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L'interview

Répondre à une interview, c'est sympa, non. Surtout quand on ne l'a jamais fait. Et avant d'être harcelée par les journalistes en mal de vedettes (mais si, un jour), j'ai laissé Fabienne m'interroger. On raconte qu'elle est ma part sombre, ou le contraire, va-t-en savoir.

Fabienne : Bonjour. Pour commencer, parle-nous un peu de toi. Qui es-tu ? D'où viens-tu ?

Catherine : Il n'y a pas grand chose à dire. J'habite en Belgique, dans un petit coin des Ardennes, avec mes enfants. Quatre garçons, ce qui est loin d'être reposant, et déjà un petit-fils. Après avoir tenu une bouquinerie au village du livre de Redu pendant un court moment, j'ai continué à bricoler dans le même domaine, mais uniquement en déplacement, ce qui me permet de visiter des endroits différents et de rencontrer des gens différents.

F. : Catherine Robert n'est pas ton vrai nom, pourquoi avoir choisi un pseudonyme ?

C. : Cela remonte à loin, à mon enfance même. Depuis toute petite, j'ai toujours voulu écrire et à l'époque, bien sûr, je rêvais à publications, célébrité, et un pseudonyme allait de pair avec ces rêveries. Quand j'ai réellement commencé à écrire, je me suis choisi un pseudo, réalisant donc ainsi une partie de mes envies de petite fille. Mon pseudo est en outre un hommage à mes parents. Catherine étant le deuxième prénom de ma maman, et Robert, celui de mon papa. Ce sont eux qui ont forgé mon imaginaire et qui m'ont donné l'envie d'écrire. L'une par sa propre imagination débordante, l'autre par l'exemple.

F. : Depuis quand écris-tu ?

C. : Je pourrais répondre "depuis toujours", ça ne serait pas faux. Pas totalement vrai non plus. Je me rappelle qu'enfant, je commençais des petites histoires sur des cahiers, histoires que j'abandonnais toujours. A l'adolescence, je me suis mise à la poésie et j'ai écrit ma première nouvelle complète, disparue depuis au gré des déménagements. L'écriture me titillait, mais je n'étais pas prête je suppose. Ensuite, je me suis mariée, j'ai eu mes deux premiers enfants, et cette envie s'est assoupie, sans disparaître pour autant. Après mon divorce, j'ai eu une nouvelle période poétique. Ce n'est que vers trente ans, avec mon premier ordinateur et mon deuxième mariage, que ce besoin s'est réveillé. J'ai commencé à l'arrache un premier début de roman qui a fini par mourir suite aux divers crash informatiques subis. Vers 2004, j'ai entamé un nouveau roman que j'ai totalement abandonné en 2007 après plus ou moins 80 pages. Cet abandon a coïncidé avec ma découverte d'un forum d'écriture où je me suis inscrite, et celle de la rédaction de nouvelles. Pendant environ un an et demi, j'ai écrit une trentaine de nouvelles, dont très peu passeront à la postérité. J'avais beaucoup à apprendre. Puis certains aléas de la vie ont fait que l'écriture s'est à nouveau éloignée. Pour revenir vers 2013. Depuis, j'ai, je pense, pas mal progressé.

F. : C'est sur cette dernière période que tu as écrit "Péché de chair" et "Le jeu du mort", parle-nous un peu de ces deux nouvelles.

C. : "Péché de chair" fut écrite la première. Sur l'écritoire des ombres, forum qui a pris la suite du manoir du fantastique, j'ai découvert une littérature qui m'a beaucoup intéressée, un genre populaire s'il en est, la littérature Gore. Sur ce même forum, j'ai fait la connaissance du directeur des éditions TRASH, Schweinhund. Un espace lui était dédié pour présenter ses nouveautés. J'ai suivi un moment tout ce qui s'y racontait, et un jour je me suis décidée à passer ma première commande. J'ai beaucoup aimé mes lectures. J'ai ressorti des étagères poussiéreuses de mon cerveau, une idée qui datait déjà d'un bon moment, à laquelle je n'avais jamais donné corps. Je savais enfin comment j'allais l'écrire. Je me suis mise à l'ordi et j'ai pondu le premier jet en 24h. Après plusieurs relectures, j'ai demandé à Schweinhund, pour ne pas le nommer, s'il voulait bien me donner son avis. Mon premier exercice du genre, j'avais besoin d'être rassurée. Ce qu'il a très bien fait, son avis enthousiaste m'a poussée à tenter ma chance aux éditions Dreampress, avec la suite qu'on connaît. Au fond, c'est grâce à lui, non seulement que j'ai écrit cette nouvelle, mais aussi que je l'ai présentée. Je continue à lui en être très reconnaissante.

