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Le projet foutraque du moment

Très prise pas la vie, me voilà néanmoins relancée dans un nouveau projet long. Comme souvent avec moi, ce projet a démarré d'un rien. Pour être précise, d'un atelier porno sur l'Ecritoire des ombres (et oui, on visite vraiment tous les styles et genres sur ce forum). Ceux qui auront lu Greta doivent penser que ce genre d'exercices est pile poil dans mes facilités. Et bien non, au contraire, la scène porno toute simple (un peu comme dans les films de boules pourrait-on dire), sans contexte, sans enjeux, ce n'est pas du tout mon truc. Pour moi, ce n'est qu'un entremêlement de "bites, chattes, seins, couilles", et ça me semble, en fait, sans intérêt. Du coup, je n'y arrive pas, du coup, je m'entête. Et oui, j'ai comme ça des lubies, des obsessions, c'est un peu comme pour les scènes d'amour (pour d'autres raisons, je n'y arrive pas vraiment non plus), j'y retourne et j'y retourne en exercice.

Bref, après avoir tenté une première fois cet atelier porno pour un résultat moyen, j'ai voulu m'y replonger une seconde fois en prenant le problème différemment. Puisque une simple scène de boules ne me permettait pas de faire un truc que j'estimerais valable, j'allais enrober un peu le dit-truc. J'ai donc commencé un texte censé être court. Mais avec un contexte, un début, une chute, même réduit au minimum, le récit a atteint 10 000 signes. Trop long pour l'atelier, il est donc devenu une nouvelle indépendante. Son titre : Sexcellence. Dans cette histoire, je suis restée proche de ce qu'on pourrait appeler un porno basique que j'ai situé dans un lieu et une époque indéterminés, au sein d'un univers légèrement dystopique.

Pas hyper satisfaite du résultat, je m'étais néanmoins beaucoup amusée à l'écrire, et des tas d'idées sont venues ensuite se greffer. J'ai pensé que je pouvais bien visiter encore un peu ce monde plein de possibilités. J'ai donc écrit quatre autres nouvelles dans la foulée (enfin la foulée c'est 24 heures du lundi soir au mardi soir). Le total s'élevait déjà à 48 500 signes. Joli résultat pour un machin démarré sur un coup de tête. Mais je n'avais pas fini d'explorer mon concept.

Mercredi, donc hier (et quand paraîtra ce billet, avant-hier, j'espère que vous suivez), j'ai poursuivi. J'ai créé une sixième, puis une septième séquence et entamé la huitième. 40 000 nouveaux signes. Aujourd'hui matin (donc hier matin, dans la logique de la précédente parenthèse, ne vous déconcentrez pas), je me suis remise au clavier pour terminer cette grosse huitième séquence. Un peu beaucoup fatiguée, je me suis octroyée après ces 13 000 signes supplémentaires une vraie pause dodo.

Mais me voici avec un joli bébé bien avancé de 102 000 signes. Le bébé doit encore grossir, trois ou quatres séquences germent déjà dans mon cerveau survolté. Où s'arrêtera-t-il ? Trop tôt pour le dire puisque je ne sais pas vraiment à l'avance ce que mon esprit va inventer. Mais maintenant que j'ai passé ce seuil symbolique des 100 000, je dois bien avouer que j'aimerais atteindre un nouveau palier en visant les 150 000. Aucune certitude d'y arriver.

Le plus étrange dans ce travail/amusement, c'est qu'il n'a aucune utilité. J'écris pour rien, si ce n'est moi et mon plaisir. Ensuite, ce drôle de texte dormira sur mon disque dur. Pourquoi me direz-vous, ne pensé-je pas à tenter ma chance quelque part ? Oh répondrai-je, c'est que cet animal est une créature (très) étrange, trop à mon avis que pour se caler dans une case précise.

J'ai démarré, donc, sur une séquence porno. J'ai ensuite enchaîné avec deux séquences toujours porno, mais déjà plus sombres. A partir de la quatrième, on peut dire que j'avais replongé dans ce que je maîtrise mieux : le torture-porn.

Vous me direz, avec raison, que le torture-porn possède quelques débouchés. J'arugmenterai en poursuivant sur le rendu totalement décousu de mon projet. J'entasse des séquences sans lien entre elles, si ce n'est le même univers, je fais un mélange de séquences purement porno, d'autres de torture-porn. Je place le tout dans un univers dystopique réduit à son minimum (c'est vrai que je n'ai pas détaillé ce point, allez je vous aime bien, je vous en révèle plus, il s'agit d'un univers où le sexe est devenu une sorte de religion obligatoire avec un système de castes et des évaluations de compétence, des rendez-vous multiples imposés, et bien sûr des déviances diverses). Et pour en rajouter encore dans ce côté foutraque, il n'y a aucun équilibre entre les scènes puisque la plus courte ne fait pas 8000 signes tandis que la plus longue atteint presque les 38 000.

Pour résumer, ce n'est ni un roman, ni vraiment un recueil de nouvelles, ce n'est pas que du porno, ça lorgnerait vers du torture-porn (sans pour autant y être tout à fait), ce n'est pas non plus de la sf dystopique (monde bien trop peu détaillé), et l'ensemble offre un rendu structurel complètement déséquilibré. Et déséquilibré, il faudrait que je le sois pour envisager autre chose que mon plaisir d'écrire (bon, c'est vrai que je le suis, mais pas à ce point-là).

Vous ne dites plus rien. C'est bien, je vous ai convaincu. Et si pas, je me suis convaincue moi. Après tout, n'est-ce pas le principal.

 

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