Articles de catherinerobert68

  • Hostel

    Baxton et Josh passent leurs vacances à sillonner l'Europe. Le duo rejoint par Oli rencontre un jeune slovaque qui leur vante les filles de son pays, leur liberté sexuelle et leur attrait pour les étrangers. Ni une ni deux, le trio se met en route pour la Slovaquie. Sur place, ils font connaissance de jeunes femmes superbes et faciles. Le pied. Mais au matin, Oli ne réapparaît pas. Bien qu'un peu surpris, ses amis continuent à s'amuser, jusqu'à ce que ce soit au tour de Josh de s'envoler. Baxton, inquiet, se met à la recherche de son compagnon de route. Son enquête va l'amener à découvrir de bien étranges et cruelles pratiques, un commerce épouvantable dont il doit être une des attractions.

    Un film d'horreur sympathique et assez solide. Les acteurs, sans être extraordinaires, s'en sortent pas mal. L'histoire, bien qu'un peu too much parfois, tient la route. Passé un bon moment, pas inoubliable, mais certainement pas une perte de temps.

  • Sang futur (Kriss Vila)

    Paru initialement en 1977, et réédité en 2008, Sang futur est un coup de poing, une écriture qui cogne, sans chichis, violente et qui vous agresse presque. On y suit le parcours de plusieurs punks, dont Dikkie-La-Hyène, meurtrier recherché par un flic en train de se perdre dans sa haine. Et puis aussi El Coco, écrivaillon fasciné par le White Flash Club dont on se demande s'il écrit vraiment. Et plein d'autres, tous à la dérive, drogues alcool musique, comme un credo unique dans leur vie.

    C'est un bon livre loin du consensuel, un livre sur une époque, qui claque.

  • Les évadés de la planète des singes (1971)

    Sorti un an après le second opus, ce film inverse le propos des deux premiers en mettant un couple de singes (Zira et Cornélius précisément) au centre de la société humaine des années septante. A la fin de l'épisode précédent, la planète des singes volait en éclat suite à l'activation d'une bombe nucléaire. Pour permettre une suite, une grosse ficelle : le docteur Milo a récupéré, sous l'eau, le vaisseau de Taylor et grâce à celui-ci remis en état, lui, Zira et Cornélius se sauvent avant l'apocalypse, auquel ils assistent depuis l'espace. Reprise de l'idée du voyage dans le temps, mais pour cette fois, en le remontant. Les trois singes échouent donc aux Etats-Unis et deviennent des vedettes dès que leur capacité au langage et leur intelligence sont découvertes. Mais bientôt, l'opinion change, des peurs surgissent, et ceux qui étaient portés aux  nues deviennent des dangers pour l'humanité future.

    Un film sympathique, plus humoristique que les précédents, plus gentillets, si l'on excepte la fin plus sombre. Quelques ficelles et erreurs, une bonne interprétation et un scénario assez solide. Meilleur que le deuxième car plus original, avec l'innovation du schéma inversé.

  • Le secret de la planète des singes (1970)

    Suite directe du premier opus, ce film reprend là où s'était arrêté le précédent. Brent s'échoue, comme Taylor avant lui, sur une planète qu'il imagine extra-terrestre. Après avoir rencontré Nova, il part à la recherche de Taylor, avant de découvrir que les singes sont les maîtres de ce monde. Fait prisonnier, il s'échappe grâce à l'aide de Zira et s'enfonce dans la zone interdite pour y découvrir une communauté de télépathes adorant une idole qui n'est autre qu'une bombe atomique. De leur côté, les singes lancent une expédition guerrière vers les mêmes lieux.

    Si ce deuxième film de la franchise se regarde sympathiquement, il n'a pas les qualités de son prédécesseur. Grosses ficelles (la rencontre avec Nova, la découverte des ruines...), personnages moins charismatiques, singes moins importants, histoire trop semblable sur la première partie du film, toutes petites choses qui en font une histoire moins marquante. Reste le plaisir de retrouver l'univers toujours aussi appréciable.

  • Violences 2

    Violences, un petit fanzine de 61 pages consacrées à la violence sous toutes ses formes.

    Un édito, dix-huit textes, quatorze illustrations, et un dernier texte encollé à la fin.

    Sommaire

    - Édito

    - Krakra (illustration)

    - Claire Von Corda : F. Y.

    - Jean Azarel : Enfance de merde

    - Michel Lascault (illustration)

    - Astrid Toulon : Blouses blanches

    - Audrey Faury : Chagrin d'amour (illustration)

    - Marlène Tissot : Pas de bébé

    - Christophe Siébert : Exemple d'utilisation des forces productives etc.

    - Jimmy Fortier (illustration)

    - Henri Clerc : Posé là-bas

    - Jimmy Fortier (illustration)

    - Michel Meyer : Tas de fils de pute

    - Audrey Faury (illustration)

    - Luna Beretta : Bête féroce

    - Antonella Fiori : Pan t'es morte !

    - Lucas Ottin : Prendre les armes

    - Lilas (illustration)

    - Xavier Serrano

    - Eric Demelis (illustration)

    - Perrin Langda

    - François Fournet : Voiture

    - Audrey Faury : Hérétique (illustration)

    - Catherine Robert : Il t'attend dans l'entrée

    - Wood : Phi (illustration)

    - Alain Manghetti

    - Marie-Pierre Brunel (illustration)

    - Pénélope Corps : C'est pas un poème

    - Jimmy Fortier (illustration)

    - Julien Boutreux : Considérations sur le vivant

    - Bryan Beast (illustration)

    - Mathias Richard : Prenssée #i

    - Lilas (illustration)

    - Astrid Toulon : Dans ma tête

     

    Dix-neuf textes courts, mêlant prose, et parfois poésie. Dix-neuf textes coup de poing dans la face, dans l'estomac, dans le cœur, dix-neuf déclinaisons de la violence dans ses formes différentes, visuelle ou intérieure, psychologique ou physique. Dix-neuf récits à lire pour se faire mal, à déguster lentement sous peine de se faire mal. Je ne résumerai pas parce que trop de textes ne sont pas résumables, il faut s'y plonger et les découvrir.

