Articles de catherinerobert68

  • Thanatéros vu par Fantasio

    Je pensais avoir partagé les quelques chroniques reçues pour Thanatéros, mais non (à l'exception de celle de Zaroff). Il est plus que temps que je m'y colle, mais comme on dit : mieux vaut tard que jamais. Cet avis est le tout premier paru sur mon recueil et ses deux romans courts.

    Attention, gros spoiler inside.

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    Thanateros de Catherine Robert 

    Au niveau de la jonction à l'épaule, les avant-bras se séparent du reste du corps, lentement, trop lentement. Malgré les hurlements, Anita a l'impression d'entendre le bruit mouillé d'une viande qu'on déchire. C’est alors que les chairs cèdent, suivies des muscles, des cartilages. Les os s'arrachent, le sang gicle en deux gros jets et les bras tombent sur le béton, éclaboussant autour d'eux, sanglés par les chaînes qui continuent à se dérouler.
    LARMES DE SEXE 
    Et s’il existait une société basée uniquement sur le sexe ? Et si cette société était fondée sur un système de caste générant privilèges, exclusions et exploitation de l’homme par l’homme ? Et si un grain de sable venait gripper cette belle machine, jusqu’à la faire salement dérailler ? 

    TRANCHES DE MORT 
    Romane, Anita, Samantha. Trois femmes soumises à la brutalité masculine, évoluant dans des univers clos ou carcéraux. Trois mondes atroces, repliés sur eux-mêmes, où fusionnent les pulsions de sexe et de mort. Trois destins si proches qu’ils pourraient bien n’en faire qu’un. 
    Deux courts romans d’horreur inédits et dépravés destinés à l’origine à la collection TRASH. Quand l’autrice de Greta célèbre les noces de sang de la dystopie et du Sex and horror. 

    Attention, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains ! Pornographique dans le premier roman il bascule dans la torture totale dans le second ! 
    Dans « Larmes de sexe », Catherine Robert imagine une dictature sexocratique. Une succession de courtes nouvelles dessine petit à petit un monde assez terrible dont le seul but est la jouissance sexuelle obligatoire. Cette sorte de « 1984 » pornographique est intéressant pour les problèmes posés car la jouissance va souvent avec domination et même l'esclavage. Et qui vivra par l'épée, périra par l'épée. Ici c'est une sorte de super-sida qui anéantira cette dictature. Les histoires s'intitulent « Sexilés », « Sexécrable », Sexistence », « Sextinction », etc. 

    Avec « Tranches de mort, on n'est plus dans la dentelle. Cela commence par le récit d'une petite fille meurtrière et se termine par une grand-mère massacreuse sanguinaire. C'est la même , tour à tour victime et bourreau ! Les récits qui composent ce romans ont tous, sans exceptions hyper durs et très éprouvants. 
    Mais cette violence, ce gore assumé, n'est pas gratuit et arrive à créer une ambiance mortifère, véritable écrin vénéneux pour un roman terrifiant mais passionnant. 
    Un livre, deux romans qui poussent les limites du glauque, du dépravé et de l'atroce jusqu'à un point ultime. Il faut cependant noter que Catherine Robert a un véritable talent d'écriture et si Thanateros est une épouvantable descente dans l'enfer de la perversité humaine, c'est aussi une perle noire à déconseiller aux âmes sensibles et à conseiller aux nombreux pervers qui aiment ce genre de littérature. J'en fais partie !


     

  • Thanatéros - extrait 2

    Un deuxième extrait. Cette fois-ci, pris dans le deuxième roman faisant partie de Thanatéros. Le début du livre 2 : Yin et yang.


    Livre deux : Yin et yang

     

    CHAPITRE PREMIER

     

    Quel jour ? Jeudi ou vendredi ? Pitié ! Faites qu'on ne soit pas vendredi !

    Mais quelle importance, l'un ou l'autre. Le vendredi finissait toujours par arriver. Immuable, malgré toute la volonté que mettait Anita à le repousser.

    Le soleil doit être bas sur l'horizon. Ses rayons ne passent plus le soupirail. Seule une ampoule à la clarté crue éclaire la pièce. Anita aimerait pouvoir l'éteindre, mais l'interrupteur est hors de sa portée.

    Comme la vie. Comme tout.

    La jeune femme tourne la tête vers la porte, elle n'est même plus inquiète. Bientôt, elle entendra la clé tourner dans la serrure. Son corps lui semble réglé telle une horloge au tic-tac-sentence. Les secondes, minutes, heures s'écoulent de façon monotone et ne servent plus qu’à ponctuer les rituels réguliers. Le petit déjeuner, tôt le matin, le dîner, tard le soir. Entre les deux, rien. Juste le temps qui passe, juste les pensées qui tournent. Et chaque fois, avant de manger, se soumettre. Pour vivre, même si elle ne le veut plus. Là-dessus non plus, elle n'a pas prise.

    Depuis quand ? Un mois peut-être. Je n'en suis pas sûre. C'était un mardi soir, une certitude au moins. Pourquoi suis-je rentrée par ce foutu raccourci ? Pourquoi ?

    Juste pour faire la maline.

    Tais-toi ! Je voulais seulement gagner un peu de temps pour voir le film.

    Et rabattre son caquet à l'imbécile. Tu sais, Julien.

    Julien ! Le si beau Julien ! Le tellement insupportable Julien ! C'est vrai que c'est lui qui m'a mise au défi. Et j'ai foncé. Comme d'habitude. Même pas peur ! Et je suis là. À attendre, je ne sais plus quoi. On est quel jour ? Pas vendredi. Je ne veux pas qu'on soit vendredi. Il faut que je réfléchisse. Combien de jours depuis vendredi dernier ? Six, au moins. Ou sept. Il a plu dimanche. Mais ensuite ? Je ne sais plus… Pourquoi je lui ai répondu ? Une pharmacie. Tout ça pour une pharmacie !

    Tout ça parce que tu es idiote.

    Oui, aussi. Tu as raison. Mais que voulais-tu que je fasse ?

    Le bébé était si mignon sur son siège à l'arrière. Où est-il, ce bébé ? Je ne l'ai jamais entendu. Il est peut-être…

    Le bruit des pas ramène Anita au présent. Elle se crispe un peu, serre les dents.

    Pas vendredi ! Pas vendredi !

    La clé qui tourne. L'homme qui entre. Et l'autre. Les yeux bandés, la bouche bâillonnée. C'est vendredi. Hélas !

    La jeune femme reste assise au bord de son lit de béton. Pas un mouvement dans ses membres crispés. Son geôlier ne la regarde pas et se contente de pousser devant lui le clochard destiné à ses jeux hebdomadaires. Un pauvre hère, sans âge, comme souvent dans cette catégorie de population. Une barbe hirsute lui mange le visage. Il pue et sa peau crasseuse frémit sous les coups du tortionnaire.

