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Articles de catherinerobert68

  • Camarade, dans La folie aux Editions Jacques Flament

    Je remarque que je n'ai pas parlé de mes acceptations de textes récentes. Il est temps de remédier à cela. En commençant donc par l'anthologie "La folie" aux Editions Jacques Flament.

    "Camarade", mon texte donc, est une histoire courte qui raconte l'amitié particulière entre un petit garçon et son camarade imaginaire. Mais tout n'est pas aussi simple qu'il y paraît.

    Difficile de résumer un récit court, on fera avec la ligne précédente.

    La publication de ce texte m'a fait très plaisir, car il est pour moi particulier. Suite à quelques problèmes, j'ai cessé d'écrire pendant à peu près trois ans et cette histoire est la première que j'ai produite après cette pause. Ensuite, elle a traîné sur mon disque dur jusqu'à maintenant (plus de quatre ans qu'elle prenait la poussière). Quand j'ai vu l'appel à texte demandant des histoires très courtes, j'y ai repensé. Mes bêta-lecteurs de l'époque (que je remercie) m'en avait dit du bien. Pourquoi ne pas la tenter, même si je n'y croyais pas trop (mais comme je ne crois jamais trop, ce n'est pas significatif). Et j'ai bien fait.

    J'attends maintenant la suite et il me tarde, comme toujours, d'avoir le bouquin entre les mains.

  • Folie(s) (Artistes fous associés)

    - Nuit blanche (Sylvie Chaussée-Hostein) : Martha démarre seule de son chalet de vacances dans les montagnes rejoindre son mari et ses deux enfants, partis plus tôt. Une tempête de neige s'amorce, mais sûre d'elle, elle continue sa route. Bientôt, elle croise un jeune homme en jean et tee-shirt, transi de froid. Logan, d'après ses dire, s'est fait dévalisé son campement. Un peu réticente, elle ne peut pourtant pas le laisser au milieu des éléments déchaînés. Et à la radio, on parle d'une évasion d'un hôpital psychiatrique. Le trajet risque d'être long. Bien aimé cette nouvelle assez classique, en huis-clos dans une voiture. Bémol, j'avais deviné la fin.

    - La couleur de la folie (Eric Udéka Noël) : Le patron voit la couleur de la folie, l'aura pourrait-on également nommer cette couleur. Bernar, lui, est son chauffeur depuis des années, totalement dévoué. Grâce à ses dons, le patron parvient à guérir les démences. Les deux hommes voyagent en permanence. Mais cette fois, le patron n'est pas à la recherche d'un fou, mais en route vers son successeur, un petit garçon pris au piège dans un village atteint de démence meurtrière. Idée originale et bien traitée, plaisante à lire de bout en bout.

    - Cauchemars (Maniak) : Un homme se réveille dans une chambre inconnue. Des bruits visqueux lui parviennent dont il va chercher l'origine. Dans une salle de bain, il découvre, au fond de la baignoire, une créature rose, une sorte de vers dégueulasse qu'il va laisser là, car les bruits continuent, semblent venir d'en haut. Un cauchemar bien retranscrit avec une chute inattendue.

    - Coccinelles (Emilie Querbalec) : Une femme vient d'accoucher et se retrouve un peu perdue devant son nouveau-né. Bientôt, des coccinelles envahissent la chambre, s'attaquent à son fils. Après avoir fait fuir les bestioles, personne ne veut la croire. Petit à petit, la mère s'habitue à l'enfant, mais les coccinelles sont toujours là. Etrange histoire où on ne sait pas vraiment où se situe la folie.

    - Le même sang coule dans mes veines (NokomisM) : Une petite fille découvre qu'elle souffre d'une "tare" familiale ancestrale héritée de son père. Ils doivent tuer, ils n'y peuvent rien. Sans être très originale, nouvelle bien écrite.

    - Marie-Calice, Missionnire de l'extrême (Nelly Chadour) : Marie-Calice part sauver des âmes dans un festival de musique métal, persuadée que le diable et ses démons se cachent dans ce rassemblement obscène. Sur place, partout, elle voit la manifestation du mal. Il ne faut pas faiblir. Nelly Chadour nous offre une de ses nouvelles pleine d'humour. J'ai bien ri en imaginant la bonne soeur au milieu des métalleux. Texte vif et entraînant.

    - La nuit où le sommeil s'en est allé (Cyril Amourette) : Concept dont je raffole. Un jour, sans raison, le sommeil a disparu sur toute la terre. Impossible de s'endormir. Et la lente descente aux enfers commence. Car on ne peut vivre indéfiniment et sainement sans sommeil. Une de mes nouvelles préférées du recueil, le genre de situation surréaliste qui m'accroche toujours.

    - Entre-deux (Louise Revoyre) :Difficile à résumer. Un homme qui semble déranger, deux femmes qui ont traversé sa vie, des murs qui ont changé sa vie. Pas trop accroché parce que je n'ai pas vraiment tout compris.

    - La convenance de la bête (Leith) : Une catastrophe terrible est annoncée depuis un moment. Des mesures ont été prises par le gouvernement : lorsqu'elle arrivera, tous descendront dans des abris. Pierre y a sa place. Mais voilà, lorsque la sirène retentit, Pierre est bloqué dans les toilettes et n'arrivent pas à en sortir. Pour s'en tirer, il n'a qu'une solution, se souvenir. Apprécié, même si j'ai deviné dès le début vers quoi on se dirigeait.

