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Malpertuis VII

Une gourmande anthologie de 293 pages (plus une partie bibliographie) composée de 23 nouvelles.

- Grand-père (Marie Latour) : jolie et émouvante nouvelle, proche du conte où Marie Latour nous narre l'étrange histoire d'une petite fille différente. Vraiment bien.

- Dette à rebours (Sylvie Dupin) : Charlène prise dans une tempête de neige trouve refuge dans un château où le maître de maison l'accueille avec beaucoup d'hospitalité. Quelques jours plus tard, voulant remercier son sauveur, la jeune médecin ne découvre qu'un bâtiment à l'abandon et inhabité depuis des années. Pourtant, elle n'a pas rêvé, elle en est sûre. Très belle histoire avec une chute que je n'ai devinée qu'en y arrivant. Vraiment bien écrit et bien construit.

- Le Chemin des épingles (P. Bragg) : Au début du siècle dernier, la protagoniste du récit vit dans un petit village. Elle aime à se réfugier près du lavoir où un jour elle fait la connaissance d'un chat étrange, un chat qui lui ramène les épingles offertes par Jules son premier prétendant. Une belle histoire étrange, un peu mélancolique, et originale.

- Une larme d’Athéna (Sandrine Scardigli) : Quand Athéna foule sa cité après des siècles, entre incompréhension et nostalgie. Assez étrange, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire.

- Sorcière (Élodie Serrano) : Adeline est une petite fille rejetée par ses condisciples. On la traite de sorcière, elle ne comprend pas pourquoi jusqu'au jour où elle tombe dans l'étang gelé. Une belle histoire avec une petite dose d'émotion, mais pas trop.

- La Ville aux sept portes (François Fierobe) : Le héros de l'histoire achète un œuf de dragon, sans y croire bien sûr, jusqu'au jour où l'oeuf éclot et le dragon naît. Gentillet mais bien écrit.

- Ligne de flottaison (Pascal Malosse) : Apprécié cette histoire sur un bateau, mais aussi sur les rêves, et sur les choses étranges qui peuvent arriver.

- Tu ne tueras point (NokomisM) : la violence des abattoirs revisitée. Pas nouveau, mais très plaisant à lire, angoisse très bien retranscrite.

- Une veine de cocu (Émilie Querbalec) : devenir l'amant de la femme d'un collègue n'est pas toujours une bonne idée, et celui de Lilian précisément, encore moins. Un chouette récit bien mené.

- Ceci n’est pas un paparazzi (Bruno Pochesci) : Gérard fréquente Zoé, une call-girl qui rêve d'un rôle. Enzo, lui, joue au paparazzi et les photographie. Gérard n’apprécie pas et lui rend visite, et la machine infernale est lancée. Très bon, beaucoup apprécié le déroulé de l'histoire.

- Les femelles porteuses d’idoles (Raphaël Boudin) : bizarre histoire avec comme pitch principal des prothèses mammaires. Je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas.

- Naucrates seductor (Jacques Fuentealba) : Victor, après une soirée arrosée, a ramené une jeune femme chez lui. Son but : la droguer et la violer. Mais tout  ne se passera pas comme prévu. Agréable à lire.

- Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! (Ghislain Morel) : les jouets, la nuit, sont-ils encore de simples jouets ? Que font-ils lorsque tout le monde dort ? Sympathique histoire, un peu enfantine (peut-être un peu trop pour moi qui penche plus vers le côté obscur de la force).

- Dorian et les pinpins (Sabine Sur) : Dorian est chargé de récupérer des perles à pinpins, nécessaires à sa tante pour la fabrication de ses sorts. Mais les perles à pinpins ne sont pas toujours évidentes à récolter, certains animaux  y tiennent à leurs perles. Amusant.

- Monsieur Pourpre (Olivier Caruso) : quand les mortes-vivantes servent de putes dans les bordels, et quand un petit flic se dit que lui aussi pourrait profiter de l'affaire du moment. Tout ce la peut-il finir autrement que mal ? Original, un peu glauque, bien écrite, beaucoup aimé.

- Le club des montagnards pâtissiers cynophiles (Marlène Charine) : une petite perle celle-ci. Beaucoup aimé cette histoire de quête et de résurrection.

- L’appel de Latombe (Guillaume Suzanne) : pile poil dans ce que j'aime, donc, pas photo, j'ai aimé. Quand un psychopathe débutant rencontre une victime immortelle. Original.

- Mortel graffiti (Eric Vial-Bonacci) : Mésidye, un réfugié sdf, vit dans une usine abandonnée et récupère des restants de bombes de peinture pour taguer. Belle histoire sur fond de magie ancestrale.

- À mourir de rire (Artikel Unbekannt) : quand un rire vous poursuit, devient une obsession, un cauchemar. Halluciné, de l'Artikel version Schweinhund.

- Danseur étincelle (Manon Bousquet) : Adrien est un petit garçon qui a perdu sa maman dans un incendie. Sa maman était danseuse, il aimerait l'être aussi, mais papa ne veut pas. Il ne veut pas non plus qu'Adrien joue avec le feu, mais Adrien aime les flammes qui dansent comme maman. Joli récit, touchant, et sombre.

- Le syndrome de Fukushima (Xavier Orti) : Léa a perdu son mari dans le drame de Fukushima, depuis, elle est revenue en Europe avec sa fille Oki obsédée par son père. Et Takashi, son amant de l'époque l'a suivie, veut la récupérer. Encore une histoire assez touchante qui explore en toile de fond les traumatismes d'une catastrophe marquante.

- Next stop : Paradise (Emmanuel Delporte) : un voyage dans le désert de la mort, une rencontre entre deux personnes paumées. Bien aimé, sans trop trouver quoi en dire de plus.

- Les mots qui traversent (Élisa M. Poggio) : Léa est une employée exploitée et quasiment maltraitée. Elle souffre d'une empathie trop grande et voudrait que sa boîte aide les malheureux, mais ce n'est pas le cas. Alors Léa s'échappe par les mots. Original et bien écrit, peut-être parfois un peu obscur.

Au final, une très bonne anthologie avec de bons récits (voire de très bons récits) variés. Je n'ai pas boudé mon plaisir de lecture.

 

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