sangore

    Une superbe critique qui m'a fait super plaisir. Mille mercis Sangore.


    Après Nelly Chadour, voici l’arrivée d’une autre auteure au sein de la collection. Catherine Robert est belge, et les bouquins, ça la connaît, car en plus d’en écrire, elle vend ceux des autres !

    Elle a eu l’excellente idée de proposer un récit s’inscrivant dans la tradition des Women In Prison (WIP) au sein de la collection qui nous occupe. L’illustration de couverture et le titre, qui reprend le nom du personnage principal, sont très clairement des hommages à ce genre bien particulier et, plus précisément, au film de Jess Franco « Greta, la tortionnaire » (alias « Ilsa, Ultime perversion » ou encore « Le Pénitencier des femmes perverses »). En quatrième de couverture, la publicité pour le livre « Jess Franco ou les prospérités du Bis » d’Alain Petit, paru chez Artus Films, très à-propos, enfonce le clou. Cependant, l’auteure avoue elle-même que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’est guère familière du genre, et c’est peut-être ça qui fait que son histoire n’est pas qu’un simple décalque de ce qu’on a déjà vu ou lu précédemment dans le style. Motivée avant tout par la volonté de décrire la progressive destruction psychologique de son protagoniste, elle nous livre un récit qui rencontre parfaitement les attentes des amateurs de cinéma et de littérature d’exploitation tout en transcendant ce cadre.

    Greta conte l’histoire d’une mère de famille dans le besoin qui accepte de travailler pour un mystérieux employeur. Le job – gardienne de prison – présente des avantages, comme le logement et les charges offerts, mais certaines clauses (comme l’impossibilité de retour en arrière) et ce qu’il implique de faire vont lui faire regretter d’avoir signé ce contrat, qui se révèlera être un aller simple pour l’enfer. Surtout quand ses nerfs la trahiront et qu’elle passera de gardienne à prisonnière… 

    C’est déjà un bon point en soit d’avoir fait en sorte que le personnage se retrouve successivement dans les deux positions opposées au sein de l’établissement pénitentiaire. Pour son cheminement psychologique, et parce qu’on redoute pour Greta un danger supplémentaire par rapport aux autres détenu(e)s : l’éventuelle vengeance d’une de ses ex-prisonnières. Même si cela fait partiellement partie des règles du genre, on ne peut qu’être impressionné par le systématisme avec lequel Catherine s’acharne sur son personnage pour l’anéantir tant physiquement que psychologiquement. Un acharnement sadien, serait-on tenté de dire. Une riche élite qui se divertit du spectacle de la progressive déchéance morale de pauvres personnes, un grand lieu clos d’où on ne sait pas s’échapper, où les règles de la société « normale » n’ont plus cours, lieu entièrement régi par des règles arbitraires édictées par les plus forts, humiliations, tortures et sévices sexuels à gogo, … Toute proportion gardée, on sent des effluves des 120 Journées de Sodome. Sauf qu’ici, ceux qui tirent les ficelles n’ont pas de visage, dans le sens où ils restent dans l’ombre. Ils ne s’incarnent qu’au travers de sous-fifres (par exemple, celui qui fait signer le contrat à Greta au début), d’ordres secs semblant émaner de nulle part et, d’une certaine manière, des conséquences bien concrètes de leurs règles révoltantes. On est ainsi face à une Autorité abstraite, inatteignable et qui a connaissance de tout mouvement grâce à un système de vidéosurveillance. Ce microcosme d’État totalitaire fait penser à certains grands classiques de la science-fiction. Les repères temporels s’estompent. Quant à la spatialité, on a une prison sise au milieu d’un désert, prison aux dimensions monstrueuses, faite d’un enchaînement de couloirs et de pièces qui paraît sans fin :

    « Un énorme bloc de béton, presque aveugle, une tumeur posée au milieu du désert, sans vitres, sans fioritures, à peine y voit-on quatre portes espacées sur toute la longueur. Le centre de détention est immense et bouche presque l’horizon » (p.10) ;
    « Pour la première fois depuis son arrivée dans la prison, Greta emprunte des escaliers. Ceux-ci s’enfoncent en tournant dans les profondeurs, donnant l’impression de les rapprocher d’un enfer créé par une imagination paranoïaque » (p. 82) ;
    « Les détenues longent l’habituel couloir, puis bifurquent dans un nouveau, remontent des escaliers, empruntent un nouveau corridor jusque-là inconnu. Combien de recoins encore à découvrir ? Cette prison a-t-elle une fin ? » (pp. 125-126).

    En poussant un peu, on a la fugace impression de se retrouver dans un lieu kafkaïen, comme dans Le Château ou Aminadab.