    Anita a les yeux fixés sur le couple imprévu. Elle aimerait fermer ses paupières, mais elle ne peut pas. Elle forme le public de la pièce macabre qui va se jouer. En détourner le regard équivaut à une punition. Comme la première fois.

    Ligotée avec de la corde rêche et épaisse. Serrée si fort. Elle en a encore des marques. Ses jambes et ses bras qui s'engourdissent, sa respiration presque impossible. Et lui qui la brûle avec un cigare, encore et encore. Elle a cru mourir, elle ne le voulait pas encore. Mais la mort lui est interdite. Elle est le public. Pour elle, juste la douleur.

    Et le spectacle.

    Le bourreau installe sa nouvelle victime sur la table en bois rustique. Du matériel solide, maculé de taches sombres. Une odeur âcre s'en dégage en permanence, surtout dans les heures qui suivent la séance. Des anneaux de métal immobilisent poignets et chevilles. Deux autres enceignent le ventre et la gorge. Le malheureux peut à peine bouger.

    Où a-t-il trouvé un objet pareil ? Sur une brocante peut-être… quoique, ça m'étonnerait, on ne vend pas ce genre de trucs n'importe où. Peut-être qu'on se trouve dans un vieux château et qu'elle faisait partie du mobilier. On doit être dans une ancienne salle de torture. Ou peut-être l'a-t-il faite fabriquer selon ses goûts… les goûts bizarres de mon homme en noir. Chacun ses goûts, c'est maman qui le disait. Je suis bien d'accord. Moi, j'aime me promener dans les forêts ensoleillées. Et le vent me chatouille. Je cours dans les herbes et les fleurs. Il fait doux, je suis bien…

    Un cri la sort de ses pensées. C'est encore raté. La semaine, lorsqu'il s'amuse avec elle, elle y arrive pourtant. Elle le laisse faire et s'évade. Mais jamais le vendredi. Les hurlements l'atteignent et elle assiste malgré elle à la séance.

    Les travaux n'ont pourtant pas commencé. Travaux est le terme qui avait fini par s'imposer de lui-même. Le psychopathe opère minutieusement, avec des gestes posés, presque chirurgicaux, sans un mot, sans un sourire. Son visage est en permanence fermé, inexpressif. Impossible de savoir ce qu'il pense ou ressent. Aucune joie, aucune colère, aucune jouissance. Des traits vides. Des yeux vides. Un cœur vide. Une enveloppe charnelle sans âme.

    Le tortionnaire a son habituel cigare. Il ne fume pas, se contente de le garder allumé, rougeoyant. Puis il l'applique sur la peau. C'est le signal du début des festivités, le lever de rideau. Malgré les plaintes de douleur du supplicié, Anita entend le grésillement. L'odeur de cochon brûlé s'infiltre dans ses narines. Elle essaie de respirer le moins possible, mais ses poumons refusent d'obéir et les effluves la remplissent.

    Les traces rondes et rouges se multiplient, couvrent de plus en plus de surface. L'homme semble ne pas se lasser. Mais il va se lasser. La victime ne sait pas encore que le pire reste à venir, au contraire d'Anita.

  • Thanatéros - extrait

    Choisir un extrait n'est pas une chose évidente, j'ai reporté la chose pendant des semaines. Que choisir ? Les textes composant Thanatéros sont violents et pornographiques. La logique aurait été de choisir un passage montrant bien ces facettes, mais finalement, je vais opter pour plus soft, un morceau visible par tous (enfin, j'espère), le début du premier chapitre.

    Sexercice

     

     

    Il est temps de passer aux sexercices pratiques.

    Les élèves se pressèrent autour de Lydie, excités. Leur premier travail non théorique, ils en avaient rêvé si souvent. Des petits rires nerveux fusaient de partout à la fois, quelques plaisanteries aussi.

    Un peu de calme s’il vous plaît. On ne prend pas l’initiation à la légère. N’oubliez pas : un esprit sérieux dans un corps épanoui et libéré, le Chemin du Bonheur.

    Logan se rapprocha pour mieux profiter des instructions. S’il avait horreur des cours où il devait écrire et enregistrer à longueur de journée, il attendait avec impatience de tâter de la marchandise. Leur monitrice s’était assise sur le bureau face à eux, jambes écartées. Elle ne portait pas la combinaison de rigueur, mais une minuscule tunique qui dévoilait ses charmes plus qu’elle ne les masquait. Sous ce vêtement, elle se trouvait nue, et sa position indécente offrait aux jeunes gens une vue imprenable sur son sexe à la pilosité abondante. Les garçons, mais aussi quelques filles ne pouvaient détacher leur regard de l’entrejambe exposé, et Logan remarqua plusieurs bosses déformant les tenues réglementaires.

    Bien, nous allons commencer. Comme vous le voyez, je suis excitée, ma vulve est humide, et elle n’attend qu’une chose, c’est d’être assouvie. Dans l’idéal, il lui faudrait un sexe pour la contenter pleinement, mais ce sera pour une autre fois. Je n’ai donc que mes doigts à disposition. Regardez bien comment je procède. Plus tard, lors de vos rendez-vous, cela vous sera utile pour satisfaire vos compagnes, et vous mesdemoiselles, pour peut-être diriger vos partenaires.

  • Thanatéros vu par Zaroff

    Zaroff est l'un des premiers à m'avoir honorée d'une critique, et une bien jolie critique.


    Si George Orwell avait engrossé Kathe Koja, leur fille serait Catherine Robert. Et son parrain serait le regretté Jack Ketchum. Ce live est la bible du Mal, de la Perversité et de la Domination. Partis de rien, ces deux romans n'auraient sans doute jamais vu le jour sans le redoutable regard acéré de Schweinhund, co-directeur de la collection noire chez Rivière Blanche. Ce puzzle de nouvelles disparates devaient forcément former quelque chose de cohérent, tel un Golem d'argile. Le récit de départ fut Sexcellence, un court texte de 10 000 signes qui amena, à terme, un bourbier de treize chapitres, l'autrice sentant que cette atmosphère valait la peine de s'y attarder. Et c'est à force de persévérance, de conseils, de remise en question entre ces deux protagonistes que ce remodelage constant, augmenté de deux autres textes, donna naissance à LARMES DE SEXE. Société fictive basée sur le règne du sexe, de ses castes et de ses perversions sociétales. Des destins féminins à des degrés divers, en fonction du physique, des attraits et aptitudes sexuelles, de la rigueur à tout supporter et à approuver dans cette déshumanisation progressive où la femme n'est qu'un objet dans l'instauration d'un pouvoir phallocrate. Cette dystopie ne ménage rien aux lecteurs et Catherine parvient à nuancer les scènes pornos sans tomber dans une répétition sans fin et insipide. Il faut rendre honneur aux titres des chapitres qui composent cet opéra sordide : Sexercice, Sexamen, Sextérieur, Sextasy, Sexogamie... 17 chapitres implacables mélangeant apo, dystopie, torture porn, zoophilie, SF où l'écriture lyrique et endiablée est au service de récits forts, angoissants, traumatisants. Il y a peu de femmes dans l'univers du gore et c'est regrettable. Leur vision du genre est impitoyable, clairvoyante, trouble et dérangeante. Il faudra compter avec Catherine Robert désormais.