    - C15 (Herr Mad Doktor) : A New York, on a instauré le C15, 15 minutes par mois qui tombent soudainement et où l'on peut faire tout ce que l'on veut. Jonathan est européen et se trouve sur place pour faire un article. Sympa comme idée qui m'a rappelé un film que je n'ai pas vu, mais dont la bande annonce évoquait une nuit par an où l'on peut faire tout ce que l'on veut (et j'ai oublié le titre).

    - Jour gras (Southeast Jones) : Des disparitions dans un petit village paumé. André et sa femme Simone qui ont perdu leur fils quelques temps auparavant dans un accident. Un flic qui vient enquêter. J'ai vite compris où on allait, ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier ma lecture.

    - Le maître des bélougas (Julie Conseil) : Dans un hôpital psychiatrique, un nouveau vient d'arriver, Niels. Il affirme au narrateur de l'histoire qu'il va repartir vers une autre dimension où il est le roi. Pour ça, il lui faut de l'électricité. Et puis, pourquoi le narrateur ne le rejoindrait-il pas dans son monde. Une histoire qui montre bien certaines folies (ou du moins l'image qu'on peut en avoir). Avec une bonne fin. Bonne lecture.

    - La maman de Martin (Morgane Caussarieu) : Martin adore sa maman, il ne vit que pour elle. Celle-ci l'a adopté, mais peine à avoir une vraie relation avec lui. Souvent dépressive, elle passe de l'affection à la colère. Lorsque son mari la quitte, sa dépression s'amplifie et un lien plus fort s'installe entre mère et fils. Jusqu'à ce qu'un nouvel homme entre dans sa vie, un rival pour le gamin. Bonne histoire sur la relation mère-enfant, avec une touche de fantastique pour épicer.

    - Europe (Pénélope Labruyère) : Une expédition s'est posée sur le sol d'Europe. Très vite des phénomènes étranges apparaissent, les astronautes ont des visions de créatures étranges qui leur demandent de partir. Mais la mission avant tout. Un récit de science-fiction, c'est cool, ça change et c'est bien écrit, on ne boude pas son plaisir. Dans mes nouvelles préférées de l'anthologie.

    - Sanguines (Adam Roy) : Un jour, il y a longtemps, la lune est devenue pourpre et des pluies sanglantes ont commencé. Le phénomène a entraîné la fin des hommes l'un après l'autre. Seules restent des femmes qui ont tenté jusqu'au bout du dernier homme de tomber enceinte. Sans succès. Jusqu'à ce qu'Ava annonce attendre un heureux événement. Ava peut-elle redonner naissance à l'humanité ? Beaucoup aimé aussi ce post-apo. Sur mon podium.

    - Transfert (Julien Heylbroeck) : Beaucoup de difficultés à suivre cette histoire, je m'embrouillais trop dans le dialogue. Qui parlait à tel moment ? Les deux protagonistes se ressemblaient trop. Du coup, j'ai eu du mal à apprécier ma lecture. Pourtant cette conversation entre un toubib et un patient est assez vive, mais voilà, je ne suis pas rentré dedans.

    - Les soupirs du voyeur (Corvis) : Le protagoniste est un impuissant. Malgré tous les médecins, le diagnostic est clair, jamais il ne bandera. Mais la nuit, depuis peu, il rêve d'ébats très chauds. Il rencontre des tas de femmes différentes, dans des tas de situation. Jusqu'au jour où il se rend compte qu'il partage la tête d'un libertin forcené aux fantasmes nombreux. Parfois le narrateur est honteux de ce qu'ils ont fait la nuit. Mais qui peut-il ? Il n'a pas le pouvoir, et c'est si bon. Aussi dans mon top, même si j'avais un peu deviné la fin.

    - Le décalage (Ludovic Klein) : Le quotidien du narrateur qui essaie de se reconstruitre après un enfermement psychiatrique. Sympa, bien écrit, belle description de la psyché du héros, mais il me manque un petit quelque chose pour m'emporter vraiment.

    Une anthologie agréable à lire, de bons textes dont certains que j'ai beaucoup aimé. Mais aucun n'est mauvais, tous ont quelque chose qui ne fait pas regretter sa lecture.

     

  • Blood-sex n° 2 (Necrorian)

    Blood-sex fut mon premier gore et j'avais beaucoup aimé. Dans cette suite, on retrouve Vanessa échappée d'un asile psychiatrique en compagnie de Fabien, un autre dégénéré. Ils trouvent refuge dans le bayou, endroit déjà bien sordide qui va le devenir encore plus avec le passage des deux psychopathes. Après le meurtre d'une pute noire et de son vieux compagnons, le sheriff Westwood enquête tout en tentant de prévenir toutes les familles isolées de la région.

    Niveau gore, le bouquin fait le boulot, on en a clairement pour son argent, ça gicle de tous les côtés, et question sexe, pareil, ça gicle aussi, parfois les deux en même temps. Peut-être un peu moins maîtrisé que le premier opus, il se laisse lire malgré tout très agréablement. Niveau personnages, aucun n'est réellement attachant, ce qui fait qu'on garde du recul et que leur sort ne nous affecte pas. Ils sont tous là, au fond, pour servir de chair à canon.