    Catherine Robert a écrit un WIP (précisons tout de même que la prison est mixte, mais c’est sur le sort des femmes, en particulier de Greta, que se focalise le récit) jusqu’au-boutiste, contenant des tortures nombreuses et variées, présentées avec un sens de la gradation certain, qui devrait d’autant plus faire plaisir aux fans du genre que ce dernier n’est plus à la mode maintenant, cette contribution étant donc particulièrement précieuse. 


    http://ultragore.leforum.eu/t932-Dossier-sp-cial-TRASH-DITIONS-interview-critiques.htm

    Elle se situe dans le premier message du sujet tout à la fin, avant celle de Bayou de Zaroff. Et en allant vers un petit tour sur ce sujet vous pourrez vous délecter des chroniques très bien rédigées des dix-huit premiers titres parus chez TRASH. Pourquoi vous privez d'un tel plaisir.

  • Greta par Le Sciuridé

    Découvert une petite critique de Greta sur Passion de Lire. Merci Le Sciuridé.


    Genre; women prison
    Résumé; Greta, gardienne d'un monde semi carcéral étrange voit son univers basculer quand sa sensibilité, ses émotions prennent le dessus en voyant une de ses victimes ressembler étrangement à sa fille. Dès lors, ses maîtres ne lui font plus confiance et elle devient la nouvelle victime. 
    Avis; Women prison car tout correspondant à cet univers. Jess Franco était l'un des maîtres. Bon certes, il n'y a pas que des femmes, il y a des hommes et tous subissent le courroux, le joug d'un 'ennemi inconnu'. Des hommes dans l'ombre, des voix désincarnées et bien sur la descente en enfer. Pour quoi? Pour quoi? Telle est la question. Entre émotions et neutralité, froideur et détermination, Greta (qui a le parfait nom de ce genre d'univers, ainsi que la photo de couverture), tombe dans un cliché classique d'un monde pervers et très sadique. Tortures, humiliations, sévissent, violent, sont récurrents. Se débrouiller, subir et donner. Des récompenses mais aussi des punitions. Le sexe est omniprésent bien plus que le côté gore mais l'effet trash est bel et bien présent. On s'attend évidemment à certains passages même si l'on ne peut nier un certain côté originalité avec quelques étonnantes punitions, mais je pense aussi (esprit perverti et tordu que je suis)que ça aurait pu être bien pire. Vous aurez donc des viols, du lesbienne (n'oublions pas que les women prison ont généralement des maîtresses mais aussi des prisonnières extrêmement pires que les bourreaux de l'ombre), nécrophilie, nécrophagie également. Une petite descente aux enfers que je déconseilles aux âmes sensibles mais après tout si vous lisez ce genre d'ouvrage il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Les amateurs, en revanche, de ce genre de modus operandis (women prison le retour), n'en seront que plus ravis. Je rappelle que les mâles aussi subissent quelques jougs Wink 
    Note; 15/20

    http://passiondelire.forumgratuit.org/t1474-greta-de-catherine-robert

  • Greta par Naëlle

    Naëlle sur l'écritoire des ombres me gratifie d'une très jolie critique. Merci beaucoup.


    Très bonne lecture que cette Greta ! Une fois qu'on a commencé, difficile de s'arrêter : malgré toutes les horreurs infligées et subies (je dois avouer que le moment où Greta doit lâcher un étron dans la bouche d'un pervers de client m'a bien bien dégoûtée !), tout s'enchaîne de manière tellement fluide, rapide et implacable que poser le livre ne nous vient même pas à l'esprit. Tout au long de ma lecture, j'ai beaucoup pensé à 1984, de George Orwell. La geôlière devient prisonnière, et tous les sévices subis ont pour but de faire entrer dans le crâne de Greta qu'elle n'est rien, qu'elle ne vaut rien, que sa vie n'a aucune importance. On est avec elle du début à la fin, et on ne lui en veut pour rien : elle tente seulement de survivre. Une fois arrivée à la fin du roman, j'ai d'abord été frustrée qu'on ne sache pas qui était derrière ce système, que Greta ne crame pas tout pour se venger. Et puis en réfléchissant un peu, je trouve que la fin est très bien : quelque part, on atteint le summum de la torture, et c'est le franchissement de cette ligne rouge sang qui redonne à Greta son humanité.

    P.S. : Catherine Robert, dans Greta, elle tue même des chiots et des chatons. Si ça, ce n'est pas le comble de l'horreur ! affraid

  • Greta par Raven

    Raven sur l'écritoire des ombres me gratifie d'une superbe chronique qui me touche beaucoup car elle souligne un point important, celui de l'humanité de Greta, avec la question sous-jacente : "et moi que ferais-je dans pareille situation, serais-je une Greta ? Oui peut-être." C'était une partie importante du fond que je voulais faire transparaître dans mon roman, au-delà de toute la violence qui ne sert en fait qu'à graduer la descente aux enfers de la protagoniste. Alors merci beaucoup Raven.


    Je pensais savoir ce qui m'attendait en tournant la première page de Greta : une bonne dose d'hémoglobine et, avec un peu de chance, quelques nuits blanches. J'ai eu tout ça, mais tellement plus encore. J'ai eu matière à penser, à me remettre en question. J'ai eu une plongée – une descente inexorable – dans l'âme humaine. Car Greta est humaine, trop humaine : rien qu'humaine. 

