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Black mirror saison une

Datant de 2011, cette première saison est composée de trois épisodes, explorant tous un futur d'anticipation proche flirtant avec la dystopie. Le titre Black mirror fait référence aux écrans noirs de nos technologies modernes : smartphones, télévision, ordinateur... Le principe de la série est de prendre un aspect de notre vie moderne et high tech pour le projeter dans un avenir qui ressemble à notre monde actuel avec juste une petite pointe de progrès en plus (des progrès qui sont assez souvent juste une extrapolation de ce que nous possédons déjà, des progrès qui sont à nos portes), puis de pervertir l'utilisation de ces technologies pour en montrer tout le danger.

L'hymne national : Michaël Callow, premier ministre britanique commence sa journée par un kidnapping inhabituel, d'abord par la personne : la princesse Susannah, ensuite par la revendication du criminel : que lui, le premier ministre, ait des rapports avec une truie en direct devant le monde entier. D'abord écoeuré, Callow refuse net cette idée, mais toutes les tentatives pour démasquer le preneur d'otage et libérer la princesse échouent, tandis que petit à petit, l'opinion publique, hostile au chantage dans un premier temps, change maintenant d'avis et presse Michaël d'accomplir son devoir pour sauver la princesse.

Ce premier épisode explore les dérives des médias et le voyeurisme du public. Assez sordide, l'histoire va au bout de son propos, le rapport sera accompli, tout le monde regardera, attiré par un acte qui fascine et révulse à la fois, incapable de faire autrement  Bon démarrage de série avec un épisode marquant.

15 millions de mérites : Bing vit, dans un immense immeuble où il occupe une minuscule chambre aux murs tapissés d'écrans de télévision qui diffuse des émissions débilitantes et des publicités en permanence. Le quotidien de Bing consiste à pédaler sur un vélo d'appartement pour fournir de l'électricité, dans une grande salle, entouré d'autres personnes qui font comme lui. Plus ils pédalent, plus ils gagnent de l'argent virtuel qui leur permet d'accéder au nécessaire et à quelques privilèges : chambre plus grande, publicité moins présente, choix des émissions... Bing accomplit sa tâche mécaniquement sans envie particulière, sans zèle, sans plaisir, résigné. Un jour, il fait la connaissance d'Abi, une jeune femme à la voix magnifique. Persuadé qu'elle peut devenir célèbre, il lui offre, dépensant au passage toutes ses économies, son ticket d'entrée pour l'émission de télé-crochet Hot shot. Le jury est séduit, mais il y a trop de chanteuses, ils ne peuvent lui proposer que du porno. Déstabilisée par le public, les juges, et la drogue prise à son insu avant son passage, Abi finit par accepter. Bing, lui, retrouve sa chambrette complètement désabusé jusqu'au jour où il découvre Abi dans ses nouvelles oeuvres sur des écrans qu'il ne peut couper, n'ayant plus assez d'argent. A partir de là, en rage, Bing va économiser le moindre centime, en pédalant, en volant, en mangeant moins. Economiser pour obtenir les quinze millions nécessaires à son inscription à Hot shot.

La découverte d'une téléréalité, pervertie bien sûr, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour interpeller, dans un monde où rien ne compte que de garder ses maigres privilèges et de pédaler pour en obtenir de meilleurs, avec les rêves de gloire vendus par les médias.Abrutissement du peuple sans réel espoir de s'en sortir au bout. Un bon épisode également.

Retour sur images : Liam comme quasi tout le monde possède une puce implantée qui lui permet de filmer tous les événements de sa vie et de les visionner n'importe quand. Lors d'une soirée où il rejoint son épouse, il trouve celle-ci bizarre et se met à douter de sa fidélité. A force de regarder les images, il finit par se persuader qu'elle le trompe. Malgré le démenti de sa femme qui lui explique n'avoir eu qu'une brève aventure avec Jonas longtemps auparavant, il n'arrive pas à étouffer sa jalousie et finit par  se rendre complètement saoul chez son rival. De plus en plus déchaîné, il va le forcer à effacer toutes les scènes impliquant Ffion, mais surtout, il va découvrir qu'il n'avait pas tort et que sa femme l'a bien trompé.

La question ici est : pouvoir revenir en détail sur son passé à loisir est-ce une bonne chose ? Ne vaut-il pas mieux vivre dans le présent et tourné vers l'avenir ? Un épisode un peu moins marquant, peut-être parce qu'il explore moins la société en se concentrant sur le drame d'un couple. Le travers de la technologie explorée s'en trouve donc amoindri.

Au final, une première saison que j'ai beaucoup apprécié. Le principe de nous projeter dans une anticipation très proche, une dystopie légère se basant sur des travers déjà en place se révèle effrayant. Au bout, on se dit que le monde est déjà comme celui montré dans chaque épisode et c'est cela qui marque.

 

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