    Nous retrouvons un ton plus noir avec TRANCHES DE MORT. Encore une fois, Schweinhund décela une signature commune dans différents textes durs, comme Péché de chair (Ténèbres 2015), Yin et yangJe suis méchante... Destins brisés où la folie s'accouple avec la mort, parricide, cannibalisme, réclusions physiques, cloisonnements psychologiques... presque impossible d'identifier le bourreau et sa victime. Souvent la femme accepte son sort pour atteindre la liberté. Désillusion, acceptation et trépas. Le tout empreint d'une subtile spiritualité. Cette belle réussite prouve surtout qu'une collaboration étroite entre un directeur de collection et une autrice permet un résultat étonnant, visionnaire et original. Un œil extérieur peut changer la donne et semer le désarroi chez un écrivain. Cette dualité fondée sur la confiance était de mise chez TRASH ÉDITIONS (j'en sais quelque chose) et elle a fait ses preuves. Le fait de retrouver cet état d'esprit, cette réciprocité de talents chez Rivière Blanche, dans ce cas précis, ne pourra qu'être bénéfique et, en premier lieu, pour les lecteurs désirant découvrir des thèmes inusités. Un grand bravo à ce cercle de passionnés pour cette (douloureuse) expérience. Et mille mercis à Catherine Robert d'avoir mis les mains dans le pétrin, sans fausse modestie ni orgueil déplacé (ce qui est souvent le cas chez certains écrivaillons bouffis de vanité). Ce bouquin, sorti des tripes et digne d'un Siébert, laissera des traces indélébiles dans notre domaine commun. Catherine et Schweinhund, je vous baise les pieds.


    Envie de vous plonger dans mes enfers, c'est par ici que ça se passe : http://www.riviereblanche.com/noire-n108-thanateros.html#7c89a7ba502a98177a2a4198f8ea3fc7

  • Résumé de Tranches de mort (Thanatéros partie 2)

    Avec Tranches de mort, c'est à un périple en enfer que je vous invite. Un enfer sur terre où n'existent que la souffrance, celle reçue, parfois rendue là où c'est possible, parce qu'il n'y a pas d'autres choix.

    Le livre, que vous tiendrez peut-être bientôt entre vos mains, commence avec Samantha qui nous raconte son histoire de petite fille naviguant entre naïveté et perversité, dans un environnement tout aussi déviant qu'elle. Mais Samantha ne veut pas être une victime. Ensuite, nous retrouverons Anita, prisonnière d'un mystérieux homme mutique, Anita qui ne peut que subir l'horreur imposée par son tortionnaire, vendredi après vendredi, car le vendredi n'est pas un jour comme les autres. Pour Romane, était-ce une si bonne idée que de rejoindre cette communauté, façade pour une secte aux agissements de plus en plus cauchemardesques ? Quant à cette petite vieille, exilée dans un pays lointain, en chaise roulante, que peut-elle bien encore attendre de la vie en dehors de ses repas charitables mensuels ? De la violence faite aux femmes, de la violence des femmes, au fond le destin unique de la femme martyrisée de par le monde, de par les âges.

    Et si vous n'en avez pas encore assez, un carré bonus de quatre courtes nouvelles vous est offert. Pour poursuivre encore un peu la traversée des enfers.

  • Résume de Larmes de sexe (Thanatéros partie 1)

    Dans un monde futuriste (voire parallèle), une société s'est construite autour du sexe. Celui-ci régit l’entièreté de la vie quotidienne, quelque soit la classe sociale, ou à peu près. Dès l'enfance, des cours sont dispensés amenant à un diplôme, et ledit diplôme déterminant les obligations. Car, oui, dans cette ville, le sexe n'est pas que plaisir, il est, surtout, contraintes. Contraintes, et aussi dérives. Au gré des chapitres, on fera connaissance des différentes facettes de la vie de plusieurs personnes : séance d'étude, examen, devoirs de tous les jours, des mieux lotis comme des plus misérables, loisirs toujours déviant, religion décadente, recherche scientifique... Petit à petit, on plongera dans l'horreur d'un fonctionnement dédié à la jouissance imposée. Une telle façon de vivre est-elle possible ? A vous de le découvrir en vous précipitant sur Thanatéros, toujours disponible ici : http://www.riviereblanche.com/noire-n108-thanateros.html#7c89a7ba502a98177a2a4198f8ea3fc7

  • The mist (la série)

    C'est une adaptation totalement libre du texte de Stephen King. On y a gardé la brume arrivée dont ne sait où, même si des expériences militaires sont insinuées, on a gardé le supermarché et l'effritement du vernis de civilisation des survivants, ainsi que la folie qui saisit certains, mais pour le reste, c'est une toute autre histoire avec de tout autres personnages.

    La brume a donc recouvert la petite ville où vivent Kevin et sa famille (Eve sa femme, et Alex sa fille). Séparé d'elle au début du phénomène, Kevin tente tout au long des épisodes de les rejoindre, accompagné d'Adrian, un ami de sa fille, de Bryan, peut-être un soldat amnésique et de Mia, une junkie. L'intrigue se concentre sur trois groupes, celui de Kevin, celui d'Eve dans le supermarché, et celui de Nat, devenue folle suite à la mort de son mari et d'une vision d'horreur dans la brume. Le côté psychologique oppressant de la nouvelle et du film est toujours présent mais moins percutant, peut-être parce que entrecoupé par des scènes d'action. On perd un peu de ce qui a fait le succès de cette histoire.

    Une seule saison, puis la série a été arrêtée. Dommage, ça se laissait regarder, même si ça n'égale pas en qualité le récit original ou le film réalisé par Darabont.

  • Magie rouge (Philippe Ward)

    Il serait plus que temps que je termine de compiler mes petites chroniques de ces rouges bouquins. Surtout qu'il ne m'en restait qu'un sur les vingt de la collection. Voici ce que j'en disais il y a déjà presque deux ans :

    Malgré un thème que je fuis en général (la politique), j'avais envie de lire le bouquin. Et je n'ai pas été déçue. L'histoire est assez classique mais elle est bien foutue et vous entraîne. Le mélange politique et magie se fait de bonne façon et on suit avec intérêt la bataille que se livre les deux politiciens de plus en plus dépassés par l'autre bataille, celle dans l'ombre, entre des puissances bien plus terrifiantes.