    Greta, c'est vous, c'est moi. Greta c'est une constante interrogation : que ferais-je, moi, à sa place ? Greta c'est un tour sur des montagnes russes. "Non, elle ne va pas le faire, elle ne peut pas le faire !" Et quand elle le fait (oui, parce qu'elle fait des choses terribles, Greta), on ne peut pas lui en vouloir. Que celui qui n'a jamais péché... On la comprend, on compatit, dans le sens le plus littéral : on souffre avec elle. On souffre de cette privation de liberté, car il ne faut pas se leurrer, qu'elle soit bourreau ou victime, Greta n'a jamais le choix, elle n'en a que l'illusion. Paradoxalement, alors que sa condition de bourreau l'asservissait, c'est dans le rôle de victime qu'elle finira par regagner sa liberté.

    Greta c'est aussi une métaphore de notre société actuelle, si nihiliste : moi avant les autres. A n'importe quel prix. Et sa rédemption. La victoire n'est pas la rébellion, la vengeance, ni même la vie. Non, toute la clef est dans le libre-arbitre, c'est ce qui définit notre condition d'humain. Au moment du choix ultime, Greta brise ses chaînes en reconquérant l'humanité dont on la privait depuis le début. Greta est intemporel : le lieu, l'époque, rien n'a d'importance, l'homme est toujours un homme, seulement un homme.

    Alors oui : il y a des moments dans ce livre qui choquent, qui font mal, qui dégoûtent. Mais demandez-vouspourquoi ça vous touche autant. Peut-être tout simplement parce que nous sommes tous des Greta mais refusons de l'admettre.

    J'aime à dire que Catherine a une écriture spartiate : jamais un mot de trop, c'est concis, ciselé, presque austère. Mais toujours efficace. Elle dépeint les caractères avec justesse, sans jamais tomber dans la caricature. Elle dissèque les âmes et nous révèle leurs travers les plus secrets, les plus honteux comme les plus flamboyants : la vie n'est pas en noir et blanc, et la palette de Catherine possède une infinité de gris.

  • Greta par David Coulon

    David Coulon est un auteur que j'apprécie beaucoup. J'aime son univers sombre et son style peu habituel souvent. Il me fait le plaisir d'une critique sur Greta, et le moins qu'on puisse dire c'est que la-dite critique me fait très plaisir. Merci beaucoup David.


    Lu, fini, adoré. On ne sait pas où on va, on ne sait pas où on est, on ne sait pas qui sont ces gens autour, on ne sait pourquoi on nous veut du mal (si, pour survivre), on ne sait pas pourquoi on fait du mal (si, pour survivre), on ne sait qu'il faut tuer ceux qu'on aime (si, pour survivre). Bref, une sublime métaphore, nihiliste à souhait, de notre monde miné par le darwinisme social. Le tout sans avoir l'air d'y toucher. Chapeau bas.

  • Greta par Amaranth

    Amaranth que je cotoie au sein de l'anthologie "Dimension Trash" (sous le pseudonyme de Sarah Bruschman) a lu Greta et me gratifie d'une belle critique.


    J'attendais Greta avec impatience, depuis la lecture de la nouvelle qui lui a donné naissance et qui m'avait totalement séduite. On peut donc dire que j'avais des attentes plutôt élevées. Et qui ont été parfaitement comblées.

    Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit. Les descriptions ne sont pas forcément les plus gores qu'on puisse trouver dans TRASH (attention toutefois, elles n'en restent pas moins proches de l'insoutenable pour certaines), mais la plongée dans la psychologie du personnage, crédible et cohérente, fait qu'à aucun moment on ne peut oublier l'humain dans tout ceci, que ces horreurs arrivent à un être humain, avec ses forces, ses faiblesses, ses mécanismes de défense, ses rêves et désillusions et donc on ne peut pas prendre de distance. On souffre avec ce personnage. Malgré la distance que prend Greta avec ses compagnons d'infortune, pour se protéger, ce sentiment s'étend à un certain point à ceux qui l'entourent. Ce qui rend les atrocités plus difficiles à supporter, et plus percutantes.
    C'est un livre difficile à lâcher une fois entre les mains, alors même que l'horreur s'amplifie graduellement. D'ailleurs, mon copain l'a également lu quasiment d'une traite, et a tout autant été transporté par Greta.


    Merci à elle et à son copain.

  • Greta par Françoise Grenier Droesch

    Une sympathique chronique de Françoise qui a lu et apprécié Greta.


    Voilà ce que je pense de Greta  Very Happy  : 

    Je me suis jetée sur les premiers chapitres comme hypnotisée. Le réveil fut brutal ! (Le dernier chapitre) mais si évident. Une maman n’oublie pas ses enfants malgré la barbarie de ce qu’elle doit subir : une belle morale tout compte fait même si la mort l’attend, face à l’amnésie de sa fille avec laquelle elle doit combattre. 
    L’imagination au sujet des sévices est sans limite avec Catherine Robert. J’avoue avoir été à chaque fois surprise. Je me disais, bon, là c’est terminé, il ne peut pas y avoir pire… Il y avait pire -_-
    J’ai beaucoup aimé le ton presque aussi desséché que le monde où évolue Greta. Une unité se dégage qui mène au-delà de l’horreur. Bravo pour cette constance, ces paliers morbides que l’on doit franchir en même temps que l’héroïne. On fait corps avec elle et c’est très fort.

