Chien du heaume (Justine Niogret)

Lorsque j'ai entamé ma lecture, je m'attendais à plus "violent", peut-être à cause de la réputation de la dame. Au final, je n'ai pas trouvé ce roman extrêmement dur. Rude, oui, mais pas dur. Une rudesse qui sied au contexte, à l'époque médiévale. Mais il s'agit d'une rudesse qui fait authentique, la rudesse des gens de guerre, la rudesse de la vie face à la nature et aux dangers. Une rudesse de camaraderie bourrue aussi. Les personnages sont attachants, si l'on excepte Noalle, des gens plutôt simples avec une certaine philosophie de vie, des principes. Si l'on a affaire à un roman rude, on a aussi affaire à une belle histoire sur les relations entre toutes ces personnes.

Chien du Heaume est une mercenaire en quête de son nom qu'elle a oublié depuis longtemps, peut-être depuis qu'elle a tué son père, peut-être déjà avant. Son seul indice : sa hache d'un modèle unique. Mais la quête est longue et les avancées si ténues qu'elle semble faire du sur-place. Jusqu'au jour où elle rencontre le chevalier Sanglier, maître d'un castel battu par les vents et le froid de l'hiver. Là, elle se sent bien, elle s'y fait des amis, sans savoir vraiment nommer ce sentiment. La quête devient moins importante, sans pourtant s'oublier.

A cheval entre deux époques, celle des anciennes religions qui s'éteignent doucement face à celle de l'église qui prend de plus en plus de place, on ressent, dans ce roman, toute la nostalgie de ceux qui sont nés trop tard, qui voient leurs valeurs mourir inexorablement. On peut y voir un joli plaidoyer pour la tolérance.

On lit cette histoire avec beaucoup de plaisir et on referme le livre avec une touche de regret, ne pas connaître la suite. Et pourtant, tout se termine pile poil au moment où ça doit se terminer.

 

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