    De la qualité dans ce petit fanzine. Et du noir.

  • Noir et rouge (Artikel Unbekannt/Schweinhund)

    Fini ma lecture de Noir et rouge paru aux Editions Rivière blanche en octobre 2016. Une lecture intéressante, plaisante, diversifiée, où l'on a la joie de retrouver toutes les palettes de cet auteur multifacettes. Dans ce recueil se trouve rassemblée l'ensemble des nouvelles parues dans diverses anthologies, augmentée de quelques inédits. Le livre est découpé en quatre parties, où l'on peut s'amuser à essayer de deviner qui d'Artikel ou de Schweinhund est aux commandes.

    Slice of death : composée de six récits où la réalité se mélange aux cauchemars.

    A mourir de rire : j'y ai bien reconnu le style "halluciné" de l'auteur dont on ne sait pas toujours situer la frontière entre mirages et réalités. C'est assez étouffant. La folie du personnage est bien rendue, tout comme son obsession pour ce rire. On a tous déjà entendu des rires qui nous irritent, on entre bien dans son délire.
    Rouge : encore plus halluciné, avec une frontière encore plus floue entre les mondes du réel, du fantasme et de la possession. Là aussi, on étouffe sous les mots. C'est une ambiance quasiment anxiogène, très bien faite. C'est aussi une des raisons pour lesquelles, on ne peut pas lire les textes l'un après l'autre. Une pause est bien nécessaire pour respirer, digérer, et assimiler.
    Passé décomposé : une histoire d'amour maudite, sombre, mais à l'atmosphère moins étouffante que les deux premières nouvelles. L'inéluctabilité du destin, et ce qui doit arriver arrivera, de toute façon. J'apprécie cette noirceur.
    Jaune : je dois avouer que je ne suis pas sûre d'avoir compris la fin. C'est assez rare quand je lis l'auteur, mais ça m'a un peu laissé une impression plus mitigée, même si j'ai aimé le ton de l'histoire, et ce côté mémoire en fuite qui revient petit à petit, pour le pire.
    Retour aux sources : un style moins haché, plus fluide, pour une histoire où j'ai deviné assez vite les dessous. Ce qui n'empêche qu'elle m'a plu, bien sûr. C'est toujours aussi maîtrisé et prenant. Car même dans un style moins cogneur, l'atmosphère reste lourde.
    A feu et à sang : celle-là, je l'avais découverte dans L'almanach des vampires, et je l'avais vraiment beaucoup aimée à l'époque. Je l'ai relue, et je l'apprécie toujours autant. C'est la plus "douce" (si tant est qu'on peut parler de doux pour les récits de l'artiste), la plus sensuelle aussi, de cette première partie. On vit les émotions du protagoniste jusqu'à l'épilogue.

    Pulp is not dead : à nouveau six récits, hommages à des auteurs, à des oeuvres. Il m'a été plus difficile d'entrer dans ces nouvelles. Pas à cause du style, impeccable, comme d'habitude. Pas à cause d'histoires que je n'aurais pas comprises, tout est très fluide. Non, cela vient de moi et de mon inculture. Il s'agit de textes "hommages" et malheureusement la plupart des œuvres originelles me sont plus ou moins inconnues. De là, j'ai ressenti une sorte de manque. Compliqué pour moi d'apprécier à leur juste valeur ces six textes.

    Dark night : un petit garçon qui fait des cauchemars, un film au cinéma le soir, une rencontre dans les rues ensuite. Une courte histoire, bien écrite, avec une petite chute que je n'ai pas vue venir. Très bien écrite, peut-être un peu courte et rapide. Je ne sais pas trop quoi en dire de plus.
    La tension de la stratégie : j'ai préféré ce récit-ci, alors même que je ne connais pas du tout l'oeuvre originelle. Une enquête sur un incendie, un antagoniste d'ailleurs, du suspense, des personnages accrocheurs. Vraiment sympa.
    Aliénation : dans celui-là, il y en a quand même un, j'ai vu l'hommage à un film qui reste un de mes préférés. Du coup, contente je suis, mais on s'en fout. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié l'histoire de cet androïde un peu dépassé par les événements, certains clins d’œil que j'ai repérés (j'ai dû en louper aussi), la progression de l'intrigue. C'est mon top de cette partie.
    Le masque et la marque : cette nouvelle, j'en ai bien sûr apprécié la lecture, mais ne connaissant aucun des personnages extirpés d'autres romans, je n'ai malheureusement pas pu l'apprécier à sa juste valeur. C'est l'exemple type d'histoires où j'ai ressenti le manque dans mes connaissances. Vu cette inculture, je ne peux pas en dire grand chose, juste qu'elle est très bien écrite et très bien menée, et qu'elle devrait plaire aux amateurs des Fleuve noir Angoisse.
    Le péril jaune : celle-ci rejoint la précédente. Je ne connais pas les histoires de départ, il me manque donc un truc pour rentrer complètement dedans. Et pareillement à la précédente, elle est pourtant superbement écrite.
    Travaux forcés : par contre, ici, malgré, encore une fois, mon ignorance, j'ai pris plus de plaisir. Peut-être grâce à une histoire qui pourrait presque coller à n'importe quel écrivain dont on est fan. Aussi apprécié les petites allusions vers des éditeurs. Bref, elle est amusante.