    Les touches gore ne sont ni exagérées, ni insuffisantes, juste ce qu'il faut en dosage avec la petite note de sexe malsain qui convient.

    Et en petit ajout, un bref résumé : dans un petit bled de la France rurale, un maire, candidat à sa propre réelection, se voit trahit par son adjoint prêt à se lancer également dans la course. En rage face à l'audace, il s'adresse à sa soeur, une sorcière, pour l'aider à gagner. Jusqu'à ce que son adversaire fasse de même. Et les coups bas deviennent de plus en plus sanglants.

  • GoreZine 1

    La littérature gore n'a que peu de collections dédiées, et encore moins depuis que les Editions TRASH ont mis la clé sous le paillasson. En fait, il n'y en a plus (pas que je sache en tout cas). Alors, un fanzine qui prend le relais, on ne peut qu'applaudir. Et quand je suis dedans, j'applaudis deux fois plus (ça ne vous empêche pas d'applaudir une fois hein).

    Réunies en deux petits fasicules format A5 agraffés, numérotés 1.1 et 1.2, 18 nouvelles gorifiques. Agrémentant les pages, de nombreuses illustrations en noir et blanc. Une centaine de pages (couvertures comprises) de littérature sanglante pour les amateurs privés de leurs tripailles favorites. 

    Des illustrations de : A4 Putevie – Audrey Faury – Clothilde Sourdeval – Krakra – Mécano Lacrymo – Nils Bertho – Pakito Bolino – SSolœil – Zigendemonic
    [Couverture d'Ana Prr Prr]
    Des textes de : Luna Beretta – Charles Bösersach – Jacques Cauda – Pascal Dandois – Raphaël Eymery – François Fournet – Sébastien Gayraud – Ky' – Céline Maltère & Gaspard Pitiot – Alain Marc – Meryl Marchetti – Necromongers – Catherine Robert – Yoann Sarrat – Schweinhund - Xavier Serrano – Christophe Siébert

    Le tout pour un prix comme on n'en trouve pas : 6 euros + 2 de frais de port (tarif normal) à commander ici :

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    Et pour ceux et celles qui voudraient soutenir un peu plus l'intitiative, il existe un tarif de soutien : 15 euros : https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.paypal.com%2Fwebapps%2Fshoppingcart%3Fmfid%3D1510406896214_f2ea4372d48c6%26flowlogging_id%3Df2ea4372d48c6&h=ATP-dZp-UgBfWVCYp8QLUjDuA2QnwsRZ4tktB9SCUxI1nWLdnXS5OSSblzPIT1uqn_0N1mCZQ9k3BpeS-qqdvGa_FcacI3TCIurXauD88VLrhHsOzx18yXK90tdGvxKXs-vjJHWZlYujYSHzbt9JBXgAO5NbhCO4PXEjxwORFmZqYBKvXBybV9MbBFtcS6dRmlrmGETEi1ser_bS2zrPZSCkC-l1wWwO9EaqSMmZKdtilxUFRA79Ogb9IyHcQAcSmB9ktz-BYT7gwzUoGK96ta3Wc19_Ytf4X0x6iGhgwI4tF5G6L763FNTSvzdGQQJbYhA

    Lâchez-vous

  • Stranger things

    Un soir, en 1983, un enfant, Will, disparaît, on ne retrouve que son vélo. Alors que la mère et le frère de Will tente désespérément de le retrouver, ses trois copains font de même et découvrent Onze, une autre enfant qui semble détenir bien des secrets. Tout en la cachant, ils vont continuer leur enquête tandis que la région semble de plus en plus entourée d'une aura de mystère, et en proie à des phénomènes paranormaux auxquels Onze n'est pas étrangère.

    Une série à l'ambiance old-school, un petit vent des années quatre-vingts qui fait du bien. Agréable à regarder avec de bons acteurs, aussi bien adultes qu'enfants. Un bon moment. La saison deux est tout aussi agréable, même si l'effet de surprise n'y est plus et qu'au fond, pour être honnête, elle n'était pas forcément obligatoire. Mais puisque sympathique, pourquoi pas.

  • Black mirror saison une

    Datant de 2011, cette première saison est composée de trois épisodes, explorant tous un futur d'anticipation proche flirtant avec la dystopie. Le titre Black mirror fait référence aux écrans noirs de nos technologies modernes : smartphones, télévision, ordinateur... Le principe de la série est de prendre un aspect de notre vie moderne et high tech pour le projeter dans un avenir qui ressemble à notre monde actuel avec juste une petite pointe de progrès en plus (des progrès qui sont assez souvent juste une extrapolation de ce que nous possédons déjà, des progrès qui sont à nos portes), puis de pervertir l'utilisation de ces technologies pour en montrer tout le danger.

    L'hymne national : Michaël Callow, premier ministre britanique commence sa journée par un kidnapping inhabituel, d'abord par la personne : la princesse Susannah, ensuite par la revendication du criminel : que lui, le premier ministre, ait des rapports avec une truie en direct devant le monde entier. D'abord écoeuré, Callow refuse net cette idée, mais toutes les tentatives pour démasquer le preneur d'otage et libérer la princesse échouent, tandis que petit à petit, l'opinion publique, hostile au chantage dans un premier temps, change maintenant d'avis et presse Michaël d'accomplir son devoir pour sauver la princesse.

    Ce premier épisode explore les dérives des médias et le voyeurisme du public. Assez sordide, l'histoire va au bout de son propos, le rapport sera accompli, tout le monde regardera, attiré par un acte qui fascine et révulse à la fois, incapable de faire autrement  Bon démarrage de série avec un épisode marquant.

    15 millions de mérites : Bing vit, dans un immense immeuble où il occupe une minuscule chambre aux murs tapissés d'écrans de télévision qui diffuse des émissions débilitantes et des publicités en permanence. Le quotidien de Bing consiste à pédaler sur un vélo d'appartement pour fournir de l'électricité, dans une grande salle, entouré d'autres personnes qui font comme lui. Plus ils pédalent, plus ils gagnent de l'argent virtuel qui leur permet d'accéder au nécessaire et à quelques privilèges : chambre plus grande, publicité moins présente, choix des émissions... Bing accomplit sa tâche mécaniquement sans envie particulière, sans zèle, sans plaisir, résigné. Un jour, il fait la connaissance d'Abi, une jeune femme à la voix magnifique. Persuadé qu'elle peut devenir célèbre, il lui offre, dépensant au passage toutes ses économies, son ticket d'entrée pour l'émission de télé-crochet Hot shot. Le jury est séduit, mais il y a trop de chanteuses, ils ne peuvent lui proposer que du porno. Déstabilisée par le public, les juges, et la drogue prise à son insu avant son passage, Abi finit par accepter. Bing, lui, retrouve sa chambrette complètement désabusé jusqu'au jour où il découvre Abi dans ses nouvelles oeuvres sur des écrans qu'il ne peut couper, n'ayant plus assez d'argent. A partir de là, en rage, Bing va économiser le moindre centime, en pédalant, en volant, en mangeant moins. Economiser pour obtenir les quinze millions nécessaires à son inscription à Hot shot.

