Simetierre (Stephen King)

J'ai découvert Stephen King à l'adolescence, dans une grande surface où je traînais mes guêtres quasi tous les jours, toujours dans le rayon bouquins. Simetierre se trouvait là, exposé en évidence. Je me suis mise à le lire, assise au sol. Pendant plusieurs jours, j'ai ainsi dévoré quelques pages avant de filer attraper mon bus. Je n'ai pas eu le temps de le terminer, un après-midi, il n'y en avait plus. Grande frustration, je l'avoue. J'ai dû attendre d'être mariée pour enfin pouvoir me replonger dedans et j'ai lu le restant d'une traite. A l'époque, j'ai adoré le bouquin, au point qu'il a déclenché un vif intérêt pour l'auteur, suivi d'une "collectionite" aiguë qui a duré des années et n'est pas vraiment terminée d'ailleurs.

Louis Creed, jeune médecin, sa femme, et ses deux enfants emménagent à Ludlow où Louis va exercer. Ils font la connaissance de Jud Crandall, leur voisin,, charmant vieillard qui leur dévoilera la présence d'un "simetierre" pour animaux non loin. C'est là que les bambins du coin enterrent leur bestiole depuis des années. Lorsque le chat de la famille se fait écraser, le viel homme propose à Louis de l'inhumer, non pas dans le "simetierre", mais plus loin, dans un ancien cimetierre indien, un endroit oublié et sacré. Le lendemain, le chat revient. Son comportement a changé, plus agressif, plus méchant. Jud met en garde le jeune médecin sur l'attrait de l'ancien cimetierre. Mais que valent les mises en garde quand on perd son petit garçon fauché par un camion sur la nationale ? Louis va perdre pied et entraîner tout son monde dans une spirale infernale.

Le roman qui date de la meilleure période de l'auteur est prenant, les personnages sont attachants, brossés avec soin, l'intrigue évolue à son rythme, et son suspense croît au fil des chapitres. On est pris dans la trame, et il est difficile de lâcher le livre avant la fin. Stephen King nous fait le portrait d'une famille moyenne de l'Amérique profonde, une famille sans réel problème, heureuse, jusqu'à ce que le drame frappe, et que le surnaturel fasse irruption. Le rythme est progressif et ne redescend jamais, tout s'enchaîne et rien n'est inutile dans les détails. Avec ce récit, le romancier a probablement écrit une de ses meilleures oeuvres.

 

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