  • Greta par Perroccina

    Perroccina m'a fait le plaisir d'une lecture de "Greta". Alors qu'elle n'apprécie pas du tout le genre, elle s'est néanmoins appliquée à rédiger une petite critique qui me fait très plaisir. Merci Perro.


    J'ai fini la lecture il y a un moment déjà. En fait j'ai lu presque de façon boulimique. Autant mettre tout de suite les choses au point, j'ai vraiment du mal avec ce genre de littérature ce qui va rendre mon commentaire très ambivalent. Sur la première moitié du bouquin j'attendais, impatiente, la raison d'être de toute cette cruauté en apparence gratuite. Sur la seconde moitié (moins la fin qui je l'avoue est particulièrement percutante) je lisais sans plus parvenir à rentrer dans le récit : c'était trop pour moi. Pourtant au-delà de ça je n'ai pu qu'admirer l'imagination de Catherine car après chaque sévisse, je pensais "ce n'est pas possible de faire plus, pas possible de faire autre chose" et la page suivante m'entrainait encore un cran au dessus dans l'horreur et la dépravation. Alors non Catherine, je n'ai pas fait de cauchemar mais j'ai été pas mal perturbée par cette lecture. 
    Pour en revenir au final, que je ne dévoilerai pas, il n'explique rien de plus, en revanche il est totalement inattendu et a autant de force qu'un bon final de nouvelle. A cause du prologue on sait comment ça va finir, en revanche on ne sait pas par quel moyen et finalement contre toute attente, c'est Greta qui gagne face à l'organisation car à ce moment-là elle retrouve son humanité, cette humanité dont elle-même se croyait désormais débarrassée.
    Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle. 
    Voilà, je ne sais pas si mon avis compte vraiment car je suis réfractaire à ce genre littéraire et pour ce récit je n'ai pas fait exception.

     

  • Greta par Blahom

    Blahom, sur l'écritoire des ombres, me gratifie d'une bien jolie critique. Merci beaucoup à lui.


    La superbe illustration de couverture rappelle la série des Ilsa (Ilsa, She Wolf of the SS et ses suites), tout comme le décor choisi, désertique, très Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks (1976).
    Mais ne nous fions pas aux apparences : Greta n'est pas Ilsa. Le personnage né de l'imagination délirante de Catherine Robert s'avère moins caricatural, moins monolithique et surtout moins unidimensionnel que son illustre ancêtre.
    Greta n'accepte ce job de tortionnaire dans le désert que pour des raisons financières. Du jour au lendemain, elle quitte tout, en compagnie de ses enfants, Karl et Gina. Au début, elle parvient à faire la part des choses, comme n'importe quel employé modèle. 
    Greta ne tarde cependant pas à mécontenter ses mystérieux employeurs. Elle craque. Le châtiment est immédiat : la gardienne passe de l'autre côté du miroir et devient l'une des infortunées victimes de l'organisation, sorte d'État islamique dépourvu de tout alibi religieux. Mêmes cages géantes dans le désert, mêmes exécutions sommaires (parfois simplement simulées pour mieux traumatiser les victimes), mêmes massacres à base de décollation, mêmes bourreaux masqués. Privations, viols, tortures innommables deviennent le quotidien de la jeune femme. Un long chemin de croix à travers des couloirs labyrinthiques. Et une conclusion sombre, nihiliste, rappelant celle du film Los sin nombre.
    La gestation de Greta est intéressante. Catherine Robert a repris, enrichi et développé sa nouvelle « La prison de Greta », déjà prometteuse en soi, destinée à l'origine au concours « Pièges, prisons » de l'Écritoire des ombres. Cette multiplication des pages (et des sévices) impressionne. Le résultat, malsain et saignant à souhait, est  hautement recommandé.

     

    http://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t2392p195-greta-de-catherine-robert#87684

  • Greta par Jean-Pierre Favard

    La chronique de Jean-Pierre Favard qui parle des trois romans de la dernière livrée TRASH (Pleine lune, Greta, Bayou) avec un avis un peu mitigé sur Greta auquel il reproche un manque de fond, de finalité, d'explication, de vernis idéologique ou d'objectif déterminé.