    No future : trois nouvelles pour cette partie-ci. Qui partent vers l'apo ou le catastrophe, dans un style qui emprunte, je dirais, aussi bien à celui d'Artikel qu'à celui de Schweinhund.

    - Japon, année zéro : Kiyochi, Kumiko, Kojima, trois jeunes gens ayant fait leurs études ensemble, liés par l'amour et la haine, dans un Japon juste avant Hiroshima. Un trio en route vers un étrange destin. Rondement mené, pour un récit s'extirpant des ruines d'une des pires horreurs commises par l'humanité.
    - Angst : dans le Berlin de l'immédiate après-guerre, une histoire mêlant anciens nazis et expériences contre-nature. Comme pour la précédente nouvelle, on plonge dans une période noire de l'histoire pour contempler ses blessures et ses cicatrices. Un beau texte.
    - Caïn et la belle : un homme se réveille sans mémoire dans un monde post-apocalyptique. Qui est-il ? D'où vient-il ? Que s'est-il passé ? Une quête vers les souvenirs et la compréhension, puis la rencontre et enfin les réponses. Un beau récit de fin du monde, assez sombre et sans espoir, que j'aime beaucoup.

    White trash : un ensemble de quinze nouvelles, dont j'en connaissais déjà plus de la moitié, puisque huit d'entre elles furent publiées à l'origine dans Dimension Trash. La partie plus rouge du recueil. Celle où l'on retrouve Schweinhund dans ses obsessions pour les cauchemars, la folie, l'horreur, ou la violence.

    - 1985-1990 : l'auteur compose une ode à une de ses références, la collection Gore du Fleuve noir. Le tout mélangé de folie. Bel hommage.
    - La chambre noire : j'en avais découvert une version courte, il y a déjà pas mal de temps. La voici rallongée, mais j'y retrouve toute sa noirceur et sa paranoïa. Encore, le thème de la folie décliné d'une autre manière.
    - Légion : une sorte d'incantation folle, sombre, et oppressante, où l'auteur joue avec les mots comme il aime à le faire. Et toujours cette folie sous-jacente.
    - Quinze minutes : ici, nulle folie, juste du sale, du trash. Plus direct et cogneur, aussi bien dans l'histoire plus ancrée dans la réalité, que dans le style violent.
    - Bon sang ne saurait mentir : dans celui-ci aussi, nous retrouvons la folie, mais dans le style moins halluciné de la précédente, juste la violence, avec un côté un peu décalé qui arrive à faire sourire.
    - Löwenacht : une sorte de pamphlet contrre le consumiérisme, mais avec le style propre à Schweinhund, ça devient autre chose, un récit à nouveau halluciné.
    - Profondo nero : celle-ci reste à part pour moi. Je l'ai découverte il y a plus de deux ans, et si ce n'était pas le premier récit de l'auteur que je lisais (le deuxième si je ne me trompe pas), c'est celui qui me l'a vraiment fait découvrir et apprécier. Un récit sombre, où tout se cache dans les détails, où la folie est hallucinée comme pour d'autres textes, mais avec un rapport clair à son origine, à son horreur.
    - 2013-2016 : l'autre nouvelle qui se taille une place à part. Lorsque je l'ai découverte dans Dimension Trash, je l'ai beaucoup appréciée, un bel hommage aux auteurs Trash. Mais ce plaisir fut accompagné d'une petite pointe de déception, les derniers auteurs à rejoindre Trash ne s'y trouvaient pas évoqués, faute à une dead-line trop juste. L'auteur l'a reprise un peu, et c'est avec joie que je m'y suis retrouvée. Alors merci, ce sont quelques lignes qui m'ont fait extrêmement plaisir.
    - Contre-nature : cauchemar de grossesse, très malsain et sombre.
    - S.O.S. : un peu de claustrophobie, un peu d'agoraphobie, un peu de phobie tout court, et une promenade dans un New York écrasé par la chaleur, plaisante à suivre.
    - Confrontation : beaucoup moins de violence, même si elle reste à l'âffut. J'ai bien aimé cette histoire de confrontation avec ses personnages peut-être pas si improbables que ça.
    - L'altro inferno : un texte, presqu'une litanie où s'évoquent la religion, l'enfer, le mal, d'ici et d'ailleurs. Un récit puissant.
    - Blutwurst : l'histoire d'un homme à un concert, ou d'un petit garçon, ou d'un fantôme, on choisit, comme on veut, mais c'est sombre et ça fait mal.
    - L'oeil du serpent : hommage à Kââ/Corsélien, dans le style à Schweinhund, un mélange de pensées folles et une réalité brute.
    - Corps et liens : comme le précédent, un hommage au même auteur. Schweinhund y joue avec les mots, avec délectation, ça donne le résultat habituel, un texte halluciné, étouffant, oppressant, sombre, et malsain, où l'on devine l'histoire par petits coups, petites phrases, et le puzzle se met en place doucement.

    Artikel Unbekannt et Schweinhund soumis à la question par Zaroff : une interview menée par Zaroff, auteur Trash des opus "Night stalker" et "Bayou", où le compositeur du présent recueil se livre (un peu) sur lui-même, ses références, sa façon d'écrire.

    Pour conclure, je dirais que "Noir et rouge" est un livre à lire à son aise, parce que le sentiment d'oppression éprouvé sur la plupart des nouvelles invite à une pause. Il faut prendre le temps de digérer les textes, de les assimiler, parfois de passer derrière les mots, pour découvrir le sens caché. Schweinhund/Artikel est un orfèvre qui cisèle chaque phrase, les amenant loin dans la stylistique. C'est parfois ardu, ça donne un résultat étonnant, mais surtout, c'est intense, une façon de procéder que je n'ai encore jamais trouvée chez aucun autre auteur. Ca le met à part, une personnalité littéraire unique, ce qui en fait sa force.