  • Symphonie pour l'enfer (Alain Venisse)

    Après un prologue où un jeune voleur à la tire fait le mauvais choix de rapt et termine dans le néant, on découvre Gary, chineur amoureux de vieux vinyles ayant repéré une boutique jusqu'alors inconnue. A l'intérieur, il découvre une partition qu'il ne peut s'empêcher d'acheter alors même qu'il ne connaît rien au solfège. Le soir, avec son amie Lucie, il se rend chez son ami Carlos où à l'étonnement général, il se révèle capable de jouer la mélodie. L'air qui s'échappe de l'instrument est tellement dérangeant que Lucie l'interrompt et sort Gary d'une sorte de transe. Petit à petit, le jeune homme tombe sous l'emprise de la partition. La jouer a un but qu'il n'a de cesse de vouloir découvrir.

    Une inspiration lovecraftienne pour ce roman puisqu'on y découvre Cthulu et autres grands anciens, mais je ne peux en dire plus sur l'influence puisque je n'ai jamais lu Lovecraft. En tout cas, l'histoire est plaisante à lire, suffisamment entraînante que pour garder les yeux sur le livre jusqu'au bout. La fin en forme de boucle conclut pas trop mal le récit, même si j'aurais espéré un dénouement moins convenu.

  • Garbage rampage (Julian Hellbroke)

    J'ai lu Garbage rampage, il y a un an déjà. J'en avais posté une critique sur l'Ecritoire. Continuant ma volée de reprise (tous les TRASH termineront ici), je vous la livre par ici.


    Tout d'abord, faut savoir que je suis phobique des rats (et accessoirement des souris, mais on s'en fout Rolling Eyes ), donc, j'ai trouvé là un récit pile poil dans ce que je n'aime pas. D'ailleurs, je n'irai jamais chez Julien, il a plein de rats qui courent et je serais bien capable de tomber dans les pommes, qui sait ce qui pourrait m'advenir ensuite entre les petites bêtes et un trasheux.  affraid 
    Heureusement, ma phobie ne va pas jusqu'à mes lectures, les rats en mots ne me dérangent que peu.
    Et donc, revenons-en au bouquin. C'était bien, c'était même très bien, on entre facilement dans l'histoire, les personnages sont bien campés, l'intrigue se déroule sans temps morts, mais sans non plus aller trop vite, juste calibrée comme il faut. Les bêbêtes sont répugnantes et leurs agissements bien dégueu, comme j'aime dans mes lectures TRASH. Je qualifierais le roman de Julien de roman d'aventures fantastiques agrémenté d'une touche de saleté bienvenue pour faire honneur à la collection.
    Une histoire parfaite pour découvrir les éditions TRASH.

  • Maraudeur (Laurent Fétis)

    Samir est un flic mis, depuis cinq ans, sur une voie de garage à la suite d'une interpellation qui a mal tourné. Premier à répondre à la découverte du cadavre d'une anglaise, on le laisse sur l'affaire. Peu d'indices, peu de témoins, l'enquête n'avance que lentement. Mais Samir est obstiné, et c'est pour lui l'occasion de retrouver le terrain, et peut-être d'y rester ensuite. L'affaire semblant mettre en cause un taxi, ce sera aussi l'occasion pour lui de renouer avec Ronan, son ancien partenaire, blessé par une de ses balles cinq ans plus tôt.

    Dans cette histoire, on a l'impression de regarder le travail des policiers comme il doit souvent se passer, pas d'esbrouffe dans l'enquête, pas de grandes actions, juste avancer petit à petit par des recoupements, des témoignages anodins, quelques intuitions, des fausses pistes. C'est là que j'ai apprécié ma lecture. Un bouquin plaisant donc.

  • La femme de papier (Françoise Rey)

    La femme de papier est un roman érotique/porno, il n'y a pas à en douter. L'intrigue commence par le constat fait par une femme sur son couple prêt à se dissoudre. Mais elle ne peut s'empêcher d'écrire une première lettre à son amant, une lettre où elle ose se livrer à des mots érotiques. L'amant intrigué entre dans le jeu. S'ensuit une série de scènes de cul des plus variées. On visite à peu près tout, sm, scatophilie, prostitution, zoophilie...

    Le livre est bien écrit et nombre de scènes sont excitantes. Je ne peux pas trop juger de l'originalité de l'ouvrage, n'ayant que peu de points de comparaison. D'un point de vue négatif, je n'ai plus trop su après les deux trois premières lettres si elle continuait à écrire à son amant, ou si elle racontait simplement leurs faits d'arme. J'ai aussi eu l'impression, assez souvent, d'histoires distinctes accolées l'une derrière l'autre. Je veux dire que les personnages ne se ressemblaient pas toujours par exemple, ou que certains détails clochaient dans la trame.

    Ai-je aimé ma lecture ? Question difficile. Par moment oui, pas de doute, l'écriture est entraînante. A d'autres non. J'ai très difficile avec les scènes de "violence". Oui, je sais, j'ai écrit Greta et des tas d'autres textes durs, sanglants et pornographiques, sûrement plus hard par certains côtés que La femme de papier, mais dans mes textes, il n'y a que la violence, il n'y a pas le plaisir, et les rares fois où il y a plaisir, il est mêlé de folie. Ici, la violence est acceptée par la femme comme une preuve d'amour, et ça, pour moi, ça reste très difficile à accepter. Il ya un aspect "vrai" qui passe mal chez moi. La violence faite à la femme me révulse tout simplement, même si celle-ci l'accepte.