    Je ne suis pas d'accord, l'histoire n'est pas dans les causes, l'explication est inutile. Qu'importe de savoir qui est derrière la machinerie et pourquoi cette machinerie, l'intérêt et le fond ne sont pas là. Ils se trouvent dans le personnage, dans sa destruction psychologique. Jusqu'où peut tenir l'esprit humain face à la torture ? A-t-il une chance ? Nul besoin de clamer une idéologie, elle est en sous-fond dans ce monde déshumanisé où l'humain n'est plus rien qu'un numéro, où les sévices sont distribués sans raison, et où la vie ne compte plus. Seule Greta est importante dans l'histoire, sa lutte vaine pour tenir alors même que son esprit sombre petit à petit. Les autres (gardiens, pouvoir, profiteurs, détenus) n'existent même pas autrement que pour leur pouvoir de faire le mal. Les scènes se succèdent en marquant la lente descente aux enfers, elles sont peut-être nombreuses, mais, pour moi, nécessaires pour expliciter la psychologie du personnage. Greta a une histoire, mais encore faut-il pouvoir passer au-dessus des horreurs pour la deviner.

    Je n'ai pas écrit un TRASH amusant, je n'en ai pas envie. Pour moi, le trash, c'est malsain et dérangeant, plus ancré dans le réel, le réaliste, quelque chose qui vous retourne un minimum. Dans la collection, il y a du plus divertissant, plus "aventures" et il y a des auteurs très doués dans cette veine, tel que Zaroff et son Bayou. Une autre façon d'aborder le genre, mais ce n'est pas parce que chez l'un, il y a une histoire plus typique des romans d'action, que dans le mien, plus roman psychologique, il y a moins de fond. Peut-être, même est-ce le contraire (cela sans rabaisser aucunement Bayou qui est une pépite dans son style).


    Pour sa dernière livraison en date (j'ai un peu de retard, désolé), les éditions TRASH ont décidé de faire dans la dentelle. Des histoires empruntes d'un bucolisme bienvenu, nappé d'un romantisme fleur bleue et de scènes champêtres touchantes, mêlant agréablement nymphettes ingénues et damoiseaux aux regards de biches effarouch... mais qu'est-ce que je raconte, moi ? Bien sûr que non ! Cette fois encore, c'est au pire du pire que nous avons affaire. Du sordide. De l'orgiaque. Du maniaque. C'est moche et ça pue mais rassurez-vous, c'est fait exprès. Bref, la collection Trash poursuit son putride de petit bonhomme de chemin et ce n'est pas sans laisser des traces (difficiles à ravoir au lavage même en frottant très fort avec des cailloux).

    Commençons par Greta. Une grande bringue que la misère a poussé à accepter l'inacceptable. Devenir tortionnaire – pardon, je veux dire :gardienne – dans une prison perdue au fin fond du désert. Les prisonniers y sont malmenés (et c'est rien de le dire) et elle-même, craquant devant un frais minois condamné à l'absurde pour un crime dont on ignore même s'il a été commis, se retrouve de l'autre côté. S'en suivent punitions, vexations toutes plus ignominieuses les unes que les autres... ma pauvre Greta, dans l'état qu'ils t'ont mise ! C'est malsain, ça manque parfois d'humour mais jamais de décalage. Un volume dans la pure tradition donc mais auquel il manque un fond autre que cette succession de scénettes, certes réjouissantes (j'ai bien dit « réjouissantes » ? Faut vraiment que je songe à consulter, moi) mais sans véritable finalité (on aurait aimé une explication, un rien de vernis idéologique ou, à défaut, un objectif clairement déterminé bref, un petit quelque chose « en plus »). Ce dont le Bayou, second opus ici chroniqué, ne manque pas. Un shérif a été pendu et un type de la ville doit être mis au placard – ça tombe bien, puisqu'un shérif a été pendu et qu'il y a une place à occuper. Voilà donc le gars envoyé au fin fond du fin fond du fin fond du trou du c... du monde civilisé, au milieu des sables mouvants, des crocos mangeurs d'hommes, des prêtresses vaudous avec ou sans bustier, d'adjointes à la main leste mais énergique (sic), d'handicapés tireurs d'élites, de nains sodom... OK, OK, pardon, j'arrête. Tout ça mâtiné d'un bon vieux relent de KKK (relents putrides comme il se doigte en ce cas-là (et là, j'ai honte mais je n'ai pas pu résister)). Vous l'aurez compris, c'est moche, très moche même, mais c'est plutôt bien foutu et ce que je reprochais au premier opus ci-avant décrit est absent ici, à savoir : Y'a une histoire AVEC des scènes gore dedans (alors que Greta a des scènes gore mais pas véritablement d'histoire autour (genre en soi, je le répète, qui a ses amateurs, j'en conviens volontiers, mais je trouve personnellement que l'un et l'autre reste plus agréable à lire que l'un sans l'autre... mais ceci est une affaire de goût, tout l’égout sont dans la nature et certains se jettent même dans la mer à ce qu'il paraît)). Reste le troisième et dernier opus de cette sélection. Alors, disons-le tout net et sans ambages, sous ses aspects plus «conventionnels voire convenables», notamment au niveau du style (on sent que l'auteur est le plus civilisé des trois camarades), il réserve quelques morceaux de bravoure qui n'en sont que plus affreux (car c'est bien connu, mieux vaut avoir le physique de Carole Bouquet si on veux choquer le notable en disant des choses horribles que de Josiane Balasko (ces deux noms étant bien évidemment cités au hasard le plus complet et mon admiration allant, à part égale, aussi bien vers l'une et que vers l'autre (Josiane, si tu nous écoutes !)). Bref, une histoire plus... enfin, je veux dire, moins... Mais jugez-en plutôt : une famille trouve refuge dans une ferme isolée. Là, vit une autre famille aux mœurs plus... enfin, je veux dire, moins... et dehors, il neige et il y a des loups. Voilà, le décor planté. Je vous laisse le soin d'imaginer ou mieux, de découvrir, la suite.