  • Fumée de souvenir, dans Rrose Sélavy 2

    Fumée de souvenir est un sonnet composé dans les règles classiques à tendance mélancolique, si j'osais, je dirais qu'il s'agit d'un spleen. Ah ! Bin j'ai osé.

    Je l'ai écrit il y a déjà trois ans, presque jour pour jour (toute fin décembre 2013) et il reste l'un de mes préférés de ma période poésie. Il fait partie de mon recueil pour lequel j'ai abandonné l'idée de trouver un éditeur. De temps en temps, j'en soumets un à un appel à textes, pour leur donner une petite vie. Je suis donc ravie de le voir intégrer une publication.

    Après De vers et d'os (dans Naissance des deux crânes) et Le puits (dans la revue La piscine 1), il s'agit de mon troisième sonnet qui trouve une place.

  • La planète des singes (1968)

    En expédition dans l'espace, Taylor et ses trois compagnons finissent par se crasher sur une planète inconnue qui voit mourir directement Carol. Echoués dans une zone aride, les naufragés se mettent à la recherche d'un lieu plus accueillant. Après avoir marché longtemps, ils finissent par découvrir des paysages boisés, tout en même temps qu'une peuplade humaine, visiblement au stade préhistorique. Mais à peine revenu de cette première surprise, les voilà pris en chasse par une horde de singes à cheval, munis de fusils. Tandis que l'un des trois est tué, les deux autres sont capturés. Taylor se retrouve bientôt enfermé dans les geoles d'un service vétérinaire dirigé par Zira. Blessé à la gorge, il se trouve incapable de s'expliquer, de sortir du lot d'hommes muets. Malgré tout, il arrive à capter l'attention de Zira, fascinée par son intelligence, en dépit du scepticisme autour d'elle. Le jour où il s'échappe de sa prison, Taylor retrouve la parole, au grand étonnement des singes, effrayés par cette créature. Zaïus, haut responsable dans cette société rejette en bloc toutes les théories de Zira et de son fiancé Cornélius. Pour protéger son peuple, il est prêt à détruire Taylor.

    Sorti il y a presque cinquante ans, ce film réalisé par Franklin J. Schaffner reste un classique de la science-fiction, ayant généré quatre suites directes, et trois opus sorti en ce millénaire plus un quatrième à sortir cette année. Adapté du roman du même titre de Pierre Boule, il a très peu vieilli par rapport à d'autres film sf, grâce certainement à une histoire atemporelle. Bien sûr les effets spéciaux sont rudimentaires, mais les personnages et le récit demeurent suffisamment hors époque que pour regarder ce film avec beaucoup de plaisir.

  • Charogne tango (Brice Tarvel)

    Déjà un moment que je ne suis plus venue parler d'un petit bouquin TRASH. Il est temps de réparer.

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    J'ai préféré cet opus à "Silence rouge", le précédent volume trashien de l'auteur (que j'ai apprécié, n'allez pas penser le contraire), plus rouge, plus poussé dans les crimes. Les personnages, surtout, m'ont accrochée. Gonzalo et ses pulsions, Patchouli à moitié dingue, Mouna et son arbalette, l'inspecteur aussi, intriguant et pas net du tout. Et même les personnages plus secondaires comme la mère et les jumelles albinos, ou l'autre mère, tétraplégique et geignarde. Un ensemble de personnages décalés pour un tout qui finit par vous happer.
    Ce que je trouve fort, c'est que Gonzalo et Patchouli, ce sont des meurtriers, des gens, donc, détestables, mais impossible, on n'arrive pas vraiment à les détester (surtout Patchouli qui s'avère adorable malgré ses méfaits). Et l'impression, à la fermeture du bouquin, est un poil dérangeante, apprécier ces drôles de gusses alors qu'on préférerait les conspuer.
    Je qualifierais "charogne tango" presque comme une romance, mais une romance bien rouge, ce qui la rend très intéressante.

  • Greta par Cédric Murphy

    Murphy me fait le plaisir d'une belle chronique sur son blog. Merci beaucoup à lui.

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    Ce que j’ai aimé de Greta :

    Il ne s’agit pas du Trash le plus gore que je connaisse et c’est pour moi une surprise bien venue. Non pas que je n’aime pas le gore, mais j’aime être surpris. Et ici on joue plus sur l’horreur psychologique que visuelle, bien que cette dernière ne soit pas en reste, loin de là. Mais le plus impactant pour moi a bien été tout ce travail sur la psychologie du personnage et ses craintes plus que justifiées sur ce qui l’attendra le jour suivant. C’est d’autant plus prenant que cet aspect est particulièrement réussi. On se sent à la place du personnage, on subit avec elle les épreuves, et on est à la fois impatient et terrifié à l’idée de découvrir l’épreuve suivante.

    D’ailleurs, à chaque chapitre, on pense avoir atteint l’idée la plus horrible possible pour une telle histoire. Puis le chapitre suivant vient nous détromper. De l’attente sordide, on passe aux sévices purs et durs, physiques puis mentaux, puis les deux. Catherine Robert ne manque définitivement pas d’idées pour ses récits. Et si certains sévices m’ont paru un peu dénoter par rapport au reste (les jeux de société notamment, qui me semblent bien plus élaborés que les autres épreuves), tous présentent une horreur égale, sinon supérieure à ses prédécesseurs, et quasi insoutenable.

    On en redemanderait presque, à la fin, si on ne se rationnalisait pas un peu en se disant que quelques chapitres de plus nous seraient définitivement insoutenables justement.