  • Paranoïa (Christophe Siébert)

    Après le remarqué "Nuit noire", Christophe Siébert nous revient avec un nouvel opus aussi dérangé/sanglant/halluciné. Tous les protagonistes de l'histoire semblent à la frontière de la folie, et peut-être, le sont-ils. Une sombre machination où des roblots, copies conformes, remplacent les animaux et les humains. Mais où est la réalité ? En tout cas, l'ensemble offre un panorama paranoïaque (d'où le titre) et une vision très sombre de la société. En refermant le livre, on ne sait pas trop où se situe la vérité, mais une chose est sûre, c'est que quelle qu'elle soit, elle n'est pas belle.

    Avec Christophe, on est dans la veine dure de la collection (même si tous les romans de la-dite collection sont durs, certains le sont encore plus), celle pour les lecteurs ayant l'estomac bien accroché, le coeur bien en place, et la vessie courageuse.

    Un seul petit bémol, le nombre de personnages. Trop peut-être, mais je ne les distinguais pas vraiment les uns des autres. Petit bémol qui ne nuit pourtant pas trop à la lecture.

  • Histoires de catastrophes (anthologie de la science-fiction)

    Dans l'ensemble, cette anthologie m'a moins séduite que "Histoires de fins du monde". Et au fond, les récits du présent recueil auraient très bien pu figurer dans le précédent lu. Car, au final, il ne s'agit que de fins du monde aussi. Je ne vais pas détailler toutes les nouvelles et me contenter pour une fois de parler de celles qui m'ont vraiment plu.

    - Les oiseaux (Daphné Du Maurier) : ce récit est à la base du célèbre film éponyme d'Alfred Hitchkock), un film que j'avais beaucoup apprécié, et que j'aime toujours regarder lorsque l'occasion se présente. Je m'attendais à une sensation de déjà-vu, mais la nouvelle, même si sur la même base que le film, en est très différente. Ici, on suit une famille, père, mère, et les deux enfants qui se rendent compte que les volatiles sont devenus "fous". Ensuite, viennent les préparatifs pour tenir face à la menace, les tentatives pour prévenir les voisins. L'histoire se termine sans se terminer, les oiseaux sont toujours là, et on ne sait ce qu'il adviendra des protagonistes. Je crois que j'apprécie autant le texte d'origine que le long-métrage.

    - Fragments de journal parmi les ruines de ma mémoire (Philip José Farmer) : un véritable coup de coeur, une pépite, une découverte, un texte que j'aurais aimé écrire. L'histoire est horrible, et pourtant, aucune scène sanglante, aucun effets spéciaux. Il y a des morts bien sûr, mais ils sont hors cadre. Ici, nous avons juste un concept déstabilisant : une boule d'origine inconnue vient de se mettre en orbite autour de la terre, et par quelques technologies inconnues, elle vole la mémoire des hommes, de tous les hommes de la terre. Chaque jour, au réveil (en fait durant la nuit), chacun recule de quatre jour dans sa mémoire. Vous vous levez un matin, vous vous croyez le mercredi 28 mai, mais en fait, vous êtes le premier juin. Et le lendemain, ça recommence, vous êtes au 2 juin, mais vous vous pensez le 25 mai. Ainsi, le héros de l'histoire va-t-il remonter le temps (uniquement dans sa mémoire car le temps s'écoule tout à fait normalement), revivant à l'envers tous les événements de sa vie passée et oubliant tous les récents petit à petit. Notre héros est marié, avec deux garçons de huit et dix ans. Sa famille aussi oublie. Elle oublie non seulement les faits qui se sont produits durant les jours "effacés", mais aussi les acquis de ces jours. Chacun se sent donc de plus en plus jeune dans sa pensée. Mark se retrouve bientôt avec des gamins au comportement de plus en plus infantile, et lui-même se retrouve amoureux d'une ancienne maîtresse comme au temps de leur liaison, avant de l'oublier elle aussi. Car la situation dure. Un programme scientifico-militaire a été mis en place pour se débarasser de la boule (qui n'est pas affectée par les tirs de missiles nucléaires), mais il prendra des années pour être au point. Et Mark, et les autres, pendant ce temps continuent à oublier. Pour les plus jeunes, le phénomène est catastrophique, ils se retrouvent avec un cerveau aussi vierge que celui d'un nourrisson. La fin voit la victoire contre la boule, mais le mal est profond dans les consciences, le présent et le futur ne seront plus jamais pareils à avant. C'est une nouvelle difficile à résumer tant son concept est complexe. Mais malgré la complexité, l'auteur maîtrise absolument son sujet, pas une faille n'apparaît dans le cheminement de l'intrigue, et suivre ainsi Mark dans sa perte de mémoire et d'identité est vraiment glaçant. Je lis souvent des récits qui me plaisent beaucoup, mais très rarement des qui me marquent ainsi. Je n'oublierai pas de sitôt cette nouvelle. A elle seule, elle vaut l'argent que vous dépenserez pour l'ouvrage.

    - Requiem (Edmond Hamilton) : ici, nous nous trouvons dans un futur lointain. L'homme a abandonné la terre quand le soleil s'est transformé en naine blanche attirant à lui, une à une les planètes de notre système solaire. C'est au tour de la terre de disparaître. Une expédition a été mise sur pied pour filmer et retransmettre à toute la galaxie la mort du berceau de l'humanité. Kellon commande le vaisseau et supporte mal les présentateurs et journalistes avides de sensationnalisme pour qui la terre ne représente que l'occasion de se mettre en avant. Alors que ceux-ci filment des ruines, lui se promène et découvre une maison presque intacte. Très jolie histoire, touchante, sur la fin de notre monde.