    Titre : Greta / Auteur : Catherine Robert

    Titre : Bayou / Auteur : Zaroff (dont c'est le second forfait dans la collection, le meilleur selon moi)

    Titre : Pleine lune / Auteur : YNO (un pseudo, à n'en pas douter. A moins qu'il ne s'agisse de l'ancien coureur cycliste... ce dont je doute)

    Et tout ça, bien évidemment, publié aux éditions TRASH (qui, comme leur nom l'indique, font dans la dentelle. Des histoires empruntes d'un bucolisme bienvenu, nappé d'un romantisme fleur bleue et de scènes champêtres touchantes, mêlant agréablement nymphettes ingénues et damoiseaux au regard de... en tout cas, on en aurait bien besoin. Hélas, ce n'est pas le cas. Et croyez bien que j'en suis le premier désolé).

  • Greta par Zaroff

    Une chronique qui me fait très plaisir. Zaroff est un vieux camarade de forums (presque neuf ans qu'on se connaît, même si lui parle de dix années, oui, bon c'est à peu près pareil, je sais), il m'a connue à mes tous débuts, quand je suis arrivée sur le manoir du fantastique. Il a eu droit à mes premiers textes maladroits, puis il a suivi ma progression (parce que oui, j'ai quand même un poil progressé, si, si, je vous assure). Mais si on se connaît plutôt bien, il n'y a aucune complaisance dans ses avis. S'il trouve qu'un de mes récits vaut que dalle, ou est juste un truc moyen, il n'hésite pas et le dit. Son avis compte donc beaucoup pour moi et je l'en remercie.

    Zaroff est le créateur de l'écritoire des ombres où je traîne mes guêtres depuis un bout de temps. Il est également l'auteur de deux romans TRASH, "Night stalker" et "Bayou" (ce dernier sorti en même temps que Greta), ainsi que de plusieurs nouvelles publiées. Il anime également un blog en compagnie de Schweinhund (lien donné en fin d'article) où on se régale de leurs divers articles.

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    C'est un réel bonheur de chroniquer (enfin) le premier roman de ma copine Catherine. Je la connais depuis dix ans (sur le défunt Manoir du Fantastique) et j'ai suivi sa création littéraire depuis le début, notamment de la poésie. Puis TRASH a trouvé le talent enfoui de cette auteure. Elle a exprimé ses pulsions les plus perverses pour nous écrire un bouquin remarquable et dérangeant. Le lieu est simple et dénué de repères : un désert. On ne sait pas où. Une prison en son sein. Puis une femme, Greta, qui a accepté le statut d'une gardienne, en ayant abandonné son ancienne vie et ses enfants. Son rôle est de martyriser des détenus, de les soumettre à des sévices sexuels. Puis elle craque un jour. Elle devient un matricule comme les autres. De bourreau, elle passe dans le rang des prisonnières.

    Les jours tombent dans une routine de tortures innommables, de châtiments corporels. Tout est exprimé avec une rage sourde et on souffre avec Greta. Cette lente déshumanisation fait froid dans le dos. Rien n'est épargné et le souffle lyrique de l'auteure nous emporte dans une valse sauvage et sordide. Ceci nous rappelle la perversité des camps de la mort où l'humain n'est plus qu'une enveloppe vide. On devine aussitôt que les fantômes de Greta l'emporteront vers un destin implacable et fataliste.

    C'est un bouquin merveilleux, digne d'un 1984 et sa salle 101. On peut également y voir certains accents d'un Enfer vertical de Brussolo. Cette non-existence rappelle que l'homme peut être un redoutable prédateur envers ses semblables et que cette radicalité engrange des monstres. Et jamais Catherine Robert n'a été aussi proche d'un George Orwell qu'en prouvant que "La liberté, c'est l'esclavage". Soumission-Déni-Acceptation. Les visions freudiennes ectoplasmiques délivrent Greta. C'est la force obscure de ce livre si on sait lire entre les lignes. Catherine, je te tire mon chapeau, car tu m'as ému.

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    http://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/

    http://gorezaroff.over-blog.com/2015/12/greta-catherine-robert.html#ob-comment-ob-comment-86779001

  • Greta par Laurent Dufour

    Une première critique, c'est spécial, ça ne se vit qu'une fois aussi. On l'attend cette première, avec impatience. Que vont penser les lecteurs ? Pour le coup, je suis heureuse de voir que mon petit bouquin a plu. Et donc, merci à Laurent de ces mots sympathiques.

     

    Greta de Catherine Robert.