    La découverte d'une téléréalité, pervertie bien sûr, mais pas trop, juste ce qu'il faut pour interpeller, dans un monde où rien ne compte que de garder ses maigres privilèges et de pédaler pour en obtenir de meilleurs, avec les rêves de gloire vendus par les médias.Abrutissement du peuple sans réel espoir de s'en sortir au bout. Un bon épisode également.

    Retour sur images : Liam comme quasi tout le monde possède une puce implantée qui lui permet de filmer tous les événements de sa vie et de les visionner n'importe quand. Lors d'une soirée où il rejoint son épouse, il trouve celle-ci bizarre et se met à douter de sa fidélité. A force de regarder les images, il finit par se persuader qu'elle le trompe. Malgré le démenti de sa femme qui lui explique n'avoir eu qu'une brève aventure avec Jonas longtemps auparavant, il n'arrive pas à étouffer sa jalousie et finit par  se rendre complètement saoul chez son rival. De plus en plus déchaîné, il va le forcer à effacer toutes les scènes impliquant Ffion, mais surtout, il va découvrir qu'il n'avait pas tort et que sa femme l'a bien trompé.

    La question ici est : pouvoir revenir en détail sur son passé à loisir est-ce une bonne chose ? Ne vaut-il pas mieux vivre dans le présent et tourné vers l'avenir ? Un épisode un peu moins marquant, peut-être parce qu'il explore moins la société en se concentrant sur le drame d'un couple. Le travers de la technologie explorée s'en trouve donc amoindri.

    Au final, une première saison que j'ai beaucoup apprécié. Le principe de nous projeter dans une anticipation très proche, une dystopie légère se basant sur des travers déjà en place se révèle effrayant. Au bout, on se dit que le monde est déjà comme celui montré dans chaque épisode et c'est cela qui marque.

  • Circle

    Une cinquantaine de personnes se réveillent dans une pièce close, chacune d'entre elles se trouve debout dans un cercle dont elle ne peut sortir sous peine de mourir immédiatement. Très vite, elles se rendent compte que la mort vient aussi autrement. L'une après l'autre, toutes les deux minutes, l'une d'entre elles meurt. Après avoir compris qu'en fait, elles décident toutes qui sera la prochaine victime par un vote secret émis par leur cerveau, elles cherchent un moyen de s'en sortir tandis que diminue le groupe. Bien vite, se fait jour, les lâchetés, les manipulations, les haines diverses pour gagner juste encore un peu de temps, pour espérer être le dernier, celui qui survivra.

    Film étrange qui laisse au bout son lot de questions. Pourquoi sont-ils là ? Qui  les a enlevés ? Dans quel but ? On n'en saura rien, et pour moi, ce n'est pas important, j'ai suivi avec intérêt ce décompte mortel et la psychologie des personnages, qui est avouons-le quand même un peu caricaturale. Reste un film intéressant par son atmosphère mystérieuse et son idée de base.

  • Thanatéros, la couv

    Alors, oui, elle n'est pas inconnue, elle est déjà passée de-ci de-là, mais elle est tellement réussie qu'elle mérite bien son billet propre, sa mise en avant.

    Une création de Danièle Serra qui a accompli un superbe travail. Un visuel exprimant on ne peut mieux l'idée de mort, avec cet (ces) ennemi sans nom, qui court tout le long de ce recueil rassemblant mes deux courts romans, Larmes de sexe et Tranches de mort.

    Thanateros couv

  • Vendredi 13

    Prise d'une envie subite, alors que cette saga ne m'avait jamais attirée, j'ai enchaîné les dix déclinaisons de la légende de Jason Voorhees. Première chose, j'étais depuis bien longtemps déjà, persuadée d'avoir vu au moins un ou deux films de la licence. Et bien non, rien, nada, pas un des opus ; pas une des scènes ne m'a rappelé quelque chose. Étrange. Soit, je ne me rappelle de rien de ce que j'ai pu regarder il y a des années, soit je me rappelais de choses que je n'ai pas faites. La première est plus rassurante n'est-ce pas. Revenons-en à nos moutons. L'histoire est centrée sur le personnage de Jason, mort noyé enfant dans le lac de Crystal lake. Deux décennies plus tard, Jason revient pour se venger et zigouille tout ce qui bouge autour de son lac, à commencer par une bande de mono ayant rouvert la colo. Jusqu'au numéro sept de la série, on déroge peu à cette règle, l'action se situe toujours autour du lac, dans les bois, parfois dans des maisons isolées. Au huitième, pour se renouveler peut-être, on change le lieu de l'action en commençant par un bateau qui remonte vers New York puis par New York lui-même, tandis que le dix visite carrément l'espace et le futur.

    Si le premier a le mérite de la surprise (même si pas vraiment non plus, vu tout ce qui a été dit et écrit sur ces films) - je ne m'attendais pas par exemple à l'identité du tueur- , ensuite, cela devient répétitif puisque l'histoire ne change jamais : une bande de jeunes (auxquels, on rajoute parfois, un adulte ou l'autre, et parfois un enfant) qui se retrouvent autour de Cristal lake et l'irruption de Jason qui dézingue à tour de bras et de toutes les façons qui se présentent à lui. Jusqu'aux détails qui se répètent en clichés récurrents : un orage, des voitures pourries qui ne démarrent pas, le perso sauvé toujours féminin, des parties de jambes en l'air qui finissent sous l'ire de Jason, quelques nus disséminés, un perso un peu bouffon. A l'exception des numéros quatre, cinq, et six qui présentent un personnage récurrent, les personnages changent à chaque fois. Dans ces trois déclinaisons, Tommy affronte le tueur au masque de hockey, d'abord en tant qu'enfant, ensuite en tant que jeune adulte et malgré le scepticisme des autres et de la police, ça donne une petite nouveauté intéressante. Les opus huit et dix permettent donc de changer d'endroits, mais au fond, et en tout cas, pour le huit, rien ne change. Quant au neuf, il a choisi de la jouer "le monstre doit trouver un membre de sa famille" un peu comme ce fut le cas dans Halloween et dans Les griffes de la nuit, ce qui fait que question originalité, on ne s'y retrouve pas non plus. Le dix, à ce niveau, propose au moins du vrai changement : Jason se retrouve cryogénisé après une lutte avec une scientifique. 455 ans plus tard, on les découvre, on les emmène dans l'espace, on soigne la femme, on examine le cadavre de Jason, qui bien sûr se réveille et entame son boulot de boucher. Si sur le fond, c'est pareil, au moins, on a un peu plus de dépaysement. Donc, une saga assez répétitive, mais qui peut plaire par les massacres perpétrés par Jason. Détail amusant, dans le premier film, Jason change de nom dans la version française et devient Jacky, ce qui peut surprendre tant on est habitué à son patronyme légendaire.