"Le jeu du mort" est quelque part de son fait aussi. Un jour, il a proposé à quelques membres de l'écritoire des ombres d'écrire des histoires de vampires inspirées par les personnages célèbres d'avant 70. Je n'y connais pas grand chose en vampires, à l'exception des films Dracula que mon père nous laissait regarder enfant. Ca remonte donc à loin. Mais sa proposition à laquelle je ne pensais pas donner suite, m'a donné envie de me plonger enfin dans le Dracula de Bram Stoker. Puis cette lecture a travaillé dans mon esprit, et j'ai finalement écrit une première mouture de ma nouvelle. Je n'avais aucune intention de la proposer, j'avais utilisé Dracula, le seul personnage déconseillé pour l'exercice. Schweinhund m'a convaincue de transformer mon histoire en la dédiant au comte Orlok qui n'est jamais qu'un Dracula pirate. Et cette histoire a été acceptée par Rivière Blanche.

F. : Peux-tu nous en dire un peu plus sur ces récits, nous faire un petit résumé ?

C. : "Péché de chair" est l'histoire de Romane, une quadra qui accepte mal de vieillir et qui se laisse embobiner par une communauté prônant la beauté du corps par la beauté de l'esprit. Mais l'image de paradis laisse vite place à des activités bien moins jolies. Romane va plonger sous l'influence totale du gourou, Xergès.

"Le jeu du mort" met en scène Johan de retour pour les vacances dans sa Transylvanie natale, en compagnie de son ami André, un jeune homme fasciné par la légende du comte Orlok. Johan se laisse convaincre de visiter le château. Il s'y retrouve pris au piège avec André qui semble perdre l'esprit.

F. : Ces deux récits sont-ils tes premières publications ?

C. : Pas vraiment, mais ce sont mes deux premières publications d'importance. Avant cela, j'ai eu quelques nouvelles publiées par l'éphémère Nousvelles, un poème pris chez Reflet d'ombre, un autre dans le webzine Absinthe.

F. : Quels sont tes projets ?

C. : Je travaille sur plein de trucs à la fois. Certains parviendront peut-être à des publications, je l'espère en tout cas. J'ai toujours dans mes tiroirs, mon recueil de sonnets classiques qui cherche un éditeur. J'ai finalisé plusieurs récits que je dois encore travailler pour les peaufiner, et je tente des appels à textes. On verra bien où tout cela me mènera. Et bien sûr, j'ai la sortie en septembre de la version originale française de mon récit vampirique.

F. : Comment écris-tu ? Es-tu plutôt long ou court ? Méthodique ou bordélique ?

C. : J'écris quand j'ai envie. Je suis totalement incapable de me tenir à un schéma de travail, de me dire que je vais écrire de telle heure à telle heure ou tel jour bien défini. L'idée nait dans mon esprit, y travaille de façon presque inconsciente, puis je me mets devant l'ordi avec l'impression de ne pas savoir ce que je vais écrire et j'écris. Je suis indéniablement plutôt format court. J'ai du mal à trouver les péripéties pour du long, je coince donc toujours à un moment. La nouvelle ne souffre pas de ce besoin de péripéties ou de pauses. On y va plus vite à l'essentiel, l'action est concentrée, les personnages limités, ça me convient. La plupart du temps, j'écris très rapidement le premier jet, aussi bien sur les micro-nouvelles que sur les nouvelles plus longues. Quand j'ai l'inspiration/motivation, j'enchaîne les mots à un haut rythme. J'écris de plus en plus au  kilomètre, avec juste quelques repères, quelques images qui me trottent dans la tête, parfois, juste une première phrase qui entraîne toute la suite.

F. : Tu as parlé de l'écritoire des ombres, on m'a confié que tu y avais un rôle, parle-nous de ce forum.

C. : L'écritoire des ombres est un forum centré sur les écritures/littératures de l'imaginaire, sfff et cousins. Il a été créé par Zaroff et Paladin fin 2011. J'en suis devenue administratrice depuis janvier. Le concept est simple, les membres proposent leurs écrits, on se lit les uns les autres et on donne notre avis sur les productions, un avis honnête et constructif. C'est très convivial, et au fil des années, s'est créé un cercle de potes heureux de se retrouver. Deux concours sont organisés chaque année, ils ne rapportent pas grand chose (un livre choisi dans une caisse exprès), mais sont appréciés. Ce forum m'a beaucoup apporté au niveau de mon écriture et je conseille à tous les jeunes auteurs de se trouver un endroit du genre, idéal pour progresser.

F. : Je te remercie d'avoir répondu à mes questions.

C. : Merci à toi pour ce bon moment.

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