    - Quand nous sommes allés voir la fin du monde (Robert Silverberg) : caricature de notre société où les gens peuvent maintenant, grâce à une technologie complexe, aller dans le futur pour voir la destruction de la terre. Durant une réception, les convives discutent de leurs différentes expériences lors de ces voyages. Toutes les fins du monde s'évoquent, toujours apocalyptiques. Entre leurs descriptions de voyages, s'intercalent des informations sur l'état du monde. Et on a comme un miroir entre la superficialité de toutes ces personnes et tous les cataclysmes futurs. Et on se rend compte que la fin du monde, elle n'est pas à des millions d'années, mais qu'elle est là en train de se produire.

  • Carnage (Crazy farmer)

    Numéro 19 de l'excellente collection TRASH, "Carnage" m'a beaucoup fait penser aux films mettant en scène des familles dégénérées (peu de titres en tête car je les oublie, mais déjà "massacre à la tronçonneuse" par exemple). Vanessa et Clothilde viennent de se marier et de se payer une petite ferme en ruine dans un coin paumé des Ardennes. Elles sont toutes à leur bonheur lorsqu'elles sont interrompue par l'agent immobilier qui ne pense qu'à les sauter. Sauf que l'excité s'écroule d'une crise cardiaque (ou toute autre attaque du même genre). Et là, un engrenage infernal s'enclenche.

    Sexe, découpage de cadavres, viols, débilité vicieuse, et encore bien d'autres sympathiques violences emmènent le lecteur à la suite des deux héroïnes dans leur campagne perdue. Bien prenant comme bouquin, pas des plus original (je n'ai jamais été la plus grande fan du genre "famille à la masse"), mais on a vraiment envie de poursuivre la lecture jusqu'au bout, voir ce que l'auteur réserve de plus à ses personnages. On n'est pas déçu. Un opus tout à fait à sa place chez TRASH.

  • Les chasseurs de chimères (François Sarkel)

    Dans "Les chasseurs de chimères", nous retrouvons Arnaud Stolognan, découvert dans "La vallée truquée". S'ennuyant dans son monastère, sa routine va voler en éclat lorsque que le professeur Sarlon et sa nièce Miquette déboulent chez lui avec des tueurs à leurs trousses. Bien que perplexe face à l'histoire abracadabrante que lui racontent ses invités imprévus, il accepte néanmoins d'accompagner la jeune fille au Canada. Sa mission : trouver l'homme-oiseau, surnommé Horus par le vieux professeur, une créature hybride fabriquée par les savants de Teratos une société secrète spécialisée dans l'hybridation d'animaux et leur chasse ensuite.

    Un roman divertissant, avec des rebondissements, des écueils pour les héros, une petite touche, légère, de sentiments, des vilains et des gentils, du fantastique (ou plutôt une sorte de sf). Sympathique lecture qui fait bien le job : nous faire passer un bon moment.

  • Le Dieu sans nom (Serge Rollet)

    Recueil de nouvelles, « Le dieu sans nom » explore d'abord quatre histoires d'inspiration lovecraftienne.

    La première qui offre son titre générique au livre raconte les mésaventures de Yann Martens. Après avoir découvert un temple enfoui dans les profondeurs de la jungle, il est contacté par une mystérieuse organisation qui lui déclare qu'il a réveillé une puissance dont il n'a aucune idée. Voilà Martens entraîné dans une lutte dantesque conte le Dieu sans nom.

    Dans « L'ennemi ancien », on se retrouve au Vietnam. Un groupe de soldats américains est chargé de retrouver une patrouille disparue. Accompagné de Truong, un guide local, enrôlé contre son gré, ils pénètrent dans la jungle malgré les avertissements. Bientôt, une créature étrange se met à déchiqueter les militaires.

    « L'ombre des docks » nous narre comment Horace MacLane découvrit une île inconnue avec en son sein une grotte et un trésor, puis l'acheminement du coffre d'or vers Londres. Mais il est périlleux de violer certaines sépultures vouées à rester inconnues des hommes.

    « Baphomet » nous ramène dans des terres françaises. Le protagoniste est un pilleur de monuments abandonnés. Par hasard, il découvre un site archéologique qui renferme la tombe d'Enguerrand de Missac. Au-dessus de cette tombe, une statue, une sorte d'aigle hybride. Avec son complice antiquaire, il trouve un acquéreur, et dérobe l'objet. Ce n'est qu'une question de jour pour que le collectionneur vienne chercher son trésor. Oui, juste quelques jours.

    Ensuite viennent six récits totalement différents, six déclinaisons de la palette de Serge Rollet, mystérieuse, drôle, ou décalée.

    Le portrait : ici plus question de créatures lovecraftienne, nous découvrons un jeune homme dans son nouvel appartement. Et au mur de celui-ci, un portrait saccagé. Après avoir nettoyé la toile, Christian se trouve face à la reproduction d'une femme magnifique. Et quand cette beauté s'invite chez lui, comment résister au désir.

    L'étranger : l'homme est terré chez lui. Sans savoir comment, il se retrouve dans un monde inconnu et dangereux Pourquoi est-il arrivé là ? Quelles sont ces bêtes étranges dehors ?