  • Greta, deux ans plus tard

    Il y a deux ans sortait mon premier roman, Greta, aux éditions TRASH. Une période extrêmement exaltante sur laquelle, alors qu'approche la sortie de mon nouvel (double) opus, j'ai envie de revenir. Petite nostalgie. Greta, qui fut d'abord une courte nouvelle, avant de s'allonger pour devenir un court roman, est donc sorti en novembre 2015, juste un an après son écriture. A l'époque, mes publications se comptaient sur les doigts d'une seule main, et au moment de l'acceptation du manuscrit, elles se résumaient à deux, à venir. TRASH a donc fait le pari d'une autrice inconnue, audace dont je suis, on peut s'en douter, toujours aussi reconnaissante. Après quatre ans d'activité, TRASH met la clé sous la porte et Greta est désormais épuisé. Si j'osais, je dirais qu'il est maintenant devenu collector. Au cours de ses deux ans d'exploitation, mon petit roman a engrangé une quinzaine de critiques toutes positives dont je suis bien évidemment très fière.

    Extraits :

    "C'est un bouquin merveilleux, digne d'un 1984 et sa salle 101. On peut également y voir certains accents d'un Enfer vertical de Brussolo. Cette non-existence rappelle que l'homme peut être un redoutable prédateur envers ses semblables et que cette radicalité engrange des monstres. Et jamais Catherine Robert n'a été aussi proche d'un George Orwell qu'en prouvant que "La liberté, c'est l'esclavage". (Zaroff)

    "La superbe illustration de couverture rappelle la série des Ilsa (Ilsa, She Wolf of the SS et ses suites), tout comme le décor choisi, désertique, très Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks (1976).
    Mais ne nous fions pas aux apparences : Greta n'est pas Ilsa. Le personnage né de l'imagination délirante de Catherine Robert s'avère moins caricatural, moins monolithique et surtout moins unidimensionnel que son illustre ancêtre."
    (Blahom)

    "Quand j'ai lu le prologue, cela m'a rappelé Antigone d'Anouilh. Au début de la pièce Antigone explique que c'est un drame et que ça va mal finir, elle emploie l'expression "le sale espoir", il ne faut pas attendre de happy-end, et elle aussi, d'une certaine façon, gagne contre son oncle." (Perroccina)

    "J’ai beaucoup aimé le ton presque aussi desséché que le monde où évolue Greta. Une unité se dégage qui mène au-delà de l’horreur. Bravo pour cette constance, ces paliers morbides que l’on doit franchir en même temps que l’héroïne. On fait corps avec elle et c’est très fort." (Françoise Grenier Droesch)

    "Catherine a un talent pour brosser la psychologie de ses personnages. Dans ses récits, il est toujours facile de comprendre leur ressenti, leurs motivations, et là réside le point fort de ce roman. Car au-delà des horreurs que Greta vit (et elle en vit, il n'y a pas mensonge sur la marchandise), c'est le fait de les vivre avec elle, de l'accompagner psychologiquement dans tout le processus de déshumanisation et d'aliénation qui heurte et qui donne toute son ampleur à la violence du récit." (Amaranth)

    "Bref, une sublime métaphore, nihiliste à souhait, de notre monde miné par le darwinisme social. Le tout sans avoir l'air d'y toucher. Chapeau bas." (David Coulon)

    "Alors oui : il y a des moments dans ce livre qui choquent, qui font mal, qui dégoûtent. Mais demandez-vous pourquoi ça vous touche autant. Peut-être tout simplement parce que nous sommes tous des Greta mais refusons de l'admettre." (Raven)

    "Tout au long de ma lecture, j'ai beaucoup pensé à 1984, de George Orwell. La geôlière devient prisonnière, et tous les sévices subis ont pour but de faire entrer dans le crâne de Greta qu'elle n'est rien, qu'elle ne vaut rien, que sa vie n'a aucune importance. On est avec elle du début à la fin, et on ne lui en veut pour rien : elle tente seulement de survivre." (Naëlle)

    "Même si cela fait partiellement partie des règles du genre, on ne peut qu’être impressionné par le systématisme avec lequel Catherine s’acharne sur son personnage pour l’anéantir tant physiquement que psychologiquement. Un acharnement sadien, serait-on tenté de dire. Une riche élite qui se divertit du spectacle de la progressive déchéance morale de pauvres personnes, un grand lieu clos d’où on ne sait pas s’échapper, où les règles de la société « normale » n’ont plus cours, lieu entièrement régi par des règles arbitraires édictées par les plus forts, humiliations, tortures et sévices sexuels à gogo, (…) Toute proportion gardée, on sent des effluves des 120 Journées de Sodome." (Sandy Foulon)

    "Ouaaaaaahhhh... J'ai commencé, curieux, et un peu dubitatif aussi, m'attendant déjà à l'accumulation de sévices bas du front sans scénario commune aux films de nazisploitation dont Greta se revendique. J'ai pas lâché le bouquin avant d'avoir fini, deux heures plus tard. C'est très dur (très très dur, et c'est pas une question de gore ou d'horreur graphique, c'est dans ce que ça raconte que ça se passe), très violent, mystérieux et fascinant." (Corvis)

    "Il ne s’agit pas du Trash le plus gore que je connaisse et c’est pour moi une surprise bien venue. Non pas que je n’aime pas le gore, mais j’aime être surpris. Et ici on joue plus sur l’horreur psychologique que visuelle, bien que cette dernière ne soit pas en reste, loin de là. Mais le plus impactant pour moi a bien été tout ce travail sur la psychologie du personnage et ses craintes plus que justifiées sur ce qui l’attendra le jour suivant. C’est d’autant plus prenant que cet aspect est particulièrement réussi. On se sent à la place du personnage, on subit avec elle les épreuves (...) Mais c’est finalement bien plus qu’un simple texte gore ou malsain. C’est aussi un texte qui dérange parce qu’on se demande à chaque page « et moi, j’aurais fait quoi à sa place ? ». Et la réponse est rarement engageante." (Murphy)

    Les critiques complètes, plus quelques autres sont toujours disponible dans cette catégorie du blog.

    Greta est maintenant derrière moi, d'autres bonheurs éditoriaux m'attendent, mais Greta restera toujours au fond de moi, à une place de choix.

    Et maintenant ? Et bien, comme certains le savent, Thanatéros approche. Plus que trois mois à attendre (mars 2018). J'aurai l'occasion de revenir dessus, peut-être même en profiterai-je pour reparler de Greta.