    Enfin, une précision s’impose. Ma critique tourne principalement autour de l’aspect dérangeant et horrible de Greta. Mais c’est finalement bien plus qu’un simple texte gore ou malsain. C’est aussi un texte qui dérange parce qu’on se demande à chaque page « et moi, j’aurais fait quoi à sa place ? ». Et la réponse est rarement engageante. C’est à ce titre que Greta est aussi effroyable que géniale. Son aspect proche de la fable, survival poussé à l’extrême, en fait vraiment quelque chose d’à part.

     

     

    Ce que j’ai moins aimé :

    Un unique bémol me vient à l’esprit : j’aurais aimé en savoir plus sur ce monde où évoluent les personnages. Pas que la prison mais le monde entier autour, qui a mené à ça. Je savais bien que ça ne serait pas le but du livre, et il y a tout de même quelques éléments informatifs sur le contexte. De même, je serais d’accord si on me dit que ce n’était pas le but de l’histoire de toute façon. Mais la curiosité est tenace chez moi.

     

    Ce que j’en retiens au final :

    Greta est simplement une perle horrifique et dérangeante. S’il ne fallait en retenir qu’un mot, ce serait d’ailleurs celui-ci : dérangeant. Et addictif.

    Avec son style entraînant, son personnage central réussi et attachant, on s’enfonce dans l’horreur pure sans pouvoir se détacher de sa lecture.

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    Le lien vers l'article et donc le blog :

    http://murphypoppy.canalblog.com/archives/2016/12/29/34740861.html

  • La planète des singes : l'affrontement

    Dix ans se sont écoulés depuis les événements du premier film. La grippe simienne, issue du traitement créé dans l'opus précédent, a décimé la majorité de la population terrienne. César et les singes évadés se sont installés dans la forêt pour créer une communauté où ils vivent en paix. Mais un jour un groupe d'hommes pénètre leur territoire. Dans l'affolement, un coup de feu est tiré. Malgré cela, César les laisse partir, pour le lendemain descendre à la ville avertir les réfugiés humains que les singes ne veulent pas la guerre, mais que s'il le faut, ils la feront. Malcolm, un des survivants, décide de quémander l'autorisation de réparer le barrage hydraulique pour récupérer l'électricité indispensable à la ville. César finit par accepter, malgré le refus de Koba tout à sa haine des hommes. Dans la cité, les réfugiés décident de vérifier le stock d'armes, par précaution. Tout est en place pour diriger les deux espèces vers un affrontement.

    Suite directe (enfin, dix ans après dans l'action) de La planète des singes : les origines, le film est très agréable, plus passionnant peut-être que le premier. L'incompréhension, la peur de l'autre, la haine de celui qui est différent sont exploitées de jolie façon. Malgré les bonnes volontés, rien n'est possible. C'est une métaphore de l'humanité où ni les uns, ni les autres, ne sont vraiment les bons. Le mal est partout, tout comme le bien. Les effets spéciaux sont bien faits, avec des singes réalistes, de belles bagarres, de l'action, et de l'émotion. De quoi me donner envie de voir le troisième opus lorsqu'il sortira.

  • La planète des singes : les origines

    Ayant acquis le coffret contenant les huit films de la franchise paru depuis 1968, j'ai commencé mon visionnage par le premier épisode de la trilogie (troisième prévu courant 2017) actuelle. J'en avais vu des morceaux plusieurs fois, parfois des longs morceaux, mais je ne l'avais jamais regardé du début à la fin, le chopant à chaque fois en cours.

    Cette série est un de mes plus gros souvenirs d'enfance, et tout le monde sait comme il est difficile de lutter contre les amours d'enfance en matière de cinéma. J'avais d'ailleurs peu apprécié la version de Tim Burton au début des années 2000. Mais pour le coup, ce reboot est convaincant. L'histoire reprend en gros les bases du quatrième opus des anciens films et narre l'émergence de l'intelligence simienne, puis la révolte, et l'indépendance. Will est chercheur, son père souffre d'Alzheimer, et le jeune homme tente de trouver un remède. A cette fin, il utilise des singes pour tester un nouveau produit qui semble donner des résultats spectaculaires. Mais lors de la conférence qui lui aurait permis de lancer le médicament à grande échelle, la femelle chimpanzé, dans une crise d'agressivité incompréhensible, ruine les espoirs de Will. Convaincu que le produit est dangereux, on lui retire ses crédits et on euthanasie les cobayes. Will découvre un bébé dans la cage de Beaux-yeux, la femelle devenue incontrôlable, il comprend qu'elle ne faisait que défendre son petit, et que le produit n'est pas en cause. Il ramène le singe chez lui et le prénomme César qui grandit en montrant des signes d'intelligence précoce. Persuadé d'avoir trouvé le remède pour son père, il le lui injecte, et les résultats sont rapides et impressionnants. Durant quelques années, tout se passe au mieux, mais un jour le vaccin ne fonctionne plus. Will, de retour dans la société de recherche, en fabrique une nouvelle version, tandis que César, suite à une attaque sur un voisin pour défendre le père de Will se retrouve dans un refuge surveillé par un jeune sadique. Tout est en place pour les prémices de la révolte.

    Un film aux personnages attachants, aux singes bien faits, bien que je les aie parfois trouvé peu naturels, de jolis effets spéciaux, une histoire qui se tient. En bref, j'ai pas boudé mon plaisir.

  • Bilan 2016

    L'année se termine, plus de publications prévues d'ici le 31 décembre. Le moment d'un petit bilan. Douze mois pas mal du tout, six publications papier, trois numériques dont l'une devrait se voir en papier d'ici le mois de mars 2017;

    J'ai commencé l'année en février avec la sortie de "15 minutes avant de mourir" dans l'anthologie "Morts, dents, lames 2" chez La Madolière. La Madolière ferme ses portes, triste nouvelle, mais j'en retiens une bien sympathique maison d'édition.