    Une plume féminine pour nous conter les pires tortures et sévices, cela ne se peut ! Eh bien si, Catherine Robert l'a fait, et de fort belle manière si j'ose dire.
    Car en ces lignes, fort peu de belles manières mais surtout les plus viles, basses et crasses tortures que l'on puisse faire subir à un etre humain. Tout y passe et ce n'est rien de le dire tant l'auteure s'amuse à graduer l'horreur. Celle ci, crescendo monte en puissance et en originalité. Pas de redites et aucune lassitude n'étreint le lecteur devant l'énumération inexorable de ces horreurs. Et ca c'etait pas evident.Trop d'abominations peuvent parfois diriger le lecteur vers l'ennui, le contraindre a une lecture distraite car il en a deja pris tout son soul.Au contraire, ce texte (je dois bien l'avouer) a su aiguiser mon esprit voyeur. Car l'on n'est rien d'autre qu'un voyeur, un mateur de ces ignominies, insatiable qui attend avec délectation la suite des turpitudes de Greta.
    Greta ! Si ce prénom résonne aux oreilles de certains comme celui d'une fruste et brutale tortionnaire, alors dans ce cas votre surprise n'en sera que plus grande.
    Enfin, dans ce texte froid et implacable et totalement dénué d'echappatoires, Catherine traite le gore de la plus belle des facons qui soit, comme beaucoup avant elle l'ont fait dans la collection du meme nom. J'ai meme par moment retrouvé les delires d'un certain Eric Verteuil, notamment a partir du chapitre 13.
    Mais je n'en dis pas plus car ce livre mérite d'etre découvert. Point de défloraison de ma part donc, juste un bravo à Catherine pour ce bouquin et à l'équipe Trash pour le choix qualitatif de ces publications.

  • Retour de Sèvres

    De retour de Sèvres, de cette expérience qu'on ne vit qu'une fois : sa première séance de dédicaces. Mais commençons par le début.

    Je démarre le vendredi matin, 370 km, pas envie de les faire le samedi et d'arriver claquée. J'espère avoir pensé à tout. Evidemment non, j'ai oublié quelques petites bricoles. Rien de grave ou qui ne peut se solutionner dans un magasin ou l'autre. J'ai fait le plein de mes livres à dédicacer. Parée quoi.

    Route tranquille, je me goure à peine d'une rue arrivée à ma destination du jour. Je loge chez Nelly Chadour qui a eu la gentillesse d'héberger une pauvre auteure perdue près de Paris. Je flippe un peu, mais ça passe vite. Nelly est adorable, amusante et sympathique. Une soirée super avec pizza, bières (oui, enfin, une chacune) et discussions tous azimuts. Sans oublier le chat, membre à part entière de la famille. Puis rencontre du conjoint de ma logeuse, tout aussi sympa. Une bonne entrée en matière de mon week-end.

    Après une bonne nuit de sommeil, direction Sèvres. On se débrouille pas trop mal pour trouver l'endroit et on a la chance de choper une place de parking presque en face. Tout commence bien donc. Moi je suis Nelly, me sens stressée (c'est peu de le dire), mal à l'aise, et tout ce qu'on veut du style. Toutes ces personnes à rencontrer, éditeurs, auteurs, lecteurs, ça fait beaucoup pour la solitaire que je suis profondément. Bien sûr, j'angoisse pour rien, tout le monde est super gentil. N'empêche, je suis en mode cerveau vide. A tel point qu'à la première demande de dédicace, je reste plusieurs minutes (enfin, c'était peut-être plus des secondes, mais ça m'a paru une éternité) sans rien qui vient, aucune idée, le néant total, et évidemment bien gênée en face de l'acheteur pourtant très patient et compréhensif.

    Puis les dédicaces s'enchaînent, les petits mots viennent plus facilement, mais je dois dire que ça reste compliqué. Et tout reste stressant. Au fond, je demeure la journée entière bien tendue, et ma timidité exacerbée m'empêche même un long moment de demander moi-même des dédicaces. J'ai d'ailleurs laissé tous mes bouquins dans mon véhicule, ne me décidant à les amener près de moi dans la salle que dans l'après-midi bien entamée. Aborder les auteurs : euh... ouais, bien sûr, mais doucement, c'est un gros effort de volonté. Au final, je n'en ai obtenu qu'une partie. Ah, c'est que la journée a filé bien vite. Bien trop vite. J'y serais resté encore plusieurs heures. Aucune envie de repartir. Mais vraiment aucune. J'ai beau n'avoir jamais été à l'aise, avoir eu le syndrome cerveau vide du début à la fin, avoir du coup certainement paru proche du débile profond incapable d'aligner trois mots, avoir oublié tout ce dont je voulais parler (ça ne m'est même pas encore revenu), ça m'a plu.

    J'ai fait la connaissance physique de tout un tas de personnes plus sympathiques les unes que les autres. A commencer par mes éditeurs : Julien, un amour, Schweihunnd, encore plus adorable si c'est possible, en 3D qu'au cours de nos nombreux écchanges virtuels. Merci à eux pour ce moment formidable qui restera vif longtemps dans ma mémoire. Et merci à tous ceux que j'ai eu le bonheur de rencontrer, trop nombreux pour que je les cite tous, donc pour ne pas risquer d'en oublier, je fais un remerciement général.