  • Alien : Convenant

    Cet opus prend suite dix ans après Prometheus. L'USCSS Covenant vogue vers Origae-6, planète aux conditions idéales pour une colonisation. A son bord, cryogénisés quinze membres d'équipage, 2000 colons, et 1140 embryons. Seul Walter, l'androïde, n'est pas en hibernation et s'occupe de l'intendance du vaisseau. Une éruption stellaire non détectée provoque de lourds dégâts et réveille l'équipage, tout en tuant le capitaine et quelques colons. Après les réparations, le Covenant perçoit un étrange signal venu d'une planète proche. Peu désireux de se rendormir, l'équipage décide d'aller à la source malgré l'opposition de Daniels, la veuve du capitaine Branson. Après un atterrissage houleux, ils découvrent des conditions de vie optimales, meilleures que celles estimées sur Origae-6. Le docteur Oram et Ledward partent de leur côté pour prélever des échantillons biologiques, mais Ledward est infecté par un spore invisible et tombe malade, tandis que le reste du groupe, lui fait route vers le point d'émission du signal et qu'un des hommes est également infecté. Le docteur Oram, affolée par l'état de son équipier, le ramène au vaisseau. Bientôt, une créature, le néomorphe, s'extirpe du corps du blessé et s'attaque au docteur, que Faris, la pilote, terrorisée, a enfermée avec le monstre. Dans la panique, Faris tire sur des explosifs, tout est détruit. De leur côté, l'autre groupe continue d'avancer et une deuxième créature éclôt pour attaquer aussitôt la patrouille. Walter sacrifie sa main pour sauver Daniels, et l'arrivée de David, l'androïde, unique rescapé du Prometheus, fait fuir les deux monstres. Après avoir tenté de rejoindre la navette, et l'avoir vue exploser, les hommes accompagnent David vers son refuge, une immense bâtisse, tout autant qu'une gigantesque nécropole où toute vie a été éradiquée dans des souffrances effroyables. L'horreur pour les explorateurs est loin d'être terminée.

    Suite de Prometheus, qui peut néanmoins être regardée à part, Covenant se rapproche un peu plus du modèle de la tétralogie d'origine. Les questionnements existensiels assez lourds du premier opus restent néanmoins présents mais mieux équilibrés. Un progrès donc. Et le rôle de David, l'androïde qui se rève créateur est intéressant. Le film, comme tous ses prédécesseurs, propose aussi un personnage féminin fort, héros central de l'intrigue, mais qui n'a pas le charisme de Sigourney Weaver. On ne peut cependant pas dire qu'on retrouve l'univers des quatre premiers opus, malgré les créatures. Il manque la tension générée à l'époque, peut-être par le choix de ses lieux clos (respectivement, un vaisseau dans l'espace, une base fermée sur elle-même, une prison tout aussi hermétique, et à nouveau un vaisseau). Ici, la tension n'est pas énorme, aucun sursaut de surprise à une attaque. Je dirais que le film est plus proche de l'aventure que de l'horreur de science-fiction. Cela-dit, j'ai aimé malgré tout, en voyant cela comme une autre approche du mythe.

  • Genèse de "Tranches de mort"

    Ce roman, figurant en seconde position dans le recueil, porte donc le titre de... Tranches de mort. Début 2015, peu après avoir accepté Greta dans sa maison d'édition, la bien nommée TRASH, Schweinhund m'a affirmé déceler une signature commune dans mes textes durs : des femmes soumises à la brutalité masculine, des univers clos ou carcéraux. Greta, Romane, Anita, Samantha lui apparaissaient comme autant de variations sur le thème d’un seul et même destin atroce. Il m'a donc suggéré un axe de travail : reprendre la nouvelle Péché de chair (parue dans Ténèbres 2015) et tenter de la fusionner avec la novella Yin et yang (inédit) afin de développer une seule histoire. Ceux qui me connaissent le savent, ma réaction à une telle proposition ne pouvait être que... « Impossible ! Je suis incapable d'un travail pareil ». 

    Mais, de un, mon éditeur n'a pas abandonné son idée (et heureusement), et de deux, cette idée, elle a travaillé en arrière-fond dans mon esprit, sans se résoudre à disparaître. Et si lui y croyait, je n'avais pas de raison de ne pas y croire un minimum moi aussi, surtout que je n'ai jamais eu à regretter de lui faire confiance. J'ai fini par me décider à tenter le coup. À ce moment-là, trois nouvelles devaient me servir de base. Mais hélas, pour cette première tentative, je ne suis arrivée à rien, mon angle d'attaque touchait trop à ce que je ne sais pas faire : la réécriture. Le projet s'est retrouvé en sommeil quelques semaines.

    Et puis, je m'y suis attelée à nouveau en abordant l'affaire d'une autre façon. J'ai d'abord écrit une courte histoire, un récit qui clôturerait le roman. À partir de là, j'avais trouvé ma façon d'envisager ce projet ; je pouvais le conduire d'une façon qui me conviendrait à moi, qui serait adaptée à mes capacités. Les choses se sont débloquées et enchaînées, le reste n'était plus que du montage-assemblage. Cette base m'offrait déjà plus ou moins 140 000 signes. Ensuite, d'autres fragments sont petit à petit venus se greffer à l'ensemble, quelques-uns que j'ai songé moi-même à ajouter, beaucoup suggérés par Schweinhund.

    Car il ne s'est pas contenté de suggérer et d'attendre. Non, il a accompagné le projet de bout en bout, en « chapeautant » chaque étape, chaque remaniement. Il a lu et relu, il a fait des propositions, il a tenu bon face à mes nombreux doutes et autres moments de découragement. Et là, je peux l'affirmer, sans lui, Tranches de mort n'existerait tout simplement pas. Ou du moins pas sous cette forme. Mon éditeur s'est débrouillé pour me pousser à faire un truc auquel je n'aurais jamais pensé. Et il l'a fait avec une foi inébranlable, transformant des récits a priori sans lien entre eux en un tout solide. En tout cas, au bout du compte, le résultat est là : Tranches de mort existe. De même que Larmes de sexe. Deux bizarreries dépravées pour un ensemble que j’espère cohérent. Vous me direz.