    Ensuite, "La photo" est paru dans "Gandahar 6" en  juillet, sur le thème du prisonnier, série mythique des années 60.

    En septembre, "Camarade" a enchaîné, dans "La folie" aux Editions Jacques Flament, court récit d'une page parmi une pléthore d'auteurs.

    Vient ensuite "De vers et d'os" dans "Naissance des Deux Crânes" aux Editions des Deux Crânes, un sonnet classique, mon premier publié. En novembre.

    Décembre a été double, avec d'abord, "Le puits" dans la revue "La Piscine, numéro 1", un autre sonnet classique.

    Puis, "Il t'attend dans l'entrée" dans le fanzine "Violence, numéro 2", dont je recevrai bientôt mon exemplaire.

    Côté numérique :

    Pour commencer, en septembre, "Procession" dans "L'écho de l'étroit chemin 21", un haïbun, genre mêlant prose et haïkus.

    Suivi d'un pantun sans titre, en novembre, dans la revue "Pantouns, numéro 18".

    Et pour terminer, "Neige rouge" a clôturé l'année dans l'anthologie "Hiver" aux Editions secrètes, parution qui devrait sortir en papier d'ici le mois de mars.

    Visuel couvertures 2016

  • Je crache sur ta tombe

    Jennifer Hills, écrivaine, part dans un chalet isolé pour terminer son roman. Peu avant d'arriver, à une station essence, elle rencontre un groupe d'hommes qui lui indiquent où se trouve sa destination. Peu de temps après, la jeune femme est réveillée en pleine nuit par des bruits venant de l'extérieur. La bande rencontrée plus tôt surgit. Jennifer sera torturée et violée par les cinq tarés. Pour survivre, elle se jettera du haut d'un pont dans l'eau. Ses agresseurs la pensent morte, mais malgré leurs recherches, ne retrouvent pas son corps. La victime a pourtant survécu et prépare sa vengeance. Et cette vengeance sera sauvage.

    Un film de rape and revenge, assez classique dans le propos, mais violent comme il faut. A éviter si on a le coeur sensible. La scène de viol est assez longue, limite voyeuriste, et les vengeances sont sauvages, voire même gore. Personnellement, j'ai bien aimé, justement pour le côté extrême et les différentes "exécutions" assez bien trouvées.

  • Greta, un an déjà

    Greta a un an, déjà, c'est le moment d'un petit bilan. Autant commencer par le tout début, la génèse, même si j'en ai parlé précédemment. Je ferai assez court. Greta fut d'abord une petite nouvelle destinée à un concours sur l'écritoire des ombres. Après quelques jours, bien avant la fin du concours, j'ai repris ce texte et je l'ai allongé, juste par envie, sans savoir où j'allais ni de combien s'allongerait le récit d'origine. J'ai terminé le premier jet en trois semaines, juste en dessous des 150 000 sec. Schweinhund, directeur aux éditions TRASH, qui fréquente aussi l'écritoire des ombres, m'a proposé de le lire. Ce que j'ai accepté avec reconnaissance, recevoir un avis de quelqu'un bien au fait de ce genre de littérature, ça ne se refuse pas, au contraire. Et le retour fut enthousiaste, à tel point qu'il a décidé de l'envoyer à son comparse Julien Heylbroeck. Comparse qui a donné un bel avis positif également. Puis la proposition de le publier. Incrédulité, mais surtout joie difficilement définisable. Il me restait à allonger encore un peu le signage pour correspondre au format des livres TRASH. Pas facile de se remettre dans le bain après plusieurs mois sans m'être replongée dans le manuscrit. Mais avec une si jolie carotte sous le nez, rien d'impossible. Puis ce fut l'attente, et les corrections, moment passionnant, et puis de nouveau l'attente. Greta se préparait pour sa sortie en novembre de l'année passée. Quel plaisir alors de le voir apparaître sur la boutique, puis de me rendre à Sèvres et fêter sa sortie officielle. Une vingtaine de dédicaces. Croyez-moi, ce fut une journée inoubliable, je n'en revenais pas.

    Depuis, plusieurs mois se sont donc écoulés. Des critiques sur le roman sont tombées, très positives. Là aussi, à chaque fois, je n'en revenais pas. Mon petit bouquin plaisait à ses lecteurs. C'est gratifiant, c'est émouvant, et je ne peux que dire un merci du fond du coeur à ces lecteurs qui ont pris le temps de me faire un retour.

    Et puis surtout, un nouveau merci à mes éditeurs, Schweinhund et Julien Heylbroeck. Si Greta a eu cette vie, c'est grâce à vous, c'est vous qui m'avez fait confiance, c'est vous qui m'avez soutenue et accompagnée durant toutes les étapes. Il y a des tas d'éditeurs, mais avec vous, j'ai chopé un beau duo de personnes impliquées, motivées, et à l'écoute. Des interlocuteurs que je ne peux que souhaiter à chaque auteur. Un réel plaisir et un véritable honneur d'avoir travaillé avec vous.

  • Sèvres 2016

    Sèvres ! Ah quel plaisir pour moi d'en parler. Sèvres qui fut ma première expérience d'auteure en dédicace. C'était l'année passée. Un moment inoubliable et inoublié. J'étais donc obligée d'y retourner, plus fort que moi, il fallait que j'y retourne.

    Bien sûr, le contexte était différent. Je connaissais déjà, je n'avais pas de nouveauté littéraire à défendre, mais qu'importe, il me tardait de m'y retrouver une nouvelle fois.

    Comme pour la précédente édition, pour m'éviter un départ de nuit, et une fatigue à l'arrivée, j'ai démarré la veille, le vendredi matin. J'avais repéré, à peu près, ma route, pointé un hôtel pas trop cher. On verrait bien sur place comment se passerait la fin du voyage.