    Conte de poivrot : un gars dans un bar qui écoute un vieux poivrot pour passer le temps. Et ce dernier lui raconte l'histoire abracadabrante d'un chat qui a sauvé le monde.

    Le grand tirage : quand Pluton disparaît, le monde ne s'inquiète pas. Quand Saturne disparaît, on commence à s'interroger, mais quand Mars se fait la malle également, on s'inquiète franchement. Et puis c'est quoi ce supposé message extraterrestre capté par les ondes ?

    Les successeurs : dans une pyramide antédiluvienne, le dormeur vient de s'éveiller après des millénaires de sommeil. A l'extérieur de la pyramide, ceux qui l'ont mise à jour s'efforce de la sortir complètement de terre. Et le dormeur espère que ceux qui ont pris la suite de son peuple viendront bientôt le délivrer.

    Les quatre saisons de l'apocalypse : le dernier survivant, celui qui a échappé au virus des étoiles, nous propose son journal dans lequel, il raconte sa nouvelle vie, comment il apprend à vivre seul, à se débrouiller, ses coups de cafards. Le tout au rythme des saisons.

     

    Dix nouvelles, toutes excellentes. Bien sûr, j'ai mes préférées. Dans les lovecraftiennes, c'est la première qui m'a emportée, peut-être parce qu'elle est plus longue et qu'on a donc plus de temps pour s'y plonger à la suite des personnages. Dans les six autres, je dois dire que j'ai vraiment beaucoup aimé la dernière. Voilà, je n'en cite que deux, mais toutes sont (très) agréables à lire.

  • Un extrait du projet foutraque

    Une séquence de mon projet foutraque. Pour adultes. Une scène hot (comme toute le projet) et bien gentille (bien plus que le reste du projet).

    http://catherine-robert68.e-monsite.com/pages/inedits.html#

  • Les travaux et projets du moment

    Au niveau des publications, depuis mes dernières news, une seule à mon tableau : "La photo" paru dans la revue Gandahar sur le thème "Le prisonnier", série mythique des années 60. Pas beaucoup, mais je n'avais pas trop répondu, en tout cas, sérieusement, à des AT.

    A côté de cela, j'ai tenté ma chance dernièrement sur une volée d'appels à textes. Sur les thèmes de : "La folie", "Entre rêves et irréalité", "Diable, c'est l'enfer !", "Blitzkrieg", "Sombres tombeaux", "Réalités", "Les deux crânes", "Animaux fabuleux", et "Espaces-temps", sans oublier l'appel à textes permanent de Malpertuis sur lequel je m'obstine. Les récits sont soit envoyés, soit prêts à l'être.

    Je pense aussi m'essayer sur : "Malédictions" et "Eros", et envoyer un texte pour l'anthologie Ténèbres.

    Je travaille aussi sur mon projet foutraque, cette suite de nouvelles quasiment indépendantes, mais situées dans le même monde dystopique de sexe et de contraintes. J'ai atteint les 160 000 signes et je laisse un peu reposer. Il me reste pas mal de boulot sur ce truc bizarre : retravailler une scène, en réécrire une autre complètement et terminer la dernière, entamée la semaine passée. Ca se fera, bientôt ou plus tard, mais ça se fera. Même si le texte n'a pas vocation à courir les éditeurs, ce serait bête de le laisser inachevé après autant de travail.

    Et puis, je lis. Pas mal de romans d'horreur/gore ou de fantastique, avec parfois une incursion dans des histoires plus sf.

  • Greta par Le Sciuridé

    Découvert une petite critique de Greta sur Passion de Lire. Merci Le Sciuridé.


    Genre; women prison
    Résumé; Greta, gardienne d'un monde semi carcéral étrange voit son univers basculer quand sa sensibilité, ses émotions prennent le dessus en voyant une de ses victimes ressembler étrangement à sa fille. Dès lors, ses maîtres ne lui font plus confiance et elle devient la nouvelle victime. 
    Avis; Women prison car tout correspondant à cet univers. Jess Franco était l'un des maîtres. Bon certes, il n'y a pas que des femmes, il y a des hommes et tous subissent le courroux, le joug d'un 'ennemi inconnu'. Des hommes dans l'ombre, des voix désincarnées et bien sur la descente en enfer. Pour quoi? Pour quoi? Telle est la question. Entre émotions et neutralité, froideur et détermination, Greta (qui a le parfait nom de ce genre d'univers, ainsi que la photo de couverture), tombe dans un cliché classique d'un monde pervers et très sadique. Tortures, humiliations, sévissent, violent, sont récurrents. Se débrouiller, subir et donner. Des récompenses mais aussi des punitions. Le sexe est omniprésent bien plus que le côté gore mais l'effet trash est bel et bien présent. On s'attend évidemment à certains passages même si l'on ne peut nier un certain côté originalité avec quelques étonnantes punitions, mais je pense aussi (esprit perverti et tordu que je suis)que ça aurait pu être bien pire. Vous aurez donc des viols, du lesbienne (n'oublions pas que les women prison ont généralement des maîtresses mais aussi des prisonnières extrêmement pires que les bourreaux de l'ombre), nécrophilie, nécrophagie également. Une petite descente aux enfers que je déconseilles aux âmes sensibles mais après tout si vous lisez ce genre d'ouvrage il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Les amateurs, en revanche, de ce genre de modus operandis (women prison le retour), n'en seront que plus ravis. Je rappelle que les mâles aussi subissent quelques jougs Wink 
    Note; 15/20