  • La planète des singes : la guerre de la planète des singes

    Deux ans ont passés depuis le précédent opus (L'affrontement). Depuis, des militaires descendus du nord traquent les singes toujours menés par César. Lors d'une attaque sur leur refuge, la femme et le fils aîné de César sont tués par un colonel extrêmiste. César, fou de douleur, décide de ne pas accompagner son clan dans son repli et de se lancer dans une quête vengeresse. Bientôt rejoint par Rocket, Maurice, et Luca, il fait route vers le camp des soldats. Sur son chemin, il va d'abord rencontrer une petite fille muette dont il vient de tuer le père. Pour ne pas l'abandonner à son sort, il la prend avec lui. Puis ce sera la rencontre d'un singe un peu loufoque qui accepte de leur montrer le lieu de retrait des militaires. Mais après la mort de Luca, obsédé par sa haine, et bien qu'arrivé à destination, César décide de continuer seul. Il découvre l'horreur du sort réservé aux singes, et à son clan capturé peu avant. Tous doivent travailler à construire un mur sans être nourris. Le vieux chef finit par se faire capturer et se retrouve confronté au colonel dont il découvre le but ultime, presque une mission sacrée pour cet  homme dément : éradiquer tous les hommes qui souffrent d'une mutation du virus. Cette mutation fait régresser les êtres humains et le colonel ne peut le supporter. Après bien des sévices, César, aidé par ses amis restés à l'extérieur, parvient à libérer son peuple, tandis qu'une troupe de soldats arrive pour combatre le colonel et son armée.

    Tout d'abord, je reste une fan de la franchise, et j'avais beaucoup apprécié les deux premiers épisodes de ce reboot. J'aime toujours autant. Ici, César fait l'apprentissage du deuil et de la haine, se rend compte que la violence n'est pas qu'humaine, elle peut aussi être simienne. Il se compare à Koba, se déteste de ce qu'il devient, mais ne peut se résoudre à laisser la haine derrière lui. C'est une approche sympa, César n'est pas tout bon, moins manichéen. Chacun a ses failles et ses cicatrices, même le colonel. Seule peut-être la petite Nova paraît pure. Cela-dit, le bon rôle reste du côté des singes, et le mauvais du côté des hommes. Les singes sont toujours bluffant de réalisme, les psychologies plutôt poussées, les effets spéciaux font le boulot sans tomber dans l'esbrouffe. Bref, une jolie conclusion de cette trilogie.

  • Genèse de "Larmes de sexe"

    Bien avant que Schweinhund déclenche son projet Thanatéros fut une tentative. Ou plutôt un défi : celui d’écrire un texte porno. Parce que le porno et moi, c'est pas l'amour. Ou plutôt, pour être vraiment précise, je n'ai aucune difficulté à écrire des scènes de sexe pour mes textes trash, mais il ne s'agit pas de sexe heureux, il s'agit de sexe douloureux. Dès qu'il faut parler de parties de jambes en l'air joyeuses, Catherine n'est plus là. Mais pas question de capituler devant l'adversaire. D’autant moins que m’était venue une idée d’histoire qui, peut-être, me rendrait la tâche plus facile. Un mot, ou plus exactement un mot-valise, me trottait dans la tête : Sexcellence.

    Et si, dans un monde imaginaire, vivait une société basée uniquement sur le sexe ?  Et si, dans cette société, il existait des diplômes récompensant les plus méritants ? J'avais mon pitch de départ. Ensuite, comme à mon habitude, j'ai laissé courir mes doigts sur le clavier. Au bout du compte, j'ai obtenu un texte de plus ou moins 10 000 signes. Estimant que le résultat était convenable, je l'ai proposé à mes bêta-lecteurs. Le récit a été plutôt bien accueilli. Alors comme je m'étais beaucoup amusée à l'écrire, j'entamais dès le lendemain une deuxième nouvelle prenant place dans le monde imaginé. Ainsi naissait Sextérieur. Puis une troisième, une quatrième, ainsi de suite durant cinq jours, sans jamais savoir ce que j'allais inventer en commençant chaque séquence, sans savoir où je m'arrêterais.

    Petit à petit, l'ambiance a glissé vers du X plus glauque, et je me sentais de plus en plus à l'aise avec mon intrigue. Au final, je suis arrivée à treize chapitres. Le résultat restait un poil foutraque, à cheval entre un recueil avec fil rouge et un roman ; inclassable quant à son genre. Était-ce du porno ? Non, plus seulement. Était-ce du torture porn ? Non, pas uniquement. Était-ce de la dystopie ? Oui, mais pas que. Était-ce de l'apo ? Oui, entre autres. Que faire d'un tel manuscrit ? Aucune idée. Surtout qu'il y avait pas mal de travail pour peaufiner le tout, lisser l'ensemble, et un chapitre à réécrire complètement.

    Malgré cette démarche sans but, j’ai persévéré, et j’ai fini par reformuler le passage en question. Durant le remodelage, j'ai même écrit deux nouvelles séquences qui augmentaient un poil la taille de mon court roman en l’amenant au-delà des 160 000 caractères. Mon récit était enfin terminé. Il pouvait retourner dans les limbes de mon disque dur, puisque je ne voyais toujours pas à qui le proposer. Mais c'était sans compter avec l'étonnant Schweinhund. Car un beau jour, il m'a demandé de lui envoyer Sexcellence (titre du premier chapitre écrit et qui est resté mon titre de travail tout le long). Il a lu, il a apprécié, il m'a dit que peut-être... Puis il est rapidement revenu vers moi faisant plusieurs propositions. Les deux premières m’ont permis d’ajouter deux chapitres supplémentaires.  La troisième consistait en un nouveau titre. Ainsi est né Larmes de sexe. Mais ce n’était qu’un début…

  • Violences 5

    Est parue la cinquième volée de ce petit fanzine dédié à la violence. Simple dans sa présentation (A5 agraffé noir et blanc), mais talentueux dans son contenu. Des textes sombres et des illustrations à l'avenant.

    Mon texte : Décors en corps, dans lequel on suit Rick, volontaire désigné pour ramasser des corps, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi il s'astreint encore à cette mission. Ce récit est né d'un concours sur l'Ecritoire des ombres qui avait pour thème le corps. Un thème qui m'a bien inspiré puisqu'il a donné naissance à huit petites histoires. Pour celle-ci, l'idée de base se résumait juste à une accumulation de corps. Puis, comme souvent, j'ai laissé les mots s'écrire comme ils le voulaient. Au final, j'ai obtenu un instantanné d'apocalypse.

    Violences #5, avec : Ana Prr Prr – Luna Beretta – Nils Bertho – Julien Boutreux – Lucien Brelok – Henri Clerc – David Coulon – Pascal Dandois – Guillaume Decock – Fabien Drouet – Audrey Faury – Sarah Fisthole – François Fournet – Sébastien Gayraud – Perrin Langda – Sophie Laronde – Alain Minighetti – Guillaume Moinet – Peggy Ann Mourot – Nora Neko – Isabelle Porta – Mathias Richard – Catherine Robert – Yoann Sarrat – Christophe Siébert – Ssolœil – Astrid Toulon – Claire Von Corda – Wood

    Couverture de Guillaume Decock, bonus de Yoann Sarrat
    68 pages format A5
    5 euros + 2 de frais de port
    Plus de renseignements ici :Violences