    Aucun souci jusqu'à la sortie « Porte de Saint-Cloud », pas de problème de circulation, météo agréable pour rouler. Tout baignait quoi.

    Bien sûr, ça ne pouvait pas durer. Ma mémoire pour la fin du trajet, pas très efficace, m'a fait défaut. Et je me suis retrouvée perdue à la vitesse grand V. Plus qu'à me trouver une place de parking et me garer pour tenter de trouver un plan de ville, qu'on trouve toujours quand on n'en a pas besoin, mais puisque j'en avais besoin, il n'y en avait trace nulle part. Je prolonge ma marche jusqu'à un carrefour, et je vois la rue du Point du jour. Elle me dit quelque chose cette rue, mais sans plus. La poste ayant un bureau sur un coin, j'y entre, c'est qu'ils doivent pouvoir me renseigner à la poste, ce sont eux qui trimballent des millions de lettres par an. Et bien non, ils ne connaissent pas l'hôtel que je cherche.

    Motivée, je décide de remonter cette rue qui me dit quelque chose. A son terme, une place, mais toujours pas trace de mon hôtel, et d'aucun autre d'ailleurs.

    Autant faire demi-tour, pas envie de marcher encore des mètres et des mètres, pour pas grand chose. Tout en cheminant, je fais bien attention aux divers bâtiments. Si je ne trouve pas l'hôtel sélectionné de chez moi, j'en trouverai bien un autre. Nada, évidemment.

    Un point presse. Bon, on va demander, peut-être qu'ils seront plus au courant qu'à la poste. Le bonhomme derrière son comptoir me regarde comme si je venais de Mars, mais consent à me répondre du bout des lèvres qu'il ne sait pas où il y a un hôtel, mais qu'il y en a un en sortant à vingt mètres à droite (oui, c'est contradictoire comme réponse, mais je ne relève pas, au contraire, je remercie).

    A peine extirpée du magasin, je regarde dans la direction indiquée, et que vois-je ? Et bien oui, un hôtel devant lequel j'étais donc déjà passée deux fois. Et comble d'ironie, cet hôtel était celui que je cherchais en vain depuis une heure. Je m'étais garée à cinquante mètres et je l'avais donc longé deux fois sans le voir.

    Je réserve ma chambre, puis retourne à mon véhicule prendre mes bagages (c'est que je voyage chargée moi, j'ai pas besoin de plus du quart de ce que je transporte, mais j'aime bien). Je déniche un horodateur (cela-dit trop tard, j'avais déjà le joli petit papier vert), insère ma monnaie pour la durée maximum (système de merde qui ne permet que deux heures au mieux), j'attends mon ticket. Bien évidemment pas de ticket. Tant pis, je laisserai le petit papier vert sur le pare-brise.

    Soirée tranquille, nuit tranquille, me préparer le matin tranquille, tout se passe tranquille donc. Ah oui, quand même, si j'avais le dentifrice, j'avais oublié ma brosse à dent. C'est pas évident avec les doigts, mais à défaut hein !

    Me voilà en route pour les rencontres de l'imaginaire. J'avais échoué à Boulogne-Billancourt, et je craignais de me gourer encore une fois de rues, mais non, nickel. Je trouve même une place de parking pas trop loin, avec un horodateur qui fonctionne et consent à me donner un ticket (pour deux heures bien sûr, et quand j'ai voulu le renouveler, l'horodateur ne voulait plus de ma monnaie, tant pis pour lui, moi j'ai pas insisté).

    Je suis là un peu tôt, donc j'ai attendu patiemment que le temps s'écoule en lisant. Et puis, je me suis dirigée vers le SEL. De loin, je repère Julien Heylbroeck, un de mes éditeurs. Cool, parce que moi, je suis stressée, alors un visage que je connais déjà avant même d'entrer, je ne peux pas rêver mieux. Julien discute avec deux personnes qui me tournent le dos. Moi, je focalise sur Julien, tout à mon soulagement de commencer la journée ainsi. J'arrive près du trio, je dis bonjour à Julien, je ne regarde pas ses interlocuteurs, puis, je me remets en marche. C'est là que les-dits interlocuteurs m'interpellent. Gros moment de gêne, je n'avais même pas réalisé que Julien discutait avec Schweinhund, mon deuxième éditeur. Je vous le dis, j'ai vécu un beau moment de solitude. Fallait bien que je démarre ma journée avec une gaffe, ça déstresse pour la suite. Parce que je crois que je pouvais pas faire pire comme maladresse.

    Et la journée s'écoule. Pareille et différente à l'année passée. L'émotion est toujours là, je suis toujours mal à l'aise au milieu de tout ce monde, mais au moins, cette fois, on m'a (un peu) entendue causer. J'ai osé m'adresser à des personnes que je ne connaissais pas encore, pour acheter, pour faire dédicacer, pour me présenter même (et ça, quand on me connaît, on sait que c'est un effort digne d'un coureur de marathon). J'ai même sorti les bières de ma camionnette (je rappelle que l'année dernière, je ne l'avais pas fait et étais retournée avec). Non, dans l'ensemble, je m'épaterais presque.

    Sauf que les bières, j'en ai bu une première en début d'après-midi, et je me suis laissée tenter par une deuxième en fin de journée. Cette deuxième, euh... bin, c'était une erreur. Elle m'est montée à la tête direct. Et donc, oui, j'étais bourrée. Incapable de repartir le jour même. Qu'à cela ne tienne, ce n'était pas ça qui allait me tracasser. Je me suis aménagé un coin dans ma camionnette, et je me suis endormie jusque quatre heures vingt du matin.

    Puis retour à la maison, tranquillement.