    http://passiondelire.forumgratuit.org/t1474-greta-de-catherine-robert

  • The day after

    Sorti en 1983, The day after conte la vie d'habitants de Kansas City dans la période qui précède des frappes nucléaires, puis dans celle qui les suit. Avec peu d'effets spéciaux et une narration lente, on plonge dans l'humain. L'inquiétude qui s'installe petit à petit face aux nouvelles de plus en plus alarmantes, l'incrédulité des uns et la prévoyance des autres. Une famille se réfugiera dans sa cave avec des provisions, un soldat tentera de rejoindre sa femme et sa fille, un médecin tentera de pallier au plus urgent sans plus de moyens. Et la mort partout, les survivants parqués dans des campements provisoires autour de l'hôpital, la maladie des radiations qui atteint tout le monde.

    Je ne l'avais jamais vu, mais je me rappelle que lorsqu'il était sorti, il m'avait vraiment fait envie. Plus de trente ans après, j'ai enfin pu le visionner, et je ne le regrette pas. C'est un film effrayant. Pas dans le sens d'un film d'horreur avec des monstres et des meurtres, non, mais comme un film qui montre ce qu'il pourrait advenir de notre futur. Le parti-pris de centrer le film uniquement sur des gens simples, sans aucun héros, sans effets spéciaux de grande envergure en rajoute dans l'impact de l'histoire. Bien sûr, le film date un peu dans son esthétique, mais son propos de base : les dangers de l'arme nucléaire, reste d'actualité.

  • Sous la peau (Nelly Chadour)

    Lu en octobre 2014, je l'avais chroniqué alors sur l'Ecritoire des ombres, voici donc cette chronique.


    Encore une belle surprise que cette lecture. Un livre gore bien sûr, mais avec une patte personnelle. On s'attache à Mel, on hait le révérend.
    Les scènes trash sont excellentes, certaines sont franchement dégueu, on en a pour notre argent. 
    Paradoxalement, la figure de lord Vermin se trouve affaiblie par les réalités crues et cruelles de notre monde. Ou le but de l'auteure était-il de justement nous montrer qu'il n'est nul besoin d'aller chercher dans l'irréel l'horreur la plus violente, l'humain relèvant sans mal ce défi.
    Bref, une très bonne lecture pour moi (et de quatre et chaque fois un plaisir).

    Je tiens à préciser. J'aime mieux un gore totalement ancré dans notre réalité et sans touches fantastiques, mais ici, bizarrement, lord Vermin ne m'a pas du tout gêné. Au contraire, je trouve sa présence légitime et opportune. Il renforce l'horreur de la partie réelle. Peut-être est-ce parce que je l'ai vu sous l'angle d'une confrontation en miroir entre réel et fantastique pour appuyer l'horreur du réel, parce que normalement, je devrais préférer qu'il ne soit pas là.
    Donc, l'auteur qui a réussi à me faire voir les choses ainsi, je ne peux qu'applaudir.
    Finalement, le seul (petit) reproche que je ferais au bouquin, c'est trop de personnages. Jusque la fin, j'ai réussi à m'embrouiller entre certains. Cela-dit, ça ne m'a pas plus gêné que ça dans ma lecture et ça ne m'a certainement pas empêché de l'apprécier cette lecture.

  • Voyage au bout du jour (Béhémoth)

    Philippe craque à son boulot et est envoyé en vacances par son patron. Il part en Bretagne, puis décide de se rendre sur l'île d'Ouessant avec Liane, une jeune fille un peu paumée qu'il vient de rencontrer. Là-bas, il loue une maison isolée. S'il ne sait pas trop ce qu'il espère retirer de son séjour, il ne sait pas non plus qu'il va rencontrer l'horreur. Depuis son arrivée, une pieuvre géante s'en prend aux imprudents qui croisent sa route pour les déchiqueter. Mais l'horreur se tapit-elle uniquement sous l'eau ? Et que vient faire dans l'histoire ce navire peint en noir qui semble suivre Philippe ?

    Je connais plus fan que moi en ce qui concerne Kââ/Corsélien/Béhémoth, et qui vous en parlerait bien mieux que moi. Mais sans être une fan absolue, je prends toujours beaucoup de plaisir à le lire. Son style inhabituel, que je n'arrive jamais à vraiment qualifier, m'entraîne et je n'ai pas envie de lâcher mon livre. Pourtant, je sais que ça finira mal, car il y a dans l'écriture de l'auteur, une signature funeste pour ses personnages, que l'on retrouve à chaque fois (en tout cas, sur les quelques titres que j'ai lu). Une sorte de dépression, de désespérance, et d'inéluctabilité, parcourt ces lignes, nous donne l'impression que tout est vain, que tout est déjà fichu alors que le récit n'est même pas encore commencé. C'est peut-être ça qui me plaît surtout, ce côté sombre qui colle à ce que j'aime lire et écrire. Quand je fait défiler les pages, cette impression qu'il n'y a rien de bon nulle part m'inspire presque.

  • Gandahar 6 bientôt en vente

    Visuel gandahar 6

    Ca en jette, non ? Je suis impatiente de le découvrir.

