Cannibal holocaust

Le film commence par un reportage sur une équipe de quatre journalistes partis dans l'enfer vert amazonien à la rencontre des dernières tribus cannibales. Deux mois plus tard, le quatuor a disparu sans plus de nouvelles. Le professeur Monroe accepte de partir à leur recherche. Accompagné de deux guides et d'un otage Yacumo, il s'enfonce dans la jungle, puis assiste impuissant au viol et au meurtre d'une femme adultère par son mari qu'ils suivent pour trouver le village. Sur place, ils relâchent leur otage et finissent par amadouer la peuplade qui accepte de les conduire à la lisière du territoire des Yamamomos, tribu cannibale encore plus féroce qu'ils ne le sont eux-mêmes. Après avoir une nouvelle fois amadouer les nouveaux indigènes, ils finissent par récupérer les bobines des reporters décédés.

Rentré au pays, Monroe visionne les pellicules afin de s'en faire un avis avant de donner son aval sur leur diffusion. Les films l'un après l'autre retrace scène atroce après scène atroce : mort d'une tortue dépecée puis mangée, viol d'une yamamomo, incendie du village Yacumo, fausse couche, dépeçage des reporters, viol de l'élément féminin de l'équipe, les journalistes n'ayant rien à envier aux "sauvages".

Ce film sorti en 1980, dont j'ai beaucoup entendu parler, j'ai enfin pu le voir. Et, effectivement, il fait son effet. Le parti-pris d'une structure à mi-chemin entre la fiction et le (faux) reportage accentue le malaise en apportant un réalisme rarement atteint dans les films du genre. Il s'agit donc d'un récit choquant, aussi bien dans le visuel que dans le propos, auquel on pourrait reprocher une violence purement gratuite. Mais en même temps, on y sent malgré tout un propos sous-jacent contre le journalisme de sensation aux reportages de choc pour atiser le côté voyeur et malsain du spectateur. Sachant plus ou moins dans quoi je mettais les pieds, je n'ai pas été déçue, j'en ai eu pour mon argent comme on dit. Mais ce n'est clairement pas un film à montrer à tout le monde.

 

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