Lumpen (Janus)

Janus nous dépeint les histoires parallèles du sale nègre et du licencié de Pétronum, une usine qui ferme ses portes. Le premier tue des vieilles dames pour leur piquer leur fric tout en espérant la gloire avec sa voix merveilleuse, le deuxième sombre après avoir tout perdu, sa femme, sa fille, son boulot, sa santé. Le ton est froid et désespéré, le style en phrases courtes, avec peu de ponctuation, en répétitions, accentue l'impression d'étouffement, on a le sentiment qu'il n'y a absolument aucun espoir, aucune échapatoire, rien du tout à quoi s''accrocher dans le monde décrit. Les personnages n'ont pas de noms, ils pourraient être n'importe qui, le voisin, le collègue, une célébrité, soi-même, parti-pris qui renforce encore la noirceur du récit et le malaise ressenti. Seule Maeva, star de télé-réalité, a le privilège d'être nommée et Maeva n'est rien, juste une bouche qui suce, un reflet du vide sociétal.

Le livre est bon, très bon, une de mes meilleures lectures TRASH, et je les ai toutes aimées, c'est dire. Il fait partie des oeuvres les plus sombres de l'éditeur, pas seulement par ses scènes gores ou X, car d'autres bouquins font pires, mais par son ton. Il m'a plus marquée que "Nuit noire" ou "Murderprod". Je le conseille vraiment à tous ceux qui recherchent les trucs les plus extrêmes.

 

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