  • Le projet foutraque du moment

    Très prise pas la vie, me voilà néanmoins relancée dans un nouveau projet long. Comme souvent avec moi, ce projet a démarré d'un rien. Pour être précise, d'un atelier porno sur l'Ecritoire des ombres (et oui, on visite vraiment tous les styles et genres sur ce forum). Ceux qui auront lu Greta doivent penser que ce genre d'exercices est pile poil dans mes facilités. Et bien non, au contraire, la scène porno toute simple (un peu comme dans les films de boules pourrait-on dire), sans contexte, sans enjeux, ce n'est pas du tout mon truc. Pour moi, ce n'est qu'un entremêlement de "bites, chattes, seins, couilles", et ça me semble, en fait, sans intérêt. Du coup, je n'y arrive pas, du coup, je m'entête. Et oui, j'ai comme ça des lubies, des obsessions, c'est un peu comme pour les scènes d'amour (pour d'autres raisons, je n'y arrive pas vraiment non plus), j'y retourne et j'y retourne en exercice.

    Bref, après avoir tenté une première fois cet atelier porno pour un résultat moyen, j'ai voulu m'y replonger une seconde fois en prenant le problème différemment. Puisque une simple scène de boules ne me permettait pas de faire un truc que j'estimerais valable, j'allais enrober un peu le dit-truc. J'ai donc commencé un texte censé être court. Mais avec un contexte, un début, une chute, même réduit au minimum, le récit a atteint 10 000 signes. Trop long pour l'atelier, il est donc devenu une nouvelle indépendante. Son titre : Sexcellence. Dans cette histoire, je suis restée proche de ce qu'on pourrait appeler un porno basique que j'ai situé dans un lieu et une époque indéterminés, au sein d'un univers légèrement dystopique.

    Pas hyper satisfaite du résultat, je m'étais néanmoins beaucoup amusée à l'écrire, et des tas d'idées sont venues ensuite se greffer. J'ai pensé que je pouvais bien visiter encore un peu ce monde plein de possibilités. J'ai donc écrit quatre autres nouvelles dans la foulée (enfin la foulée c'est 24 heures du lundi soir au mardi soir). Le total s'élevait déjà à 48 500 signes. Joli résultat pour un machin démarré sur un coup de tête. Mais je n'avais pas fini d'explorer mon concept.

    Mercredi, donc hier (et quand paraîtra ce billet, avant-hier, j'espère que vous suivez), j'ai poursuivi. J'ai créé une sixième, puis une septième séquence et entamé la huitième. 40 000 nouveaux signes. Aujourd'hui matin (donc hier matin, dans la logique de la précédente parenthèse, ne vous déconcentrez pas), je me suis remise au clavier pour terminer cette grosse huitième séquence. Un peu beaucoup fatiguée, je me suis octroyée après ces 13 000 signes supplémentaires une vraie pause dodo.

    Mais me voici avec un joli bébé bien avancé de 102 000 signes. Le bébé doit encore grossir, trois ou quatres séquences germent déjà dans mon cerveau survolté. Où s'arrêtera-t-il ? Trop tôt pour le dire puisque je ne sais pas vraiment à l'avance ce que mon esprit va inventer. Mais maintenant que j'ai passé ce seuil symbolique des 100 000, je dois bien avouer que j'aimerais atteindre un nouveau palier en visant les 150 000. Aucune certitude d'y arriver.

    Le plus étrange dans ce travail/amusement, c'est qu'il n'a aucune utilité. J'écris pour rien, si ce n'est moi et mon plaisir. Ensuite, ce drôle de texte dormira sur mon disque dur. Pourquoi me direz-vous, ne pensé-je pas à tenter ma chance quelque part ? Oh répondrai-je, c'est que cet animal est une créature (très) étrange, trop à mon avis que pour se caler dans une case précise.

    J'ai démarré, donc, sur une séquence porno. J'ai ensuite enchaîné avec deux séquences toujours porno, mais déjà plus sombres. A partir de la quatrième, on peut dire que j'avais replongé dans ce que je maîtrise mieux : le torture-porn.

    Vous me direz, avec raison, que le torture-porn possède quelques débouchés. J'arugmenterai en poursuivant sur le rendu totalement décousu de mon projet. J'entasse des séquences sans lien entre elles, si ce n'est le même univers, je fais un mélange de séquences purement porno, d'autres de torture-porn. Je place le tout dans un univers dystopique réduit à son minimum (c'est vrai que je n'ai pas détaillé ce point, allez je vous aime bien, je vous en révèle plus, il s'agit d'un univers où le sexe est devenu une sorte de religion obligatoire avec un système de castes et des évaluations de compétence, des rendez-vous multiples imposés, et bien sûr des déviances diverses). Et pour en rajouter encore dans ce côté foutraque, il n'y a aucun équilibre entre les scènes puisque la plus courte ne fait pas 8000 signes tandis que la plus longue atteint presque les 38 000.

    Pour résumer, ce n'est ni un roman, ni vraiment un recueil de nouvelles, ce n'est pas que du porno, ça lorgnerait vers du torture-porn (sans pour autant y être tout à fait), ce n'est pas non plus de la sf dystopique (monde bien trop peu détaillé), et l'ensemble offre un rendu structurel complètement déséquilibré. Et déséquilibré, il faudrait que je le sois pour envisager autre chose que mon plaisir d'écrire (bon, c'est vrai que je le suis, mais pas à ce point-là).

    Vous ne dites plus rien. C'est bien, je vous ai convaincu. Et si pas, je me suis convaincue moi. Après tout, n'est-ce pas le principal.