    De retour à la maison, avec des souvenirs plein la tête, et un peu de tristesse de ne plus être là-bas. Mais aussi l'espoir de revivre ça un jour.

     

    La photo souvenir du jour, entre mes deux éditeurs, Julien Heylbroeck et Schweinhunnd. Le cliché idéal pour immortaliser ce moment important car sans eux, je n'aurais jamais vécu une telle expérience.

     

    Souvenir sevres

  • Greta se présente

    Je m'appelle Greta, dans la trentaine, deux enfants : une jolie demoiselle de quatorze ans et un petit loustic de presque neuf ans, une vie morne et pauvre. C'est ainsi que tout a commencé. Juste par instinct de survie, par amour maternel, pour nourrir mes mômes, j'ai accepté un travail improbable, dans un endroit perdu au milieu d'un désert brûlant et sans issue, avec un employeur invisible et omnipotent. Gardienne de prison. Vous me direz, un boulot comme un autre. Oui, en temps normal. Ici, rien n'est normal, des expériences étranges sont menées, des expériences auxquelles j'ai pris part, d'abord en tant que matonne. Sept mois à torturer de mon poste de surveillance des détenus inconnus. Et puis, j'ai craqué, je me suis retrouvée parmi eux. L'enfer! J'ai tout vécu, tout subi, tout accepté.

    *****

    Greta est mon premier roman et le premier publié aussi, celui qui restera toujours à part. Il s'agit d'une histoire extrême où j'ai envoyé valser tous les tabous, où je me suis amusée de toutes les horreurs possibles, où j'entrainerai mon lecteur à la suite de Greta, sans nulle oasis pour reprendre son souffle, aucun espoir auquel s'accrocher. Greta est dur, violent, pornographique, malsain et sans aucunes concessions.

    Lecteur te voilà prévenu.

  • GRETA

    Greta. Mais qui est Greta ? Comme vous le savez peut-être, Greta est le titre de mon roman à paraître aux éditions TRASH. Je n'en dis pas plus pour le moment, mais vu les éditeurs, vous devinerez sans problème le genre de littérature.

    Ce récit fut d'abord une nouvelle écrite dans le cadre d'un concours sur l'écritoire des ombres. Une nouvelle que j'ai eu envie d'allonger, sans but bien défini, à l'exception de replonger dans l'univers créé. La nouvelle a grandi, de plus en plus, pour aboutir à un texte d'environ 150 000 signes. J'étais très contente de ce que je venais d'accomplir, mais je n'avais aucune idée de ce que je pouvais en faire. Voilà pour une génèse vite faite.

    Si j'ai réussi à donner naissance à ce bouquin, je le dois à beaucoup de personnes. Lorsque j'ai réellement commencé à écrire (je veux parler de récits terminés), ce fut sur le manoir du fantastique, un forum maintenant à l'abandon. Une découverte pour moi que d'avoir des lecteurs et des retours de lecture. Avec un effet imprévu, celui de me convaincre que mes textes n'étaient pas très bons. Ce qui n'était pas très grave, ça ne m'empêchait pas d'écrire. Mais ce premier forum m'a conforté dans la conviction que j'aimais ça.

    Ensuite, j'ai connu une période difficile, sans rien produire. Il m'a fallu du temps pour me remettre au clavier et c'est à un deuxième forum que je le dois : l'écritoire des ombres, où j'ai retrouvé certains anciens du manoir et fait connaissance de nouveaux camarades de passion. Toujours pas d'ambitions, mais reprendre l'écriture, c'était tellement bien. Grâce à l'écritoire et à ses membres, je pense avoir progressé un minimum, mais le véritable déclic est venu grâce à une personne bien précise.

    Et c'est là qu'entre en scène Léonox (alias Schweinhund, alias Artikel Unbekannt). Ce qu'il m'a apporté est bien antérieur à la publication de Greta (pour être précise, son influence débute en juin 2014). Il m'a donné le petit plus de confiance qui me manquait. Le petit plus qui m'a permis de me lâcher dans mes récits et d'oser envoyer des textes à des appels à textes. Mais il ne s'est pas arrêté là, il m'a lue, il m'a donné des avis, des conseils, il a pris la peine sur certains textes de me suggérer des corrections, il a aussi plusieurs fois trouvé des titres pour mes récits. Toujours présent et à l'écoute, il a été (et est encore) un véritable soutien, et je ne vous parle pas de son inaltérable patience face à mes doutes et angoisses. Pour Greta, il a été le premier à lire et il m'a proposé une publication. Un cadeau incomparable pour lequel, je ne peux dire que : merci. Un seul mot, ça me semble si peu par rapport à tout ce qu'il m'a apporté, mais je n'en ai pas d'autres.

    Alors merci à toi Léonox. Merci pour tout.