    Il me faut remercier mes éditeurs, Julien Heylbroeck et Schweinhund. Sèvres c'est grâce à eux, cette expérience formidable, ces rencontres magnifiques, ces moments inoubliables n'existeraient pas pour moi sans eux. Alors merci mes chéris, je vous adore.

    Si je ne devais pour toujours ne faire qu'un salon, ce serait Sèvres.

    Vivement l'année prochaine.

  • Eden lake

    Jenny, maîtresse d'école, et son fiancé Steve décident de passer un week-end loin de la ville, au bord d'un lac perdu. Sur place, leur tranquilité est perturbée par une bande de jeunes bruyants et agressifs. Exaspéré par leur chien et leur musique, Steve leur demande de se calmer et se fait remballer. L'histoire aurait pu en rester là, mais le lendemaiin, le couple découvre que leur voiture a disparu. Aucun doute pour eux, il s'agit de la bande de loubards en BMX. De là, l'horreur va bientôt se déchaîner.

    Au départ, j'ai trouvé la mise en place un peu longuette, puis j'ai eu un peu peur de voir une énième revisitation des touristes perdus dans un coin paumé et poursuivis par les dégénérés de l'endroit. Et bien sûr, c'est ce à quoi on a droit. Mais pourtant, le film se révèle agréable à regarder, le scénario n'hésite pas dans les scènes dures (sans pour autant verser dans le gore pur), et les personnages des mômes sont crédibles, entre le "chef" taré du groupe et ses copains plus ou moins d'accord avec l'escalade de crimes. Le final est également sympa, assez différents des fins habituelles, tout en en étant pourtant proche.

    Un moment bien sympa donc.

  • Soulmates (L'élixir du mal)

    Sarah rencontre le célèbre écrivain Wayburn qui l'invite chez lui. Mes ses intentions sont loin d'être innocentes. Pour cet être immortel de plus de 600 ans, les femmes ne sont que des réceptacles pour sa défunte épouse. Celle-ci peut ainsi, l'espace de quelques heures, revenir à la vie. Malheureusement pour le romancier, Sarah ne boit pas le poisson et s'échappe.

    Pas très emballée par ce film. Je l'ai trouvé kitsch, ce qui n'est pas toujours un mal, mou et longuet, avec une fin peu originale. La trame est faiblarde, on ne sait rien du passé de l'écrivain et son épouse, pas plus qu'on n'a d'info sur comment ils sont devenus ce qu'ils sont, comment il est devenu immortel, par quel sortilège, elle peut revenir à la vie. Si on n'a pas toujours besoin de réponses, ici, elles manquent quand même. Le jeu d'acteur est juste correct. Bref, un film qui peut se regarder et qui arrive même à faire sourire parfois, mais qui s'oubliera bien vite.

  • Neige rouge, dans Hiver (aux Editions secrètes)

    Ma nouvelle "Neige rouge" sera au sommaire de l'anthologie "Hiver" des Editions secrètes. Ce texte, comme son nom l'indique, sera à tendance rouge, mais je n'en dis pas plus. Une première version courte a été écrite à l'occasion d'un atelier sur base d'une image qui montrait un paysage de neige avec un personnage visiblement blessé. A l'occasion de l'appel à textes, je l'ai reprise pour l'allonger et correspondre au signage.

    Lorsque j'ai vu qu'il y avait 137 textes en lice, j'ai rangé mes maigres espoirs (toujours très maigres mes espoirs) au placard. Je n'imaginais vraiment pas avoir une chance. Grosse surprise et grande joie de voir apparaître un statut facebook annonçant les heureux élus, avec au sein de ceux-ci, ma pomme.

    Le lendemain, hier, j'ai reçu une deuxième bonne nouvelle. La revue "Pantun" a sélectionné mon pantun malais que je leur avais envoyé pour leur prochaine publication numérique. Bien contente aussi, car au départ, j'avais envoyé un pantoum français, mais ce n'est pas ce qu'ils cherchent, et si ce n'est la ressemblance de dénominations des formes, les deux sont très différents. Je me suis dit que j'allais essayer d'en écrire un, juste pour tenter le coup. Quelques minutes plus tard, j'envoyais cet essai. Encore une fois sans grands espoirs. Et cette première fois a convaincu les décideurs. A nouveau à ma grosse surprise.

  • Sheitan

    Bart, Thaï, Ladj, Yasmine se retrouvent éjectés d'une boîte de nuit. Ils décident d'accepter la proposition d'Eve rencontrée sur place et de l'accompagner chez elle dans des campagnes lointaines. Là, ils font connaissance avec Joseph, un être un peu bizarre faisant office de gardien de la propriété. L'épouse de Joseph serait enceinte et travaille sur une poupée qu'elle prépare pour le futur nouveau-né. Bart aimerait repartir tant l'attitude de Joseph le met mal à l'aise, mais Ladj et Thaï qui espèrent conclure avec les filles refusent. Dans la maison, tout a l'air un peu bizarre ou décalé, les habitants du coin ont tous l'air d'être attardés, mais aucun des trois amis n'y fait vraiment attention.

    Un drôle de film dont je ne peux vraiment dire si je l'ai aimé ou pas. Je crois que oui. Je ne l'ai regardé que parce que les enfants m'y ont poussée. Deux contre deux pour dans l'appréciation, deux qui l'avaient adoré, deux qui n'avaient pas du tout aimé, il fallait bien que je me fasse mon opinion. C'est donc un film bizarre où on a difficile d'apprécier un tant soit peu un seul personnage. Que ce soit les jeunes de banlieue ou les paysans du coin, tous sont antipathiques pour une raison ou une autre, sauf peut-être Yasmine dont le rôle est peu étoffé. La fin bien qu'attendue est plutôt bien faite.